Le premier album solo de Boris Maurussane, "Social Kaleidoscope", a été conçu comme dans l’esprit du "Smile" des Beach Boys, mais en s’inspirant davantage de la pop canterburienne (Robert Wyatt, Caravan) ou baroque (The Zombies, Montage), le jazz (John Coltrane), l’impressionnisme (Debussy) et la musique populaire brésilienne.
Au final, compte tenu de sa voix et de son univers mélodique et harmonique, sa musique lorgne de plus en plus vers Stereolab. En découle un psychédélisme ouvragé, incarné et rythmique, grâce notamment à la présence des batteurs Jean Thevenin (François and the Atlas Mountains, Jaune, Orouni...) et Stéphane Bellity (Ricky Hollywood, Juliette Armanet, Melody’s Echo Chamber, Halo Maud...)
Les textes, en anglais, énigmatiques de prime abord, révèlent à bien les lire des obsessions assez personnelles : la méditation au cœur de la nature et le retour aux réalités foncières. Mais également le rapport au temps, l’attente, le souvenir, la nostalgie, le fantasme ainsi que l’expectative, qu’elle soit amicale, amoureuse, sociale, politique ou autre…
Extrait de ‘La Recherche du temps perdu’ de Proust, "Social Kaleidoscope" est ici appliqué à l’un des objectifs de la musique qui est de susciter un bouleversement dans la société, de renverser le kaléidoscope social, par les liens nouveaux qu’elle crée entre les individus ; en résumé, une tentative de redonner un poids social, politique, aux musiciens et aux auditeurs.
Entre ces textes et la musique s’instaure un dialogue, où les développements instrumentaux sont autant de travellings, de longues descriptions, où la structure des chansons est narrative.
Le clip est à découvrir ici