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Jérôme Castel s’inquiète du continent de plastique…

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« Doggerland » est le disque d’un homme de 53 ans, dont le parcours musical est protéiforme. Ancien DJ d’électro minimale, guitariste ou bassiste pour d’autres projets (Nesles, Bertrand Louis, Fredda…), aujourd’hui créateur sonore pour le théâtre, Jérome Castel n’a jamais cessé́ d’écrire des chansons et de les chanter.

Initié juste après la sortie de « La chaleur animale », précédent elpee au goût d’inachevé, « Doggerland » a été enregistré live en quatre jours, au mois de décembre 2019. Puis les overdubs et enregistrements des voix s’étalent sur plus d’un an, se glissant entre les confinements successifs.

C’est donc un disque réalisé durant une période inquiète, qui sort dans une période à l’inquiétude renouvelée. Cette appréhension se retrouve dans plusieurs titres de l’album : disparition du vivant, surconsommation, catastrophes naturelles. Ces sujets graves sont approchés de manière sereine, trouvant un certain apaisement dans la lumière de l’autre, dans la confiance envers le vivant, et contrebalancé par un désir qui nous sauve.

Si toutes les chansons ont été écrites par Jérôme, elles ont pris leur forme définitive grâce à Nicolas Puaux (à la basse, au clavier et aux chœurs) et à Benoit Prisset (à la batterie et aux chœurs). Ces deux musiciens l’accompagnent depuis 8 ans et ils ont ensemble bâti et sculpté le son de ce disque, explorant les possibilités de ce trio et mettant l’électricité et la guitare au cœur du processus, avec beaucoup d’intensité et de puissance.

La couleur est sans conteste rock. Un rock très influencé par les années 90. Pas le grunge ni la britpop, mais plutôt le rock indé américain, de Swell à Pavement et Low, en passant par Thurston Moore et les Pixies. Cette musique qu’il a beaucoup écoutée à l’époque, qui a beaucoup comptée et compte encore pour lui.

Mais ce n’est pas du rock français, C’est plutôt des chansons soniques : un alliage, une alliance, entre la langue d’ici et l’électricité. Une écriture léchée, sans effets, chantée, parfois parlée mais jamais criée, portée par l’élégance du trio basse - batterie - guitare électrique.

La pochette du disque, réalisée par Christophe Lavergne, est une photo de Samuel Bollendorff, tirée de la série ‘Contaminations’. Sous cette mer calme, sous ce soleil dont on ne sait si la brume le recouvre ou s’en dégage, s’étend un continent de plastique, ou plutôt une soupe de microplastiques chargées d’adjuvants, de PCB et de toxiques persistants, un écosystème à part entière qu’on appelle la platisphère.

La photo est belle mais ce que nous regardons est contaminé pour des siècles.

La vidéo de « Comme un papillon » est disponible

 

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