Jean Ferrat, né Jean Tenenbaum s’est éteint ce samedi à l’âge de 79 ans à Aubenas en Ardèche. Ce grand auteur-compositeur-interprète laisse derrière lui des chansons incontournables telles que « La femme est l’avenir de l’homme », « La montagne », « Que serais-je sans toi », « Aimer à perdre la raison » pour ne citer que celles-là.
Sa carrière commence en 1961 avec la sortie d’un 25 cm « Deux enfants au soleil » directement primé par la SACEM et se termine 41 ans plus tard par un « Ferrat en scène » en 2002. Jean Ferrat aura réalisé plus de 20 albums (studios, compilations ou en concert) et écrit plus de 300 chansons interprétées essentiellement par lui-même. Ses textes et compositions seront également chantés par Isabelle Aubret ou Daniel Guichard, entre autres.
Grand amateur de poésie, il se fera un point d’honneur à mettre en musique une grande partie de l’œuvre d’Aragon, son poète fétiche.
Son histoire n’est pas banale. Son père, déporté par les nazis, mourra à Auschwitz en 1941 et lui-même sera alors caché et protégé par les militants communistes. Dès l’âge de 15 ans, il travaille pour subvenir aux besoins de sa famille. Parallèlement à son boulot, il entre dans une troupe de comédiens et compose ses premières chansons. Ce n’est qu’en 1958 qu’il sort un premier 45 tours, sans succès à l’époque.
Naturellement très engagé politiquement, à gauche pour être plus précis, Jean Ferrat sera aussi de tous les combats tant sociaux que politiques. Vivant intensément mai 68, dénonçant la déportation, l’omnipotence communiste dans les pays de l’est dont les dérives du Printemps de Prague, les guerres coloniales, il n’est pas trop indiqué de programmer Ferrat sur les ondes françaises. Les dirigeants tant à gauche (Marchais) qu’à droite (Giscard) en prendront également pour leur grade.
Se faisant plus rare depuis 2001 et son dernier album studio « Ma France » Jean Ferrat se retire dans son Ardèche pour n’en sortir que de plus en plus rarement.
Gagné par la maladie depuis quelques années, Jean Ferrat est récemment hospitalisé à Aubenas, suite à une mauvaise chute. Quelques jours plus tard, le samedi 13 mars, Jean quitte pour toujours son Ardèche et part rejoindre Christine, son épouse trop tôt décédée.