Cette jeune chanteuse/compositrice finnoise vient d’enregistrer son premier album sous son propre patronyme. A ce jour, elle avait commis deux elpees au sein du groupe TUB Quartet : Red shoes diary » en 2004 et « Twelve o’clock tales » l’année suivante. Evidement, lors des sessions d’enregistrement, elle a reçu le concours de toute une panoplie de collaborateurs qui se partagent une belle brochette d’instruments : notamment à vent (clarinette, saxophone, trompette, flûte, etc.) ; mais aussi de la basse, des guitares, des percus, du banjo, du piano, des claviers, des drums, etc. Insolites également. Dont une harpe miniature (autoharp) que se réserve cependant Marie. Sans oublier les effets électroniques et les arrangements (NDR : de cordes surtout).
Les trois premiers morceaux de l’elpee ne sont guère convaincants. Ils sont, à la limite, soporifiques. Il faut attendre « Marie Antoinette » pour que cette œuvre commence enfin à perdre la tête. Ou plus exactement permette de découvrir le véritable potentiel de cette artiste. Dont la voix limpide, brumeuse, douce, épouse parfois les inflexions de Björk ou de Sharleen Spiteri (Texas), mais sans en avoir le timbre. Mais le plus intéressant procède de l’apport des chœurs. Impressionnants a capella sur le titre maître et « Save up », ils peuvent devenir angéliques, complètement ‘cartoonesques’ (« It is easy ») ou épouser des harmonies dignes d’Abba (« Catching a star »), une compo dont la mélodie rappelle également le célèbre quatuor suédois, même si la structure du morceau est plus proche de la prog. Car finalement, la plupart des morceaux de cet opus sont assez complexes. Puisant, outre la prog, aussi bien dans le jazz, la pop, la country (l’excellent « Midwest country ») que le trip hop. Bref, un disque dont une première écoute peut laisser de glace ; mais qui au fil des écoutes se révèle aussi mystérieux qu’intriguant…