Soirée à la sauce batave, ce samedi 7 décembre, en compagnie de BigBobbyBitch et, en tête d’affiche, du groupe punk vintage, Hang Youth.
Considéré comme des stars aux Pays-Bas, les musicos de Hang Youth ont radicalisé toute une génération de jeunes contestataires et sont devenus leur porte-parole. Parmi leurs faits d’armes, on pourrait citer le blocage de l'autoroute A12. Ce qui ne les a pas empêchés de se produire au Pinkpop et au Lowlands...
Originaire d’Utrecht, Bobby van Elten, aka BigBobbyBitch, assure donc le supporting act. Notoire dans son pays, il pratique une forme de rap/trap/hip hop, parfois teinté de techno, dans la langue de Vondel. Ce genre, baptisé également ‘plug’, a acquis une certaine popularité à partir d’environ 2010. Il est construit sur des rythmes mélodiques et des lignes de basse 808, très utilisées dans les styles trap, hip hop et rap. En 2018, il a lancé sa propre collection avec Berki, alias ‘BigBoyShyt’. Ce collectif, qui dispose de sa propre chaîne YouTube, conçoit des vêtements et organise des fêtes. Bobby a fait forte impression sur la scène underground, grâce à son style unique. Il apporte sa collaboration à des artistes tels que Flansie, Skeer & Boos et Kunch Sosa. En 2020, a sorti trois cassettes ; et sa troisième a atteint plus de 150 000 écoutes.
Ce soir, il est soutenu par un Deejay, flanqué d’une double platine ‘Pionner’. Ce DJ manifeste beaucoup d'enthousiasme et une belle attitude scénique. Peu à peu, la paire diffuse, dans la salle, un large arsenal de rythmes, enrichis de couplets souvent aussi absurdes qu’incompréhensibles. Pourtant, le public apprécie et fait la fête. L'artiste a bien assuré son rôle de chauffeur de salle et a certainement conquis de nouveaux fans parmi le jeune public néerlandophone… (page ‘Artistes’ ici)
Place ensuite à Hang Youth, un quatuor impliquant un guitariste, un bassiste/claviériste, un drummer, perché sur son estrade, en position centrale, et le chanteur Abel van Gijlswijk. Le décor, en arrière-plan, se limite à un mur métallique grillagé censé représenter une forêt artificielle de lierre. 10 projecteurs placés derrière ce mur, éclairent les artistes dans le dos. Sous cette configuration, Abel dispose d’un maximum d’espace pour faire son show.
Quelques notes aux ivoires précédèrent le morceau d’entrée « BOM ». 40 titres d’une durée de 1 à 1’30 vont défiler. Cependant le rythme des morceaux est deux fois plus rapide que sur « Er is hoop », le dernier album, paru en octobre dernier.
Nouvelle compo, « Malloot », est accueillie sous les vives acclamations d’un public conquis d’av avance. Classique, « SHELL IS EEN PRIMA BEDRIJF (ALS IK DE WEBSITE MAG GELOVEN) » déclenche un premier mosh pit, et « MET JE AKO-IDEOLOGIE » dégénère spontanément en pogo. « WAAROM IS ALLES ZO KK DUUR » amplifie la folie dans la foule qui danse, saute et remue. Les ‘circles pits’ sont légion et les bousculades nombreuses, tout en restant ‘bon enfant’.
Le band est contestataire et cela s’entend dans les paroles des chansons interprétées avec un fort accent néerlandais. Abel s’enquiert de la présence de députés européens dans la salle. Il n’y en a pas. Il insinue, quand-même, qu’il pouvait y avoir un infiltré. Il transmet un message, sans équivoque, au public, pour une Palestine libérée. A la suite duquel il chante en chœur ‘Je haat geen maandag, je haat kapitalisme’.
En rappel, le combo nous réserve une reprise du « Ik Haat Hem Voor Jou » de Froukje (NDR : que votre serviteur a hâte de voir et écouter en concert). Et contrairement aux titres de l’opus de Hang Youth, celui de la native de Nieuwkoop, n’est pas en lettres majuscules.
Au cours de ce spectacle débordant d'énergie, l'interaction entre le groupe et le public a été une pure alchimie, a cœur d’une ambiance torride. Votre serviteur se remémore, alors, le premier concert accordé par les Sex Pistols, en Belgique. C’était à Louvain ! Et le groupe, comme Hang Youth ce soir, y avait mis le souk…
Souvenirs, souvenirs !
(Organisation : Ancienne Belgique)