" Dealin' " constitue donc une nouvelle messe à son intention. Douze titres sont interprétés par autant de vocalistes différents. Une seule constante, le trio de base: Corey Harris à la guitare et une section rythmique ‘de luxe’ composée de Mudcat Ward à la basse et de Per Hanson à la batterie.
C'est d'ailleurs Corey qui inaugure la collection par le très célèbre "Walkin' blues". L'homme nous a déjà prouvé tout son savoir-faire sur ses albums parus chez Alligator. Pas moins de trois chanteuses sont présentes. Debbie Davies reprend avec ferveur "When You got a good friend", en s'accompagnant de sa Telecaster discrètement amplifiée. La moins connue, Kris Wiley, chante avec autorité, respect et passion "Ramblin' onmy mind". Enfin, la rouquine Sue Foley prête sa délicieuse voix de fausset pour s'exercer sur "From four until late", tout en nous confessant que c'était là le premier blues qu'elle ait jamais interprété. Quelques seigneurs sont aussi présents. A commencer par le vieux, mais toujours sémillant pianiste, Pinetop Perkins. Il nous propose ce canon du blues, "Sweet home Chicago" (mais qui donc l'a réellement composé?). Kenny Neal a ramené guitare et harmonica pour chanter "I'm a steady rollin' man". Parmi les meilleures apparitions sur cet album, soulignons celle de Josh White Jr. Ce fils d'un des pionniers du Delta s'exerce sur un bottleneck bien subtil, tout au long de "Come on in my kitchen". Guy Davis prête sa voix graveleuse à "Stones in my passway". Eddie Kirkland joue de manière experte de la guitare acoustique sur ce bon vieux "Dust my broom". On se retrouve, au cœur des Appalaches, pour un curieux et peu connu "Last fair deal". Dave Van Ronk y chante et joue du banjo. Et pour conclure, le chanteur guitariste canadien Colin Linden nous flanque le frisson dans sa version minimaliste et dramatique de "Preachin' blues".