Après le succès des derniers albums d’IAM (« Arts Martiens » et… « IAM »), Akhenaton nous propose son cinquième album solo. Enregistré en seulement 6 mois et inspiré de l’histoire du samouraï japonais Miyamoto Musashi, ce nouvel opus est sans aucun doute le plus personnel du leader d’IAM. Empruntant des sonorités proches du jazz et de la soul, Akhenaton aborde tout au long de l’LP les différents sujets qui ont marqué sa vie en évoquant le temps qui passe (« Tempus Fugit »), épanche une belle sensibilité lorsqu’il conseille sa fille sur « Souris, encore… » tout en affichant une certaine nostalgie et fierté par rapport à ses origines italiennes et son appartenance aux oriundi dispersés aux quatre coins du monde. AKH n’oublie pas pour autant de dénoncer le racisme ambiant en France, les nombreuses discriminations raciales ou religieuses ainsi que la montée du Front National et le côté fasciste d’Eric Zemmour sur « Etranges Fruits », très largement inspiré du « Strange Fruit » de Billie Holiday qui dénonce le lynchage racial perpétré aux Etats-Unis, dès 1880, tout en le comparant à notre société actuelle.
Le rappeur marseillais a invité principalement des artistes qui lui sont proches (R.E.D.K., Veust Lyricist, Faf Larage, Perso) dont son binôme d’IAM, Shurik’n. Ensemble, ils évoquent leur amour réciproque pour le rap (« J’aime le rap et le rap m’aime »).
Coproduit par le compositeur et pianiste Sébastien Damiani, ce nouveau projet est musicalement très abouti, balayant à peu près toutes les influences du hip-hop. Le travail d’écriture n’est pas en reste pour autant et les exercices de style sont nombreux. A 46 printemps, le cœur plein de rustines –comme il le dit sur le titre éponyme de l’album (en featuring avec Tyler Woods)– Akhenaton nous démontre en 19 morceaux que le bon rap est toujours, lui aussi, bien en vie…