Evoquer Jah Wobble, c'est inévitablement replonger au tout début des eighties, lorsque ce bassiste d'exception s'était associé à Holger Czuckay et à Jaki Libezeit du mythique Can, pour enregistrer le formidable single "How Much Are They?". Pourtant, avant de graver cet hymne mémorable, Jah avait sévi au sein de PIL. Le temps d'enregistrer deux elpees : "First Edition" et "Metal Box". Ce sera d'ailleurs sa dernière aventure au sein d'un véritable groupe. A partir de cet instant, il se confinera essentiellement dans un rôle de musicien de studio. Un rôle qui lui permettra d'apporter sa collaboration à une multitude d'artistes rock, parmi lesquels figurent The Edge, Annie Whitehead, Björk, Ginger Baker, Eno, Peter Gabriel et bien d'autres. Une disponibilité qui va entraîner, inévitablement, une certaine réciprocité. Comme pour enregistrer "Take Me To God", opus pour lequel il reçu, à son tour, le concours d'une pléiade de vocalistes et de musiciens. Et notamment de Dolores O'Riordan (Cranberries), Gavin Friday, Anneli Drecker (Bel Canto), Andrea Oliver (Rip Rip & Panic), Baaba Maal et de l'inévitable Jaki Libezeit. A la manière de David Byrne, Jah Wobble cherche à jeter des ponts entre le rock contemporain et la musique ethnique. Pas seulement pour en extraire les rythmes latinos, mais surtout pour fertiliser l'éclectisme absolu de la world music. Pensez au single "Becoming More Like God", par exemple. Même si les autres fragments de l'opus ne possèdent ni le feeling, ni le sens mélodique de cette composition...