Aka Géraldine Battesti, Dyna B a participé à l’aventure musicale de spectacles pour enfants, Mamemo. Une jeune artiste belgo-haïtienne, capable de se transformer, sur scène, en une créature majestueuse et bouleversante à la manière d'une diva afro-américaine. Pensez à Nina Simone voire Tracy Chapman. Son premier elpee, « Take A Break », est paru en 2011. Et « Soul Vibrations » constitue son second.
Suivant les morceaux, elle chante en anglais, en français ou en créole. Des chansons métissées, sucrées, sculptées dans la soul, la pop et le reggae. Et qu’elle chante d’une voix suave, ample, mais particulièrement solide. Elle y incarne toute la mixité culturelle de la Belgique, tout en perpétuant un état d’esprit hérité de l’Amérique noire et des Caraïbes
Dyna B avait participé aux tournées de SOURCES et DOUBLE du chorégraphe Nono Battesti, pour y chanter et danser. Ce qui explique pourquoi, c’est ce dernier qui produit le nouvel elpee.
D’une durée de 60 minutes, le long playing est découpé en 15 pistes. Un œuvre au cours de laquelle l’artiste nous invite à visiter les quatre coins de la planète.
« Hey Baby » ouvre la plaque. Une compo qu’elle interprète dans la langue de Voltaire. Ivoires, Hammond et basse occupent bien l’espace sonore.
« Reborn » est incontestablement le titre le plus musclé, le plus rock de l’opus.
« Dance Under The Rain » constitue mon coup de cœur. On imagine facilement une chorale qui chante dans une église, plantée au beaux milieu du Delta, dans le Bayou…
« Née Autre Part » se tourne désespérément vers Kingston. Un hommage vibrant aux migrants qui quittent leur pays pour rejoindre le Vieux Continent. « Go Down XP » est un Negro spiritual interprété en 1958 par Louis Armstrong. La nouvelle version est audacieuse, quelque part ragga, mais superbe. Pour la circonstance, Dyna a reçu le concours de Simon Danhier qui exécute la partie chantée dans la langue de Voltaire.
Plus lent, « Come Back » met bien en exergue la puissance vocale de Mrs Géraldine Battesti. Tout comme « La fièvre », au cours duquel riffs de grattes, accords de piano et flux de percus se livrent bataille.
Une autre reprise ? Le « Istwa Dwol » de l’Haïtien Belo. Elle y traduit tout son spleen sur ce blues chanté en créole. « Non Non Non » figurait déjà sur son premier long playing. Mais l’adaptation est davantage colorée de reggae…
« Life Is Good », « Béton Acier », « Better Man » et « Mother Nature » s'écoutent avec délectation. L’album s’achève par « Hey Baby Dub ». Bien sûr il y a du dub. Mais cette piste est surtout la plus radiophonique et contemporaine de l’LP. D’ailleurs, tout en replongeant dans le passé, « Soul Vibrations » se veut résolument moderne.