Né à Gênes, il y a 28 ans à peine, ce chanteur/guitariste est considéré comme un des grands espoirs du blues contemporain. Il a ainsi tapé dans l’oreille du redoutable gratteur texan, Anson Funderburgh. C’est d’ailleurs lui qui produit son troisième elpee, en compagnie de Kirk Fletcher et Sean Carnes. Son premier opus, « I believe, remonte à 2014. Depuis, il s’est produit sur les scènes internationales. Les sessions se sont déroulées au studio Wire Recording, à Austin. Le long playing recèle dix compos personnelles et trois canons du blues. Pour la circonstance, il a reçu le concours du bassiste Nate Rowe, du drummer Wes Starr (Jimmie Vaughan, Anson Funderburgh), du claviériste Jim Pugh (Robert Cray Band) ainsi que de quelques invités prestigieux…
L’album s’ouvre par "Back to the river". Alimentée par les ivoires et les cuivres des Texas Horns, l’intro est nerveuse. Dany chante d’une voix un peu cassée et prend son envol sur ses cordes, à la manière du notoire Jimmie Vaughan, avant qu’Anson Funderburgh ne prenne le relais, en égrenant parcimonieusement ses notes. Entretenu par les ivoires de Pugh, "Give me a sign" emprunte le tempo du boogie rock, mais surtout révèle l'incroyable talent de Franchi sur sa gratte. La classe ! "Big town playboy" est un classique d'Eddie Taylor. La version est traitée en Chicago shuffle, livrant un duel entre les cordes du leader et l'harmonica torride du Texan Greg Izor, convié pour la circonstance. Cuivrée par les Texas Horns, "Real love" est une ballade lente à coloration Stax. Le spectre de Guitar Slim rôde tout au long de "You don't want me", un r&b très louisianais que ponctue un solo remarquable, une nouvelle fois digne de Jimmie Vaughan. Andy T se consacre à la guitare rythmique et Kaz Kazanoff, au saxophone, sur "Don't steal my time", un autre r&b, mais abordé dans l’esprit de Chicago, et chanté d’une voix empreinte d’une grande maturité. Jim Pugh double orgue Hammond et piano sur "My only one", un blues lent et dépouillé au cours duquel le toucher de cordes est presque magique, libérant un feeling permanent. La cover du "Everything gonna be alright" de Willie Dixon est attaquée dans l’esprit du Westside Chicago, si cher Magic Sam. "Problem child" constitue le meilleur album de blues, paru depuis le début 2018 !