Un homme et une femme se courtisent, ils gloussent et s’envoient des clins d’œil, avant de s’enlacer et de mêler leurs langues. En fond sonore du Low, parce que pour faire l’amour rien de tel que du slowcore : alanguis sur le lit ils s’enlacent tendrement, enfouissant leur amour dans la prunelle de l’autre, leur salive séchée aux coins des lèvres. Mais des riffs souffreteux les réveillent de leur torpeur sentimentale (« 21st Century Psalms ») : les Vumètres dans le rouge, c’est l’heure d’un dernier va-et-vient, du soubresaut ultime, avant la buée oculaire, l’accalmie cardiaque. Le Wurlitzer ? C’est son affaire : quand les draps s’alourdissent et que le sommeil guette, il prend le relais, bonsoir ivresse. Violons, piano, harmonica : même combat, celui des songes post-érectiles, du post coïtum animal triste. Mais l’œil, sous la paupière close, reste vigilant : il s’emballe, même en pleine extase nocturne. Les draps se tordent, « Red Leaf », « Foreign Cinema » : Okervill River, PJ Harvey, The Kills,… En plein sommeil restent les souvenirs d’ébats fébriles, la trace des morsures d’avant l’aube. Au réveil l’amour est sauf, même si c’est un autre jour, plein de dangers et de vaines espérances. L’amour, toujours, est à réinventer.