L’une des plumes les plus sensibles s’est évaporée depuis la mort de Richard Swift, décédé en juillet dernier, à seulement 41 ans... Outre ses missions de producteur (aux côtés de The Shins, Damien Jurado ou de Foxygen) ou de musicien de studio et de tournée (pour The Shins, les Black Keys ou The Arcs), il s’est réservé une plus discrète mais non moins intéressante carrière solo, dont le magnifique « The Hex » constitue malheureusement le dernier chapitre…
Fidèle à son habitude, le multi-instrumentiste américain dévoie des pépites indie-pop superbement arrangées à haute teneur mélodique ! Luttant contre des problèmes d’alcool depuis quelques années, Richard Swift se livre sur le poignant et très soul « Broken Finger Blues » : ‘My body’s broken, My body is bruised, Try to remember what it’s like not to lose, I won’t go under, I won’t give in, Try to remember what it’s like to win’. Sa pop vintage rappelle les sonorités des 60’s sur l’émouvant « Wendy », un message dédié à sa mère, ou sur le message d’adieu si lumineux reflété à travers « Dirty Jim ». Certaines plages s’éloignent de la veine pop pour adopter un profil plus aérien (« Nancy ») alors que d’autres, magnifiées par les interventions de claviers et de basse, nous plongent au sein d’un climat mélancolique, dont on ne peut s’extraire, car inhérent aux circonstances. Un véritable chef-d’œuvre posthume !