Yuksek revisite Laurent Voulzy…

Le musicien, compositeur, réalisateur et producteur de musique électronique Yuksek revisite « Cocktail chez mademoiselle », le titre de Laurent Voulzy paru en 1979 sur son album « Le cœur grenadine ». Il en propose une relecture retro futuriste, groovy et…

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Pat Metheny

La Pat’ d’un virtuose…

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Votre serviteur a vécu un grand moment, ce jeudi 4 juin, au 110 du Boulevard Anspach. S’y produisait le mythique guitariste Pat Metheny, soutenu pour la circonstance par The Unity Group, son backing band. Le public est venu assister en nombre à ce concert ; on peut d’ailleurs considérer que l'Ancienne Belgique est sold out. Pas de supporting act. Faut dire que le show va s’étaler sur trois heures. Partagé en trois parties, il va se focaliser sur les albums « The Unity Group », paru en 2012 et, « Kin », début de cette année ; et nous réserver des duos plutôt audacieux avec chacun de ses musiciens. Un spectacle organisé dans le cadre des VW Spring Sessions.

Patrick Bruce Metheny est né le 12 août 1954, à Lee's Summit, dans le Missouri, aux Etats-Unis. Guitariste de jazz, il se produit en concert, plus ou moins, deux cent fois par an. Le premier album de Pat Metheny est paru en 1976. Depuis, il en a publié une cinquantaine. Mais il a surtout acquis sa notoriété à travers ses multiples collaborations. Et notamment auprès de Herbie Hancock, Joni Mitchell, Chick Corea ainsi que David Bowie pour le tube « This Is Not America »…

Pat monte sur l’estrade. Et interprète en solo « Into The Dream/The Sound Of Water », en se servant d’une guitare à double manche. Apparemment, il s’agit d’une 18 cordes électro-acoustique. Et dès le départ, on est subjugué par sa maestria. On est entraîné dans un périple sonore empreint de douceur, au cours duquel le mélomane ferme les yeux pour mieux l’apprécier. Dès « Come And See », le Unity Group vient rejoindre Pat sur les planches. Un line up impliquant Ben Williams à la contrebasse et à la basse, Antonio Sanchez aux drums, Chris Potter au saxophone ainsi qu’à la flûte traversière et à bec ; sans oublier le multi-instrumentiste Giullio Carmassi. Que ce soit au buggle, à l’orgue ou à la trompette, ses interventions circonstancielles seront néanmoins remarquées. De ce premier volet d’une durée de 70 minutes, j’épinglerai « Roofdogs », « The Bat » et « James ».

Avant d’attaquer le second, Pat prend la parole et nous annonce qu’il sera consacré au long playing « Kin ». En fond de scène, on remarque la présence de six automates sortis tout droit du dix-neuvième siècle. Ces machines musicales sont pilotées électroniquement et elles sont destinées à enrichir la musique, pourtant déjà complexe de Metheny. Deux armoires recèlent des bouteilles de dimensions différentes. Elles ont également été remplies à des niveaux différents. Et vont servir de tuyaux d’orgue. Les autres automates contiennent des vibraphones aux mailloches qui bougent toutes seules, des clochettes, des cymbales ou encore des tambours. Outre le titre maître, « Rise Up », « Born » et « One Day » y sont interprétés, dans ce contexte.  

Le troisième volet est consacré aux duos. Pat et Ben pour « Bright Size Life », Pat et Chris pour « Bluesette » (NDR : soit dit en passant, un bel hommage rendu à Toots et à la Belgique), Pat et Giulio pour « Dream Of The Return » et enfin, Pat et Antonio pour « Go Get It ».

Ces exercices de style achevés, « Have Your Heard » nous invite à faire un bond d’un quart de siècle en arrière. Et pour cause, ce morceau date de 1989 ; c’est même un extrait de l’elpee « Letter From Home ». Pat casse une corde. Le temps de changer de gratte, et c’est reparti. Enfin, pas tout à fait, puisqu’il s’agit du dernier titre du concert. Pas trop le temps de gamberger, puisque 5 minutes plus tard, l’équipe au grand complet remonte sur le podium. Pour se frotter à « Are You Going With Me », une plage kilométrique qui figurait sur l’elpee « Off Ramp », gravé en 1982. Lors du second encore, Pat revient en solitaire. Armé uniquement de sa gratte, il va nous réserver un pot-pourri de ses succès « Phase Dance/Minuano(Six Eight)/As It Is/This Is Not America/Last train Home ».

A l’instar de Carlos Santana, Steve Vai, Eric Clapton, Marc Knopfler, Joe Satriani, Jeff Beck et Slash, Pat Metheny est une légende vivante de la guitare. Aussi, votre serviteur estimait qu’il était de son devoir d’être présent à ce spectacle. 180 minutes, c’est sans doute un peu long. Même si c’est un concert de jazz. Cependant, quand on assiste à celui de Metheny, ce n’est pas l’artiste qu’on regarde, mais ses doigts qui parcourent le manche de sa guitare. De ses guitares, qu’il change pratiquement après chaque morceau. C’est alors qu’on se rend compte de son immense talent. De sa virtuosité. Et que son statut de légende n’est pas usurpé.  

(Organisation Ancienne Belgique et Jazztronaut)

Real Estate

Il y a encore du pain sur la planche…

Ce soir-là, l’été n’était pas encore au rendez-vous, alors que la musique de Real Estate est estivale. Il venait donc défendre son nouvel album « Atlas », dans la Rotonde. L’elpee rencontre déjà un certain succès ; ce qui explique donc pourquoi l’hémicycle était sold out. Issus du New Jersey, ces Nerds ont clôturé leur tournée européenne par Bruxelles, et paradoxalement, en montant sur l’estrade, on sent qu’ils sont assez impressionnés par la configuration des lieux…

Ensoleillée, légèrement teintée de psychédélisme, la pop produite par ce quatuor yankee semble émaner directement des sixties. Martin Courntey en est le guitariste et également le chanteur. Un chanteur à la voix très ‘british’ qui déblatère des lyrics mélancoliques ; et finalement me fait penser à Ian Brown.

Le set d’ouvre par « The bend » et enchaîne par le single « Crime », deux titres caractérisés par leurs superbes mélodies. Et la suite va se poursuivre dans le même esprit. Les compos sont pétillantes, animées et bien construites ; et il émane même une certaine sérénité de leur musique. Mais c’est également ici que le bât blesse, car si le concert s’avère agréable et soigné, il manque de relief ; et parfois on a l’impression que les chansons se ressemblent. La transposition du disque en ‘live’ n’apporte strictement rien de neuf. C’est un peu comme quand on boit une cannette d'ice-tea : la première gorgée est un délice, mais le reste de la boîte devient de plus en plus fade.

En fin de parcours, le band va quand même attaquer des morceaux plus psychédéliques et dynamiques, des compos pimentées par les interventions judicieuses du drummer. Plage plus ancienne, « It's real » –caractérisée par ses ‘ooohs’ et ‘aaahs’– va d’ailleurs constituer un des moments forts de la soirée. Tout comme le plus mélancolique « Had to hear ». Balisé par une  rythmique intéressante, ce titre sera vivement acclamé par le public.

Naviguant quelque part entre dream pop, surf rock et psyché rock, Real Estate tente de suivre une route tracée par d’illustres prédécesseurs comme Galaxie 500, Pale Saints, Yo La Tengo ou The Chills, mais si leur set ne manque ni d’élégance, ni de subtilité, il est encore trop hésitant et uniforme pour rivaliser avec ceux que nous ont dispensés ou dispensent encore aujourd’hui leurs maîtres…

Playlist: The bend/ Crime/ Easy / Past lives / Fake blues / Green aisles / Backwards / Horizon / Hmil / Muni / Real / Primitive / Dogs / Had to hear      Bis: 2 part / all the same

Photos: http://musiczine.lavenir.net/fr/photos/botanique/

(Organisation: Botanique, Bruxelles)

 

Damien Jurado

Minimaliste, mais efficace…

Écrit par

Originaire de Seattle, Damien Jurado roule sa bosse sur les routes du globe depuis un bon bout de temps, n’emportant, pour seul compagnon, que sa guitare sèche. Effacé, mais reconnu dans l’univers hermétique des folkeux, l’Américain n’est jamais vraiment parvenu séduire un public plus large. Une notoriété qu’il mériterait pourtant amplement, vu ses compétences de songwriter. Surtout depuis qu’il s’est associé à Richard Swift, multi-instrumentiste chez The Shins, mais également producteur pour, notamment, Foxygen et Laetitia Sadier. Grâce à son soutien, Damien Jurado semble avoir déniché le relais qui lui permet de transcender ses mélodies et donc de rendre son folk plus accessible.

Prévu initialement dans l’AB Box, il y a quelques semaines, le concert a finalement été déplacé au Club. Trop peu de places vendues ? Peu importe, le côté intimiste du Club correspond finalement davantage à l’univers sonore de Damien Jurado. Et finalement, la salle affichait tout de même complet.

Vers 21h, l’artiste monte sur les planches. Et suivant le même rituel, il va interpréter ses chansons assis, en grattant sa sèche. Dans ces conditions, difficile de tricher ! Après avoir écouté ses derniers albums (produits par R.Swift), on peut légitimement se demander comment il va parvenir à proposer une version plus épurée de son répertoire.

Jurado ouvre, tout en douceur, son set par « Silver Donna », un titre issu de son dernier opus, « Brothers of Eternal Son ». D’emblée, on est scotché par sa voix, en tous points identique à celle de ses disques. Les yeux à moitié ouverts (NDR : ou fermés, selon), il est totalement absorbé par sa musique. Judicieusement utilisée, la reverb’ permet de donner du relief à son chant. Son jeu de guitare est tout simplement minimaliste mais efficace. Timide, et sous le coup d’un jetlag, il ne commencera à s’exprimer qu’après un bon quart d’heure. Hésitant, il se lance pourtant dans un discours relatif à ses influences, reconnaissant avoir été ému par Richie Havens ou encore marqué par l’aspect répétitif de la musique brésilienne. Il enchaîne alors par « Silver Timothy », morceau davantage ‘exotique’ également extrait de son dernier long playing. Au fil du temps, Jurado est plus à l’aise. Il semble avoir surmonté sa fatigue. Il est de plus en plus loquace, même bavard, et arrive à amuser le public. Il avoue ne pas être doué pour les séances d’accordage. Et finalement, l’Américain se révèle un réel boute-en-train. Son bagout donne finalement du rythme à son récital. Dont on perd même le fil, à plusieurs reprises, vu la succession de titres…

Cependant, Damien Jurado nous a  réservé un excellent concert. Une heure et demie au cours desquelles il va démontrer tout son talent de songwriter, de guitariste et de chanteur à la voix aussi belle que fragile, dans un contexte acoustique et dépouillé. Le mélomane lambda regrettera sans doute une trop grande sobriété dans l’instrumentation ; mais en ce qui me concerne, je dois avouer que ce set m’a permis de découvrir une personnalité particulièrement sympathique, dans un cadre intimiste, celui de l’ABClub…  

(Organisation AB)

Ouragan Matt Jacquier

En communion avec son public…

Écrit par

Le dernier concert auquel j’avais assisté à la Chapelle de Mons, m'avait déçu. C’était il y a déjà trois ans. Le son était médiocre. Depuis, de nombreux aménagements ont été apporté à ce bâtiment désacralisé, afin d’apporter un meilleur confort à l’acoustique. De petite capacité, cette salle est capable d’accueillir plus ou moins 200 spectateurs. Ce soir elle est bien remplie. Il doit y en avoir 140. A l’affiche, Xcess et le Canadien Ouragan Matt Jacquier.

Xcess assure donc le supporting act. Un quatuor issu de la région de Jemappes et Quaregnon. A sa tête, Ben, au chant. Il est soutenu par Alex à la guitare, Mike à la basse et Arno aux drums. Né l’an dernier, le groupe pratique un rock assez nerveux et mélodique. Ben se révèle bon showman. Il invite quelques spectateurs à monter sur l’estrade, le temps d’un titre. Pour participer à la fête. De leur setlist, j’épinglerai « Opsession », « Xcess » et surtout « Television ». Toutes les compositions sont signées par le groupe. Créatif, il affiche, en outre, une belle maturité. A revoir !

Ouragan Matt Jacquier nous vient de Toronto, au Canada. Dans son look, il y a quelque chose de Dave Grohl, mais aussi de Jésus Christ (NDR : ben oui, on est quand même dans un ex-édifice religieux). Ses influences ? Elles oscillent de Tom Petty à Neil Young, en passant par PJ Harvey. J’avais déjà pu assister à un de ces concerts, au Barzanbova de Houdeng. Faut dire qu’il tourne en Belgique depuis quelque temps. Grand voyageur à l’âme de poète, là où il se pose, il se produit en compagnie de musiciens du terroir. Une véritable histoire d'amour s'est nouée entre le public montois et ce sympathique artiste. C'est d’ailleurs la cinquième fois qu'il vient jouer à Mons.

Ce soir, le backing group d’Ouragan réunit trois musiciens. Ils ont intégré le line up après deux répétitions. En début de parcours, Ouragan est confronté à quelques problèmes techniques. A cause de son ampli. Désagréments rapidement résolus. La setlist est semblable à celle qu’il avait choisie lors de sa prestation accordée, en janvier, à Houdeng. Un nouveau titre quand même : « Buffalo ». Le Canadien va nous réserver une prestation intense et énergique sculptée dans un rock vintage. Les guitares sont huileuses. L'âme de Kurt Cobain rôde dans la chapelle. Un concert bref, mais solide, au cours duquel, tout comme Xcess, Matt invite quelques spectateurs à monter sur le podium, de manière à entrer en communion avec son public… 

(Organisation Ouragan Matt Jacquier et Xcess)

 

Moaning Cities

Un parfum de flower power…

Écrit par

Une soirée psychédélique était bien calée au Vaartkapoen (Vk*) de Molenbeek, ce jeudi 28 mai, en compagnie de Moaning Cities et de Radio Moscow. Pas étonnant que les mélomanes se soient déplacés en nombre. Chargée de promesses, la première formation est issue de Bruxelles. Originalité, à l’instar de The Narcotic Daffodils, le line up implique un musicien qui joue du sitar. Pas courant sur la scène belge. Le quintet assure la première partie du combo étasunien Radio Moscow. Un trio réunissant de jeunes chevelus. Qui ce soir va être confronté à de multiples problèmes d’alimentation en électricité. Mais ‘it was rock'n'roll time'.

Fondé en automne 2011, Moaning puise essentiellement ses racines dans le blues et le psychédélisme né entre les années 60 et 70, et tout particulièrement chez les Doors, le Velvet Underground, 13th Floor Elevator et Silver Apples. Woodstock, c’est leur Nirvana. Mais leurs références sont également contemporaines, et peuvent s’inscrire dans l’esprit de Black Rebel Motorcycle Club, The Black Angels, Dead Meadow, Goat, Wooden Ships, Night Beats, Conershop ou Tape Impala. Et si les guitares rock’n’roll sont souvent puissantes, adoptant même parfois un ton stoner, ce sont les interventions du sitar qui font vraiment la différence. Aux commandes du navire, le chanteur/guitariste Valérian Meunier. Le line up est complété par la chanteuse/bassiste Juliette Meunier (NDR : sa frangine !), le drummer Grégory Noël et deux sixcordistes, en l’occurrence Bertrand Gascard ainsi que Timothée Sinagra. C’est ce dernier qui est également préposé au sitar. Il écoute beaucoup de musique orientale. Il a appris à jouer de cet instrument en Inde. C’est un grand maître qui l’a initié lors d’un séjour de plusieurs semaines.

Leur premier Ep est paru en septembre 2012. Et il est éponyme. Limité à 300 exemplaires sous la forme du vinyle, il est actuellement épuisé. Le single « Jjah Ming Dee » est sorti en avril 2012. Il a également fait l’objet d’un clip. En août 2013, le quintet enregistre son premier long playing. Intitulé « Pathways Through The Sail », il est bien accueilli par la critique musicale. Il a même été présenté le 15 février 2014, lors d'une release party ‘sold ou’t à la Rotonde du Botanique. 

Les artistes montent sur les planches du Vk*. Les trois guitaristes sont alignés en front d’estrade. Le drummer campe juste derrière Valérian. Juliette s’est installée, en retrait, à droite. Et ses interventions appliquées sont vrombissantes. Grégory frappe frénétiquement ses fûts. Tim se met à l'aise et retire chaussures et chaussettes. Peu courant ! Valérian chante dans un micro classique ou un cornet de téléphone trafiqué.

« Breat And Games » nous plonge immédiatement dans les sixties et les seventies. « Jah Ming Dee » est un titre qui ne figure pas sur l'album. C’est une plus ancienne compo, et elle nous invite à prendre le chemin de l’Orient. Mais un petit détour par Woodstock s’impose via « House For Sail ». La seconde étape du voyage s’intitule « Breat And Games » et elle interpelle l’auditoire. Un duel oppose le drumming et la ligne de basse. « Witches And Dames » monte en puissance. Tim, yogi dans l'âme, s'accroupit. Et on se délecte des sonorités qui émanent de son sitar sur « Shipbreaker ». Le concorde atterrit au Taj Mahal après un « Peaking Slow ». Le voyage est terminé, « Panic In The Dark » nous ramène à Molenbeek. « Please To Loose » nous renvoie une dernière fois vers les seventies. Le set s’achève en beauté par « Vandal In The Run », une nouvelle composition. Les spectateurs sont enchantés par le set et en redemandent. D’ailleurs, à l’issue de la soirée, pas mal de spectateurs vont acheter leur album, au stand merchandising. Et perso, je pense que Moaning Cities a le potentiel pour s’exporter. C’est en tout cas, tout le mal qu’on leur souhaite… 

Place maintenant à la tête d’affiche. Les musicos se chargent de débarrasser et d’installer le matériel eux-mêmes. Radio Moscow est un groupe de rock/blues psychédélique américain formé en 2004, dans l'état d'Iowa. Parker Griggs en est le guitariste, le chanteur et le principal compositeur. Avant de se lancer dans cette nouvelle aventure, il sévissait chez Duck and Cover, comme lyriciste et drummer. Et quand il quitte le bateau, c’est pour monter un projet qu’il baptise Garbage Composal. Que le bassiste, Serana Andersen, viendra rejoindre plus tard. Avant de changer de patronyme, pour adopter celui de Radio Moscow. Le duo travaille d’arrache pied, et se produit en ‘live’ sans batteur. Pour pallier cette lacune, Parker pré-enregistre les parties de drums et les amplifie lors des concerts. Et lorsque le tandem tourne dans le Colorado, il n’a toujours pas dégoté la pièce manquante. Dan Auerbach, le leader des Black Keys les remarque et leur propose de produire le second album et de le sortir sur leur label Alive/Bomb Records. Malheureusement, Parker ne parvient pas à conserver suffisamment longtemps le moindre drummer pour mener à bien sa barque, et la proposition tombe provisoirement à l’eau. Et quand il peut enfin entrer en studio, le bassiste Luke McDuff qu’il venait de recruter le laisse tomber, pour retourner aux études. Finalement, le premier elpee est mis en boîte en 2007. Zach Anderson se charge alors de la basse et Paul Marrone des drums. Le trio part alors en tournée de 2009 à 2010. Mais au bout du périple, Paul Marrone décide de mettre la clef sous le paillasson afin de se focaliser sur son side-project baptisé Cosmic Wheels. Il cède alors la place à Cory Berry qui avait suppléé Keith Rich pendant quelques mois. Radio Moscow publie « Brain Cycles » en 2009, « The Great Escape Of Leslie Magnafuzz » en 2011 et « 3 And 3 Quarter » en 2012. En attendant la sortie du dernier opus intitulé « Magical Dirt », prévue pour le 17 juin, et passé en revue ce soir, le combo avait gravé un Ep en 2013, « Rancho Tehama ».

Ce soir, le line up de Radio Moscow réunit Parker, le bassiste Anthony Meier et –surprise– Paul Marrone aux drums. Apparemment, ce dernier revient participer régulièrement aux tournées du groupe. La setlist revisite d’abord « Brain Cycles » alignant « Broke Down », « I Just Don't Know », « The Escape », « Brain Cycles » et « Hold On Me ». Les riffs dispensés par Parker sont précis et harmonieux. La ligne de basse est ronflante, dans l’esprit de Chas Chandler, à l’époque du Jimi Hendrix Experience. Le trio nous réserve quelques titres de leur prochain long playing. Caractérisé par ses envolées de guitare psychédéliques, « Death Of A Queen » est magistral. Mais à partir de « Before It Burns », un sérieux problème technique va handicaper le bon déroulement du set. Six pannes de courant ! Le batteur va bien tenter de meubler ces interruptions de solos habiles et kilométriques. Mais l’ambiance retombe d’un cran. Le set reprend par « Before It Burns ». Cependant, au cours de « 250 Miles », Parker pète une corde de sa gratte et doit la remplacer. Heureusement, les musicos sont persévérants et talentueux. La monté en puissance est de plus en plus perceptible. La foule commence à s’exciter et même à pogoter. On aura même droit à du crowdsurfing. Vu l’animation qui règne devant l’estrade, et le concert qui prend une forme plus métallique, votre serviteur bat en retraite, et s’installe derrière la table de mixage, placée au milieu de la salle. Mais l’histoire n’est pas terminée, car si le concert a pu se poursuivre, il a quand même été à nouveau perturbé, par de nouvelles coupures de courant…

(Organisation Vk* Concerts)

 

Radio Moscow

Disjoncteurs capricieux…

Écrit par

Une soirée psychédélique était bien calée au Vaartkapoen (Vk*) de Molenbeek, ce jeudi 28 mai, en compagnie de Moaning Cities et de Radio Moscow. Pas étonnant que les mélomanes se soient déplacés en nombre. Chargée de promesses, la première formation est issue de Bruxelles. Originalité, à l’instar de The Narcotic Daffodils, le line up implique un musicien qui joue du sitar. Pas courant sur la scène belge. Le quintet assure la première partie du combo étasunien Radio Moscow. Un trio réunissant de jeunes chevelus. Qui ce soir va être confronté à de multiples problèmes d’alimentation en électricité. Mais ‘it was rock'n'roll time'.

Fondé en automne 2011, Moaning puise essentiellement ses racines dans le blues et le psychédélisme né entre les années 60 et 70, et tout particulièrement chez les Doors, le Velvet Underground, 13th Floor Elevator et Silver Apples. Woodstock, c’est leur Nirvana. Mais leurs références sont également contemporaines, et peuvent s’inscrire dans l’esprit de Black Rebel Motorcycle Club, The Black Angels, Dead Meadow, Goat, Wooden Ships, Night Beats, Conershop ou Tape Impala. Et si les guitares rock’n’roll sont souvent puissantes, adoptant même parfois un ton stoner, ce sont les interventions du sitar qui font vraiment la différence. Aux commandes du navire, le chanteur/guitariste Valérian Meunier. Le line up est complété par la chanteuse/bassiste Juliette Meunier (NDR : sa frangine !), le drummer Grégory Noël et deux sixcordistes, en l’occurrence Bertrand Gascard ainsi que Timothée Sinagra. C’est ce dernier qui est également préposé au sitar. Il écoute beaucoup de musique orientale. Il a appris à jouer de cet instrument en Inde. C’est un grand maître qui l’a initié lors d’un séjour de plusieurs semaines.

Leur premier Ep est paru en septembre 2012. Et il est éponyme. Limité à 300 exemplaires sous la forme du vinyle, il est actuellement épuisé. Le single « Jjah Ming Dee » est sorti en avril 2012. Il a également fait l’objet d’un clip. En août 2013, le quintet enregistre son premier long playing. Intitulé « Pathways Through The Sail », il est bien accueilli par la critique musicale. Il a même été présenté le 15 février 2014, lors d'une release party ‘sold ou’t à la Rotonde du Botanique. 

Les artistes montent sur les planches du Vk*. Les trois guitaristes sont alignés en front d’estrade. Le drummer campe juste derrière Valérian. Juliette s’est installée, en retrait, à droite. Et ses interventions appliquées sont vrombissantes. Grégory frappe frénétiquement ses fûts. Tim se met à l'aise et retire chaussures et chaussettes. Peu courant ! Valérian chante dans un micro classique ou un cornet de téléphone trafiqué.

« Breat And Games » nous plonge immédiatement dans les sixties et les seventies. « Jah Ming Dee » est un titre qui ne figure pas sur l'album. C’est une plus ancienne compo, et elle nous invite à prendre le chemin de l’Orient. Mais un petit détour par Woodstock s’impose via « House For Sail ». La seconde étape du voyage s’intitule « Breat And Games » et elle interpelle l’auditoire. Un duel oppose le drumming et la ligne de basse. « Witches And Dames » monte en puissance. Tim, yogi dans l'âme, s'accroupit. Et on se délecte des sonorités qui émanent de son sitar sur « Shipbreaker ». Le concorde atterrit au Taj Mahal après un « Peaking Slow ». Le voyage est terminé, « Panic In The Dark » nous ramène à Molenbeek. « Please To Loose » nous renvoie une dernière fois vers les seventies. Le set s’achève en beauté par « Vandal In The Run », une nouvelle composition. Les spectateurs sont enchantés par le set et en redemandent. D’ailleurs, à l’issue de la soirée, pas mal de spectateurs vont acheter leur album, au stand merchandising. Et perso, je pense que Moaning Cities a le potentiel pour s’exporter. C’est en tout cas, tout le mal qu’on leur souhaite…

Place maintenant à la tête d’affiche. Les musicos se chargent de débarrasser et d’installer le matériel eux-mêmes. Radio Moscow est un groupe de rock/blues psychédélique américain formé en 2004, dans l'état d'Iowa. Parker Griggs en est le guitariste, le chanteur et le principal compositeur. Avant de se lancer dans cette nouvelle aventure, il sévissait chez Duck and Cover, comme lyriciste et drummer. Et quand il quitte le bateau, c’est pour monter un projet qu’il baptise Garbage Composal. Que le bassiste, Serana Andersen, viendra rejoindre plus tard. Avant de changer de patronyme, pour adopter celui de Radio Moscow. Le duo travaille d’arrache pied, et se produit en ‘live’ sans batteur. Pour pallier cette lacune, Parker pré-enregistre les parties de drums et les amplifie lors des concerts. Et lorsque le tandem tourne dans le Colorado, il n’a toujours pas dégoté la pièce manquante. Dan Auerbach, le leader des Black Keys les remarque et leur propose de produire le second album et de le sortir sur leur label Alive/Bomb Records. Malheureusement, Parker ne parvient pas à conserver suffisamment longtemps le moindre drummer pour mener à bien sa barque, et la proposition tombe provisoirement à l’eau. Et quand il peut enfin entrer en studio, le bassiste Luke McDuff qu’il venait de recruter le laisse tomber, pour retourner aux études. Finalement, le premier elpee est mis en boîte en 2007. Zach Anderson se charge alors de la basse et Paul Marrone des drums. Le trio part alors en tournée de 2009 à 2010. Mais au bout du périple, Paul Marrone décide de mettre la clef sous le paillasson afin de se focaliser sur son side-project baptisé Cosmic Wheels. Il cède alors la place à Cory Berry qui avait suppléé Keith Rich pendant quelques mois. Radio Moscow publie « Brain Cycles » en 2009, « The Great Escape Of Leslie Magnafuzz » en 2011 et « 3 And 3 Quarter » en 2012. En attendant la sortie du dernier opus intitulé « Magical Dirt », prévue pour le 17 juin, et passé en revue ce soir, le combo avait gravé un Ep en 2013, « Rancho Tehama ».

Ce soir, le line up de Radio Moscow réunit Parker, le bassiste Anthony Meier et –surprise– Paul Marrone aux drums. Apparemment, ce dernier revient participer régulièrement aux tournées du groupe. La setlist revisite d’abord « Brain Cycles » alignant « Broke Down », « I Just Don't Know », « The Escape », « Brain Cycles » et « Hold On Me ». Les riffs dispensés par Parker sont précis et harmonieux. La ligne de basse est ronflante, dans l’esprit de Chas Chandler, à l’époque du Jimi Hendrix Experience. Le trio nous réserve quelques titres de leur prochain long playing. Caractérisé par ses envolées de guitare psychédéliques, « Death Of A Queen » est magistral. Mais à partir de « Before It Burns », un sérieux problème technique va handicaper le bon déroulement du set. Six pannes de courant ! Le batteur va bien tenter de meubler ces interruptions de solos habiles et kilométriques. Mais l’ambiance retombe d’un cran. Le set reprend par « Before It Burns ». Cependant, au cours de « 250 Miles », Parker pète une corde de sa gratte et doit la remplacer. Heureusement, les musicos sont persévérants et talentueux. La monté en puissance est de plus en plus perceptible. La foule commence à s’exciter et même à pogoter. On aura même droit à du crowdsurfing. Vu l’animation qui règne devant l’estrade, et le concert qui prend une forme plus métallique, votre serviteur bat en retraite, et s’installe derrière la table de mixage, placée au milieu de la salle. Mais l’histoire n’est pas terminée, car si le concert a pu se poursuivre, il a quand même été à nouveau perturbé, par de nouvelles coupures de courant…

Setlist de Radio Moscow :

Broke Down
Death Of A Queen
I Just Don’t Know
The Escape
Before It Burns
250  Miles
Brain Cycles
Hold On Me
These Days
Mistreating  Queen
No Time
Rancho
Tehama Airport

Rappel :

Intro
No Good Woman.

(Organisation Vk* Concerts)

The Oscillation

Oscillations psychédéliques…

Écrit par

Ce n’était sans doute pas la meilleure soirée pour organiser un concert à Liège, ce soir de double liesse populaire, mais les aléas des agendas le voulaient ainsi.
Exit donc ceux qui ont préféré le foot ou les saucisses en plein air et place aux grands gagnants de cette soirée préélectorale : ceux qui, malgré tout, ont répondu présent pour cette triple affiche alléchante qu’on aurait pu qualifier de mega-trip-tyque…

Tout commence en apesanteur par le set de Parallel Odyssey, dont l’intriguant patronyme suggère les chemins empruntés par ces deux membres de Next Exit To Nowhere et le batteur de Cosmic Connexion. Deux formations étiquetées Post Rock.

Si le nouveau projet semble effectivement être de cette veine, le trio a néanmoins le bon goût de s’éloigner de ce  spectre somme toute réducteur et d’étendre sa sombre ramure à des horizons psychédéliques, voire teintés de New Wave.

Amorcé par une rythmique en suspension comme un souffle retenu, leur chevauchée épique va bientôt claquer comme un étendard dans le vent. Bridant leurs montures au sommet de vertigineuses montagnes pour foncer au galop dans les sillons laissés par de fiévreux larsens éclaireurs. Quelques assauts bruyants et retentissants, toujours sur la corde raide et en équilibre constant, contrebalancés ci et là par de longs souffles suspendus, entre hoquets et rage contenue.

Le Canadien Eric Quach, alias Thisquietarmy (et en un mot s’il vous plaît) a éprouvé les pires difficultés à capter l’attention d’un public plus intéressé par les dernières lueurs du jour que par sa propre prestation. Il est vrai que si ses sets sans concessions ravissent les amateurs de pédales d’effet et de Drone cyclo-roboratif, ils rencontrent rarement du succès auprès d’un public non averti. Ses motifs entrelacés en boucles telles les strates d’une sombre atmosphère gagnent en ampleur, font trembler les murs de l’enceinte (des enceintes aussi) et ont vite raison des quelques oreilles insensibles à ce bruit savamment orchestré. Une musique difficile à appréhender qui requiert une attention que peu d’auditeurs sont prêts à lui accorder ce soir.

Enfin, place  aux Anglais de The Oscillation, tout près de subjuguer l’assistance, revenue à l’essentiel, intra-muros.

Sous les effets miroitants de projections kaléidoscopiques créées en live (un procédé consistant à diffuser des taches de couleurs par le biais d’un projecteur), le trio tisse la trame d’un concert qui, montant en puissance, va mettre à genoux la majorité de l’assistance. Hypnotiques et sans fard, les extraits de “Out Of Phase”, et surtout de “From Tomorrow”, dernier album en date (dont le fantastique “No Place To Go” en apothéose magistrale), dégagent ce soir une puissance d’une rare intensité et d’une redoutable efficacité.

S’immisçant au milieu d’un mur du son, les mélodies finement ciselées s’entrelacent autour d’une rythmique en tout point implacable. L’effet est subjuguant. Et la satisfaction du band se fait l’écho des applaudissements nourris du public. C’est donc dans un final de très haute facture, que The Oscillations termine son set et clôture sa tournée.

Et tandis que la nuit étend son voile au dehors, il plane à l’intérieur comme un doux sentiment de satiété.

Parallel Odyssey + Thisquietarmy + The Oscillation

(Organisation: Collectif Mental Proudly)

 

The Sisters Of Mercy

La nostalgie fait recette...

Le cynisme devient-il une forme d'honnêteté lorsqu'il est assumé ? Cette question pourrait concerner Andrew Eldritch, le leader de Sisters of Mercy. Originaire de Leeds, Eldritch a créé l'histoire dans les années '80, en jetant les bases du rock gothique. Mais depuis plus de 20 ans, il ne produit (quasi) plus rien de neuf et se contente d'enchaîner tournée sur tournée pour entretenir la nostalgie de sa période glorieuse.

Il y a quelques années, cette démarche était clairement mal vue. Les 'puristes' estimaient que le chanteur cultivait la formule pour se faire de l'argent. Entre-temps, la vague du '80s revival' est arrivée et nombre de formations, dont The Cure, Gary Numan, Front 242 et même Chameleons Vox, repartent en tournée pour y dispenser exclusivement leur ancien répertoire. Et paradoxalement, Eldritch apparaît aujourd’hui comme un visionnaire, cohérent dans sa démarche. Times are changin' !

De toute façon, on était prévenus : The Sisters of Mercy est une expression tirée d'une chanson de Leonard Cohen qui désigne une congrégation de bonnes soeurs mais surtout les femmes 'de mauvaise vie'... On comprend mieux la démarche hautement vénale de ces tournées 'tiroir-caisse'.

En dehors de ces considérations extramusicales, il faut reconnaître que les concerts des 'Sisters' attirent encore et toujours la toute grande foule. Ce soir, l'Ancienne Belgique affiche sold-out et le public est constitué presque exclusivement de quadragénaires et de quinquagénaires, en majorité venus du nord du pays. Comme d’habitude, le cadre est constitué d’échafaudages, derrière lesquels sont placés trois laptops. Mais l'élément le plus important du décor, ce sont les fumigènes, dont le groupe a coutume d'abuser. C'est donc en traversant un épais halo qu'Eldritch prend possession de la scène sur l'intro de « More ». Cette fois, il ne porte pas un provocant t-shirt jaune fluo mais bien une veste noire très élégante. Il arbore une barbichette grisonnante et a chaussé ses inséparables lunettes noires.

A ses côtés, les deux guitaristes Chris Catalyst et Ben Christo. Grâce à eux (ou à cause d'eux), les titres prennent une dimension beaucoup plus 'metal' sur les planches. A certains moments, les grattes couvrent même le chant, obligeant Eldritch à s'époumoner pour se faire entendre.

Le premier moment fort est incontestablement « Alice » : ce grand classique est ici interprété à la perfection : le mix est impeccable et le light-show impressionnant. Le public chante toutes les paroles et quand Eldritch tend le micro pour le final, tout le monde crie ‘Alice, Don't Give It Away...’ Regardez ce moment sur la vidéo ici 

Ensuite, l'ambiance retombe et nous vivons la partie la plus faible du concert. Les titres sont moins connus (« Still », « Crash And Burn ») et on a même droit à une reprise de Red Lorry Yellow Lorry, « Gift That Shines ». Après la classique ‘pause cigarette’, Eldritch revient sans sa veste pour un final tout en puissance, surtout dans « Flood II » et « This Corrosion ». Il y a moins de fumigènes et Eldritch est étonnamment actif sur l’estrade. Il bouge beaucoup, communique avec le public et on aurait même l'impression qu'il est heureux d'être là...

Les deux rappels sont exécutés dans une excellente ambiance. « Lucretia... » et « Vision Thing » sont parfaits et « First And Last And Always » déchire tout. Regardez la vidéo là 

Ensuite, The Sisters of Mercy attaque la reprise du "Misirlou" de Dick Dale & The Del Tones, un instrumental à la guitare datant de 1963, qui a connu une deuxième vie grâce à ‘Pulp Fiction’. Son tempo très élevé constitue une introduction parfaite pour le titre phare des Sisters, « Temple of Love », exécuté dans sa version courte.

Dans l'ensemble, on doit reconnaître la performance puissante et en tous points convaincante. Une communion sans artifices autour de chansons qui resteront à jamais dans nos mémoires. Après de nombreuses années de léthargie, les Sisters connaissent un regain de vigueur et c'est tant mieux ! 

En première partie, Losers, une formation anglaise partagée entre musiciens australiens, américains et écossais, nous a réservé un show intéressant. Elle pratique un electro-rock vs prog-metal élaboré et très mélodique qui évoque tour à tour Nine Inch Nails, The Rasmus voire Porcupine Tree. A découvrir !

(Voir aussi la section photos ici)

Setlist The Sisters of Mercy

More
Ribbons
When You Don't See Me
Blood Money
Alice

Crash and Burn
Gift That Shines (Red Lorry Yellow Lorry cover)
Still
Amphetamine Logic
Arms
Dr Jeep / Desolation Boulevard
Top Nite Out
Valentine
Flood II
This Corrosion

Encore 1

Kiss the Carpet
Lucretia My Reflection
Vision Thing

Encore 2

First And Last And Always
Misirlou (Dick Dale cover)
Temple
of Love

(Organisation : Live Nation)

Yes

Un véritable marathon de rock progressif

Semaine nostalgie à l'AB ! Après Steve Hackett, le guitariste de Genesis et avant The Sisters of Mercy, place à Yes, le dinosaure du rock progressif des années '70 qui invite ses fans à réécouter en ‘live’ trois albums légendaires de leur discographie : « Close To The Edge » ('72), « Going For The One » ('77) et « The Yes Album » ('71). 

Le line up est quasi le même que celui qui avait déjà foulé les planche de l'AB en 2011 : Steve Howe à la guitare, Geoff Downes (ex-Buggles, ex-ASIA) aux claviers, Alan White à la batterie et Chris Squire à la basse. En 2011, un certain Benoît David avait joué le rôle de Jon Anderson, le chanteur malheureusement évincé. Cette année, c'est un nouveau sosie, l'Américain Jon Davison (Glass Hammer, Sky Cries Mary) qui s'y colle et la ressemblance est à nouveau étonnante.

La formation monte sur le podium sur la musique de « L'Oiseau de Feu » d'Igor Stravinsky, alors que sont projetées des photos d'époque et la pochette de « Close To The Edge ». Et c'est parti pour cet opus, qui ne compte en fait que trois longues pièces. Le contenu, on le connaît : il mêle prog, psychédélisme et jazz-rock, un cocktail transcendé par des harmonies vocales que n'auraient pas reniées Crosby, Stills and Nash.

Pour l'album « Going For The One », on passe à un format plus 'abordable' : les chansons sont moins longues et plus mélodiques. C'est sans nul doute mon LP préféré de Yes. La formation interprète à la perfection les petites merveilles que sont « Wonderous Stories », « Awaken » ou « Parallels ».

Après une pause de 20 minutes, Yes revient pour interpréter « The Yes Album ». Remontant à 1971, il recèle les classiques « Yours is no disgrace », « Starship Trooper » et « I've Seen All Good People ». Steve Howe nous gratifie aussi de son superbe solo de guitare acoustique, « Clap », dans lequel sa technique du finger-picking excelle au plus haut niveau. Après « A Venture », un titre qui n'avait encore jamais été joué en live avant cette tournée, le band finit en beauté par « Perpetual Change ». Et lors du rappel, nous avons encore droit à un dernier chef-d'oeuvre, « Roundabout », le single paru en 1972.

En conclusion, ce véritable marathon musical a duré 3 heures, un set peut-être trop long pour les mélomanes non avertis ; mais quel bonheur de voir que cette musique parvient encore à remplir les salles, en dehors de tout formatage commercial. Pour ma part, je ne peux m'empêcher d’avoir un petit pincement au coeur pour Jon Anderson, le grand absent de la soirée. Quant à ceux qui ne se contentent pas de ces concerts nostalgiques, je leur conseille de (re)découvrir l'excellent travail de Steven Wilson, en solo ou au sein de Porcupine Tree ; car cet artiste est parvenu à assimiler la musique des années '70 tout en créant un style nouveau, adapté au son d'aujourd'hui.

(Voir aussi notre section photos ici)

Setlist :

Intro : The Firebird Suite (Igor Stravinsky)
1. Close to the Edge
Close to the Edge
And You and I
Siberian Khatru
2. Going For The One
Going for the One
Turn of the Century
Parallels
Wonderous Stories
Awaken
3. The Yes Album
Yours Is No Disgrace
Clap
Starship Trooper
I've Seen All Good People

A Venture
Perpetual Change

Encore:

Roundabout

(Organisation : Ancienne Belgique)

Sharon Jones

Alive and Kicking

Écrit par

Mad Soul tonight at the AB! Sharon Jones est de retour sur les planches de l’Ancienne Belgique! Tout naturellement sold-out, le show intervient deux ans après son précédent passage dans la salle bruxelloise, qui avait laissé l’auditoire sur les genoux. Et une fois n’étant pas tradition, Miss Jones, accompagnée de ses éternels et mythiques Dap-Kings, a rallumé le feu au cœur de la capitale lors d’un show retransmit en direct sur YouTube.

Précédé d’un DJ set dispensé en dents de scie par l’Ecossais Keb Darge, pourtant connu pour dénicher de jolies pépites rares, le concert démarre ponctuellement, comme il est de coutume à l’AB. Place à la reine de la Soul actuelle, Sharon Jones, une sacrée boule d’énergie positive. A 58 ans, la dame de fer de l’écurie Daptones Records, resplendit plus que jamais.

Les huit Dap-Kings prennent place dès 21h, suivis des deux choristes qui figurent dans la vidéo de « Stranger To My Happiness ». En guise de mise en bouche, ils vont ensemble interpréter deux sympathiques morceaux extraits du premier LP à venir de l’une des backup singers, dont je n’ai malheureusement pas saisi le nom. De quoi chauffer doucement le public avant l’arrivée de la reine de la soirée. Et quelle reine ! Vêtue d’une petite robe grise et noire à franges, elle met le public dans sa poche, à peine débarquée sur les planches. A cause de son charisme, son humour et son talent incroyables.

Chez Sharon Jones, rien n’est statique. Les franges s’envolent, la tête se secoue dans tous les sens, les jambes se démènent malgré de hauts talons… Et une humeur sans faille communiquée à toute l’assemblée, malgré la présence de touristes qui ne parviennent pas à retirer le bâton de leur derrière. Les premiers rangs, eux, sont bouillants. La chanteuse se prête même au jeu de la danse langoureuse tout au long d’un morceau, en compagnie d’un jeune homme qui se s’est habilement glissé sur scène sans qu’on ne le remballe immédiatement. Un moment qu’il ne risque pas d’oublier, le Fred.

Qu’à cela ne tienne ! Elle fait ensuite appel à quelques demoiselles du parterre qui l’accompagnent le temps d’une efficace démonstration de danse. Du côté de la set-list, le groupe se concentre essentiellement sur « Give The People What They Want », quatrième LP paru en janvier dernier. Les envolées de cuivres se suivent et font mouche à chaque note, rehaussant ces arrangements Funk et Soul vintage, que Sharon Jones sublime de sa voix gospel. Un sans-faute pour cette grande dame qui luttait encore contre un cancer des voies biliaires, moins d’un an auparavant. Ce soir, il fallait être mort ou apathique pour ne pas avoir la moindre gouttelette de sueur qui perlait au milieu du front.

Les prochains rendez-vous belges de Sharon Jones et ses Dap-Kings sont prévus pour le 31 octobre au Vooruit de Gand, et le 6 novembre au Het Depot de Leuven. Deux options, aucune excuse !

(Organisation : Live Nation)

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