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Un show total au service d'une esthétique engagée... Spécial

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Laibach, du nom allemand de la capitale de la Slovénie, Ljubljana, est un collectif avant-gardiste issu de cette ex-province de la défunte Yougoslavie. Actif depuis le début des années '80, il peut se targuer d'une discographie très riche. Il est bien sûr célèbre pour le hit très dansant "Tanz Mit Laibach" et pour ses reprises d'Opus, Queen ou DAF ; cependant, les vrais fans savent que Laibach est capable d’en offrir davantage ! Leurs derniers concerts en Belgique remontent à décembre 2007 (au Botanique à Bruxelles), décembre 2010 (au Festival BIM à Anvers) et septembre 2012 à Audenarde. Aujourd'hui, la formation revient pour présenter son nouvel opus, "Spectre", dans la salle Het Depot (Louvain) en configuration ‘box’ (la partie arrière de la salle est masquée par un rideau).

C'est tout naturellement par de très larges extraits de "Spectre" que s'ouvre la setlist. Le prélude au Te Deum H. 146 de Marc-Antoine Charpentier, le thème musical de l'Eurovision, constitue une introduction parfaite pour le titre "Eurovision". Suivant un rituel propre au groupe, le podium est dominé par deux imposants écrans vidéo et deux projecteurs disposés à l'avant du podium. Le son est puissant et épique ; quant à la voix grave de Milan Fras, elle résonne comme une scie circulaire. A ses côtés, on ne peut qu’admirer la belle et fascinante chanteuse Mina Spiler. On notera d'ailleurs dans "Walk With Me", "Eat Liver" et "We Are Millions" que le rôle de cette dernière est plus important qu'auparavant, pour le plus grand bonheur de ses fans (qui se reconnaîtront).

Le premier moment-clé du spectacle est atteint par le morceau "Whistleblowers": le sifflement martial façon "Pont de La Rivière Kwai", immédiatement reconnaissable, court tout au long de cette composition dédiée aux 'lanceurs d'alertes' ; ces personnalités qui, à l'instar d'Edward Snowden ou Julian Assange, interpellent l'opinion pour dénoncer les abus ou les dangers. Le côté grandiloquent, les thèmes engagés et le show total font irrémédiablement penser à "The Wall", mais en version 'dark'. "Koran" est une magnifique ballade, superbement interprétée. Le titre suivant, "No History", toujours extrait de "Spectre", est une véritable tuerie. Le riff de synthé est imparable et la rythmique lancinante. Viennent s’y greffer les incantations des deux chanteurs jusqu'au final a capella : un grand moment, à voir ici. Dans l'ensemble, les plages du nouvel elpee se révèlent très puissantes et très efficaces sur les planches et cette première partie est une totale réussite.

Après un intermède de 10 minutes, la formation revient pour un 'best of'. Il commence par une évocation de la période années '80, grâce à des versions complètement revisitées de deux chansons en slovène: "Brat Moj" ("mon frère") et "Ti Ki Izzivas" ("Toi, Qui Ose"). Ici, la musique est plus expérimentale, parfois dissonante mais toujours hypnotique. Dans les années '80, les membres du combo avaient poussé l’expérience jusqu'à travailler effectivement dans une usine, la cimenterie de Trbovlje, afin de bien comprendre l'environnement industriel. On aime beaucoup quand Mina Spiler crie "Ti Ki Izzivas" dans son mégaphone, en arborant son charmant regard glacé...

Les deux titres suivants, "B Mashina", une reprise du groupe slovène Siddharta, et "Under the Iron Sky", sont tous deux extraits de la bande originale du film "Under The Iron Sky". Ensuite, "Leben-Tod", publié en '87, montre clairement l'influence de Laibach sur la vague industrielle de '88-'95, qu'il s'agisse de Skinny Puppy, Nine Inch Nails ou plus tard Rammstein. "Warme Lederhaut" est une excellente reprise de "Warm Leatherette" de The Normal (le premier disque du label Mute, sur lequel Laibach est signé). Pour terminer le set, nous aurons droit à deux reprises classiques : le "Ballad Of A Thin Man" de Bob Dylan, et le "See That My Grave Is Kept Clean" de Blind Lemon Jefferson (également repris par le Zim), deux compositions qui ont été soigneusement adaptées au style wagnérien de Laibach.

La formation se retire, et après quelques minutes, c'est une voix préenregistrée qui annonce le rappel. "Let me hear you say : Ho!": la voix joue avec le public, soulignant le côté ironique, 'second degré', omniprésent dans l'oeuvre de Laibach. Les musiciens reviennent enfin sur l’estrade pour l'assaut final. Tout d'abord, en dispensant une reprise hallucinante du "Love On The Beat" de Serge Gainsbourg. Très plaisant d'entendre Milan Fras chanter en français, et Mina Spiner, pousser des petits cris orgasmiques. Enfin, le concert se termine de façon magistrale par le plus grand succès du groupe: "Tanz Mit Laibach", une marche militaire très inspirée de DAF, sur laquelle le public remue comme un seul homme.

Malheureusement, le second rappel, pourtant prévu sur la setlist, passera à la trappe. Quoiqu'il en soit, une fois de plus, Laibach a démontré l'originalité de son approche, qui va bien au-delà de la musique. La performance est orientée multimédia. On est en présence d’art multimodal, un spectacle total avec son, lumières, vidéo et une énorme présence. Mais surtout, ces artistes uniques apportent un regard sarcastique très aigu sur les questions politiques, en plaçant le totalitarisme et l'iconographie militaire au centre du débat. Dans cet esprit, ils ont créé un nouveau style, une nouvelle esthétique, unique et incroyablement forte. Merci pour ce superbe show!

Setlist

Eurovision
Walk with Me
Americana

We Are Millions
Eat Liver !
Bosanova
Koran
Whistleblowers
No History
Resistance Is Futile
Intermezzo
Brat Moj
Ti, Ki Izzivaš
B Mashina
Under the Iron Sky
Leben-Tod
Warme Lederhaut
(The Normal cover)
Ballad of a Thin Man
(Bob Dylan cover)
See That My Grave Is Kept Clean
(Blind Lemon Jefferson cover)

Encore:

Love on the Beat
(Serge Gainsbourg cover)
Tanz mit Laibach

Regardez les photos du concert ici 

(Organisation: Het Depot)

Informations supplémentaires

  • Band Name: Laibach
  • Date: 2014-03-10
  • Concert Place: Het Depot
  • Concert City: Louvain
  • Rating: 0
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