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Festival Domino 2003 : du 7 au 16 avril. Spécial

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Pour sa septième édition, le Festival Domino organisé par l'Ancienne Belgique aura fait le plein et proposé une belle brochette d'artistes atypiques en marge de la pop. De la cold wave tamisée d'Interpol à l'électro-jazz tarabiscoté du big band norvégien Jagga Jazzist, dix jours de musique inclassable et moderne, d'effervescence salvatrice et d'expérimentations sonores sans complexes. Malgré quelques temps morts et de légères déceptions, Domino n'aura donc pas failli à sa réputation : celle d'un festival incubateur de nouvelles tendances, plate-forme tête chercheuse du meilleur de la pop, du rock, du hip hop et de l'électro d'aujourd'hui et de demain.

C'est un groupe belge, et wallon de surcroît, qui aura ouvert les festivités (lundi 7 avril) : Girls In Hawaii, dont on attend avec impatience le premier album. En conjuguant mélodies bien ficelées et chant anglophone sans accent, ce tout jeune groupe de musiciens déjà aguerris aura séduit le public, pourtant majoritairement néerlandophone. C'est qu'il s'agit là d'un exploit : de mémoire, on n'avait plus vu de groupe wallon sur la scène de l'AB depuis belle lurette… Pour l'occasion, le chanteur n'aura de cesse de remercier le public en flamand dans le texte : sympathique. « Found In The Ground », leur premier single, est déjà diffusé en boucles sur les ondes… francophones. Sûr que leur passage à l'AB leur ouvrira d'autres portes, d'autant qu'on les compare déjà à dEUS… signés eux aussi, alors que personne ne voulait d'eux, sur un label « wallon » (Bang !, en l'occurrence). Un seul hic : les chansons laissent un goût d'inachevé, comme s'il manquait un couplet/refrain pour vraiment nous accrocher. Une affaire de temps et de répétitions, mais d'ores et déjà on tient, avec Girls In Hawaii, un futur grand groupe.

Ed Harcourt, lui, n'a plus grand chose à prouver : ses deux albums (« Here Be Monsters » et « From Every Sphere ») sont d'une qualité irréprochable – de la pop orchestrée à la manière d'un Brian Wilson, céleste et envoûtante. Pourtant, son concert n'aura pas répondu à toutes nos attentes, en cause sa voix un peu rauque et fatiguée (« C'est parce que j'ai léché des chats hier, à Amsterdam… »), et surtout ces conditions live, qui noient la finesse habituelle des arrangements dans un volume sonore plus qu'approximatif. En ouverture, un vieux morceau au piano, « Whistle of A Distant Train » augurait pourtant du meilleur. « All of Your Days Will Be Blessed », certes plus pop-rock, confirmait cette belle entrée en matière… Mais déjà l'on sentait, après le premier refrain, un certain essoufflement : Ed Harcourt aurait pu faire de ce titre un tube sur lequel remuer la tête et taper gaiement du pied… Il le chanta avec une telle paresse qu'on applaudit poliment, au lieu de crier « Encore ! », un grand sourire barrant notre visage. La suite fût du même tonneau, avec quand même quelques éclairs de génie : « Apple of My Eye » et « Late Night Partner » (une nouvelle chanson, jouée en solo) en rappel, l'amusant « Ghost Writer » aux allures de ballade à la Tom Waits, « Something In My Eye » et « She Fell Into My Arms »,… Bref que des anciens morceaux, ou presque. Les titres de « From Every Sphere » manquaient soit de punch, soit d'élégance. On avait déjà connu Ed Harcourt plus en forme, même si le bonhomme aime toujours autant prendre le public à partie et faire le pitre, comme lors du titre « Jetsetter », à la fin duquel il demanda aux gens d'aboyer au lieu d'applaudir. Décidément, ce type fait une fixation sur les animaux domestiques : ce soir, il fût davantage bouledogue que lévrier.

Le lendemain (mardi 8 avril), autre soirée pop-rock, en fin de compte pas plus marginale que celle de la veille : le festival Domino, si l'on s'en tient à sa volonté de défrichage hors-pistes, débute donc gentiment, sans vraiment remplir son cahier des charges. Qu'importe : Interpol et Dead Man Ray restent suffisamment originaux pour faire semblant d'être ‘en marge de la pop’, le credo de Domino. C'est aux Anglais (Brighton) de British Sea Power qu'il revint la tâche, difficile, de débuter la soirée. Leur rock déjanté quoique balourd n'aura pas fait de vagues : imaginez The Beta Band et Motörhead batifolant en plein Summer of Love, mais sans leur classe. Anecdotique, si ce n'est leur accoutrement (cagoules, casques, oiseaux empaillés,…).

Dead Man Ray, comme d'habitude, aura laissé planer une impression douteuse : entre élans soniques indomptables et impros blues-rock impénitentes, les Anversois auront soit subjugué, soit ennuyé. Parce que pour les apprécier, il faut aimer le bitume, la grisaille urbaine, le blues des grandes métropoles. Parce que leur rock moderne semble taillé pour l'écoute en voiture, « Sur la route ». Pour ce concert, Dead Man Ray aura surtout joué des morceaux de « Cago », en égratignant au passage Studio Brussel, qui refuse de passer leur nouveau single, « Need », sous prétexte qu'il n'est pas radiophonique… Daan était en méchante forme, dédiant leurs chansons aux « chevaux dans la salle » (« Horse »), « à ceux qui croient à demain mais pas à après-demain », « à Maurice (Pialat ?) qui est mort », tout en se félicitant de ne pas avoir évoqué l'Irak (une gageure il est vrai). Voir Dead Man Ray sur scène, c'est toujours une expérience intéressante…

Tout comme Interpol, dont c'est déjà la troisième venue chez nous en quelques mois. On a déjà dit ce qu'on pensait de leur musique : une féroce relecture de Joy Division, des Smiths et de Television, des refrains imparables, une classe mortelle,… Encore une fois les cinq New-Yorkais auront fait mouche, surtout qu'on sent maintenant la machine bien rodée. Même le français de Paul Banks (le chanteur) s'améliore. Côté musique, que du bon, entre colère rentrée (« Roland » en ouverture, « PDA ») et envolées vers les anges (« Untitled », « Hands Away »). Certains leur reprocheront ce style trop appuyé : une marque de fabrique qui les sert autant qu'elle les ligote. Nous, on aime, et tant pis si leur cold wave/post-punk sent parfois le renfermé. Ils n'inventent rien, ce qui ne les empêche pas, bien au contraire, de nous impressionner. Pour finir cette soirée, un peu d'électro gentillette avec Tujiko Noriko, énième émule, cette fois nippone, de Björk. Pas de bol : son laptop en berne, on n'aura pas retenu grand chose. Quelques bribes de Fennesz (ces clicks and cuts), des mélodies colorées et une voix retravaillée en direct : bien sympa, mais quand la machine déraille, l'électronicien se trouve toujours bien dépourvu.

Jeudi 10, soirée hip hop avec le label Definitive Jux : d'abord Cavemen Speak, combo avant-hop de Courtrai (trois Belges, deux Suédois) aux rimes intelligentes et au tapis de beats subtils et soyeux. Leurs albums (« Wooden Cast » et le récent « Shadowanimalssolos ») se composent de longs épisodes rappés qui se suivent comme autant de chapitres d'une même histoire, peuplés de personnages fantasques aux noms biscornus (dAn&theiDIOt, Homesick Nomad, The Boring Siaz, Spleenventer, Radical,…). A suivre de près.

Quant à Beans, échappé en solo de (feu) Anti-Pop Consortium, son électro-hop squelettique aura davantage interloqué que convaincu. Seul avec son lecteur CD portable, le rappeur n'eut en effet pas peur du ridicule : plus DIY que ça, tu meurs. Au moins, ça évite les notes de frais en roadies : suffit d'appuyer sur « Play » et de rapper tranquille, comme sur le disque. Plus fort encore : sans musique, genre spoken word sans chichi. Extrême, sans doute. Un peu facile aussi.

Heureusement pour les amateurs de hip hop grognard et plus scénique, il restait El-P et Murs (+ le Dj de Cannibal Ox aux Platines), qui se partagèrent le show avec poigne et une bonne dose d'humour noir. Sans cesse sur la corde raide entre rap couillu et beats de haut vol, les deux compères de Def Jux réussirent à mettre le feu au public de l'ABBOX, pourtant clairsemé. Au programme : diatribes anti-Bush, exhortations bombastic et « battles » violentes, dans le plus pur esprit old school. Amusant mais déconcertant : on croyait assister à un concert de hip hop aventureux (écouter les disques)… On a eu droit à du gros son plus festif que vraiment inventif.

Pendant ce temps, au Club : Erlend Oye et son « Ful Effect Show », bref accompagné de vrais musiciens, venus tous ensemble défendre l'album du jeune blanc bec de Kings Of Convenience, « Unrest ». Contrairement à son récent passage à Namur, Erlend s'est donc donné pour tâche ici de rendre le plus fidèlement possible les chansons électro-folk qu'il a composées à travers le monde ces deux dernières années, de New York à Berlin. Au final, on retiendra pourtant une envie furieuse d'orienter encore davantage ses morceaux du côté du dance-floor : des titres comme « Sudden Rush » ou « Like Gold » faisaient ainsi la part belle aux gros BPMs, s'étirant sur plus de cinq minutes pour laisser le loisir au public (ravi) de se lâcher « à donf ». Mais celui qui s'amusait le plus, c'était encore Erlend, sautillant comme un ado attardé, sur scène ou dans la salle. Le concert, à maintes reprises, prenait alors des airs de surboum d'annif, avec le Norvégien en clown à grosses lunettes (mais cette fois sans moustache). Quelques inédits, une version allumée de « Remind Me » et un « Everybody Party Has A Winner And A Loser » seul à la guitare en clôture, et Erlend pouvait rentrer chez lui satisfait : la fête a battu son plein, tout le monde s'est bien marré, il pourra revenir l'année prochaine.

Samedi 12, rendez-vous était pris avec The Mars Volta, le nouveau groupe d'Omar Rodriguez et de Cedric Bixler, ex-At The Drive-In. Leur album sort en juin, et l'on peut déjà dire qu'il sera une vraie bombe, à en juger par les morceaux joués ce soir, d'une puissance et d'une inventivité au-delà de tous soupçons. The Mars Volta joue du rock apocalyptique, sans cesse sur le fil du rasoir, avec violence et emphase. Mais pas seulement : dans des titres comme « Drunkship of Lanterns » (téléchargeable sur leur site, www.themarsvolta.com), on entend aussi du dub, du krautrock, du prog, de l'électro, du hardcore, du punk. Comme si King Crimson, Led Zeppelin, Fugazi, Captain Beefheart et Pink Floyd s'étaient réunis dans un même studio et avaient tapé le bœuf pendant des heures. En live, c'est encore plus fracassant : Bixler et Rodriguez sautent comme des dératés, tandis que les trois musiciens qui les accompagnent (un batteur molosse, un claviériste possédé, un bassiste concentré) tentent à peine de calmer le jeu. Sans doute que Mars Volta est la plus impressionnante artillerie live qu'on ait vu depuis belle lurette… Jamais stagnante, leur musique ne souffre d'aucun temps mort, la rapprochant en cela d'une certaine définition du free jazz. Fantastique !

Juste avant, à l'étage, Radian déroulait ses rythmiques hypnotiques et cliquetantes devant un parterre de fidèles. Ce trio (basse/batterie/laptop) originaire d'Autriche était déjà venu à la soirée Thrill Jockey des Nuits Botanique : à l'époque, on était resté sceptique. Cette fois, notre impression fût toute autre : rares sont en effet les groupes qui peuvent se targuer d'être tout à fait marginaux, presque seuls au monde… comme Radian. Le plus incroyable chez eux, c'est ce perpétuel décalage des résonances : le batteur frappe, et l'impact se ressent quelques secondes plus tard, filtré d'abord par le laptop. Sorte de post-rock plein de loops, la musique de Radian semble mourir à chaque instant pour mieux renaître, tourner sur elle-même mais pas tourner en rond, comme une implosion sonore capturée live et rembobinée à l'envers.

Hangedup est un duo canadien abrité par le label Constellation, maison de Godspeed You ! Black Emperor. Geneviève Heistek (violon) et Eric Druven (percussions) font d'ailleurs presque autant de bruit que leurs compagnons, et seulement à deux… Mais de bruit, Hangedup ne retient que la puissance, le retentissement : ainsi leurs pièces néo-baroques sonnent comme de véritables cathédrales de sons, construites sur la répétition et la surenchère (toujours plus vite, toujours plus fort), jusqu'à l'explosion, libératrice. Devant de telles montées d'adrénaline, difficile de rester calme. Comme on dit, « ça fait du bien par où ça passe ».

Un festival qui s'appelle « Domino » ne pouvait qu'accueillir le label du même nom pour une soirée-événement (dimanche 13) : les dix ans de cette maison londonienne toujours à l'affût des nouveaux talents, au catalogue impeccable et à l'esprit frondeur et conquérant. Au programme : Clearlake, Stephen Malkmus et Four Tet.

Les Brightoniens de Clearlake, malgré la très bonne tenue de leur deuxième album « Cedars », n'auront pas retenu l'attention du public. Dommage : leurs mélodies balèzes et leurs refrains accrocheurs rappellent le meilleur Go-Betweens, croisé avec la puissance de feu de QOTSA et la fraîcheur de la brit-pop d'il y a 7-8 ans. D'abord calme et timide (« The Mind Is Evil », « Keep Smiling ») puis davantage rouleau compresseur (« Come Into The Darkness », « Can't Feel A Thing »), la power-pop de Clearlake ne sait, en live, sur quel pied (nous faire) danser : voilà sans doute la raison de l'indifférence des gens présents ce soir, plus attentifs à l'heure qui passe qu'aux perles jetées en pâture par ce quatuor d'exception.

C'est que Stephen Malkmus traîne derrière lui une cohorte de vieux fans élevés à l'indie-pop, du temps où le chanteur dégingandé faisait encore de bons disques. Pensez donc que les « support acts », comme on dit, ces gens-là s'en lavent les mains… Pourtant, osons le dire, au risque de nous faire des ennemis : Malkmus sans Pavement, c'est comme du pain sans levure : ça ne prend pas. Son deuxième album solo, « Pig Lib », le confirme : finies les mélopées nonchalantes, vive les soli à la Eagles… Heureusement, l'ex-Pavement a gardé son humour (noir) : pendant tout le concert, on aura ri avec ses blagues à deux balles et ses prises de becs (avec sa compagne-bassiste Joanna Bolme), sans parler des pitreries de John Moen (le batteur). Entre chaque morceau, place donc à la discussion entre potes, de l'éloge de la Zélande (« Zeeland is lekker ») aux explications surréalistes des titres. Côté musique, « Jenny and the Ess-Dog », « (Do Not Feed the) Oyster », « Dark Wave » et l'inédit « Troubbble » auront été les plats de résistance.

Quant au reste… Four Tet, alias Kieran Hebden, termina la soirée en beauté, avec son électro-folk de haut vol. Son troisième album, « Rounds », sort début mai : un mélange réussi d'instruments acoustiques, de beats impressionnistes et de bruits du quotidien, servi ici sous la forme d'un mix abrasif plutôt dance-floor. On en reparle.

La soirée du mardi 15 fût sans doute la plus consistante, du moins si l'on s'en tient au discours en marge prôné par Domino (avant-gardisme et découvertes). Si Kim Hiorthoy était présent in fine durant tout le festival, à travers une expo de ses travaux réalisés pour les labels norvégiens Smalltown Supersound et Rune Grammofon, c'est en live qu'il frappa le plus notre esprit et nos oreilles. Parce que ce Scandinave aux allures de nerd n'est pas qu'un designer de talent : c'est aussi un électronicien doué, dont les deux albums (« Hei » et « Melke ») n'auraient pas à rougir d'une comparaison avec, au hasard, Boards of Canada. Sur scène pourtant, Hiorthoy n'hésite pas à durcir le ton, rajoutant à ses vignettes bucoliques de sautillants BPMs, jusqu'à parfois se lancer, hilare, dans une drum'n'bass incendiaire.

Mais la grande claque vint de Jagga Jazzist, un big band (10 musiciens !) électro-kraut-jazz (avant-lounge ?) d'une classe inouïe. Et d'une technicité époustouflante, à l'image du batteur-leader Martin Horntveth, au jeu de baguettes complètement déjanté. Du côté des influences, on pourrait citer Tortoise, Aphex Twin, John Coltrane, Squarepusher, Motopsycho, Herbie Hancock,… Mais on serait encore loin de la réalité. A la fois organique et sophistiquée, la musique de Jagga Jazzist ne cesse de surprendre, ne prévenant jamais l'auditeur de la tournure que prennent, à chaque instant, les beats, les cuivres et les percussions. Sans arrêt en déséquilibre et en renouvellement, les dix musiciens de cet orchestre extra-terrestre semblent ne faire qu'un, tout en laissant le hasard, fruit des plus belles idées, enrayer la machine. Jagga Jazzist est le seul groupe du festival à s'être fait ovationné pendant plus de dix minutes, laissant le public émerveillé : la preuve qu'il est encore possible d'emprunter des sentiers musicaux jusqu'ici vierges de toute empreinte humaine, sans pour autant laisser l'auditeur sur le bord de la route.

La soirée de clôture (mercredi 16) aura plutôt déçu : terminer par de la musique triste (mais pas sinistre) n'était sans doute pas une bonne idée. On aurait préféré fêter ça dans la joie et l'allégresse ! Mais non… Le blues, donc. Comme un lendemain de veille. D'abord avec Friends of Dean Martinez, trois gaillards aphones frappant leurs guitares (et leur batterie) dans l'autisme le plus obscur, pour qu'en sortent de longues plaintes instrumentales, entre Ry Cooder et Calexico, mais sans le soleil et la tequila. Un peu tannant… Surtout que dehors, il fait beau.

Et ce n'est pas Jackie-O Motherfucker qui va soigner nos maux de tête, et calmer cette envie tenace d'aller voir ailleurs (sur la terrasse d'un café, pour tout dire). Pourtant, à y écouter de plus près, on s'accroche à ce post-rock arthritique plus qu'expérimental, presque silencieux. En une heure et trois morceaux, ces Américains auront repoussé avec langueur les limites du rock, tout d'un coup plus proche de Sun Ra et de Steve Reich que de n'importe quoi d'autre.

Dehors, il commence à faire noir. Les nuages finissent par cacher le soleil. Le moment idéal pour savourer la sublime country-rock de Songs : Ohia, dont le dernier album, « The Magnolia Electric Co », est un chef-d'œuvre. Que s'est-il donc passé lors de ce concert, d'une banalité affligeante ? Les bières 33cl du bar de l'AB auraient-elle engourdi nos neurones, ou celles de Jason Molina, pour que celui-ci nous balance ses morceaux comme de vulgaires pastiches de Willie Nelson ? Entre les splendeurs de l'album et leur interprétation sur scène, on cherche encore le rapport… Certes, Songs : Ohia s'est parfois fendu de quelques riffs forts en gueule, et Molina n'a pas son pareil pour décocher des paroles d'une noirceur éclatante, mais il manquait à ce concert la foi et l'ardeur, comme sur les disques. Sans parler de l'ambiance, mortifère. Faut dire qu'avec Molina et ses sbires, on ne pouvait s'attendre au concert le plus folichon du festival. Mais au plus habité, oui. Domino s'est donc terminé sur une fausse note, au grand dam de ses organisateurs. Qui nous ont quand même fait découvrir de sacrés bons groupes, comme d'habitude. Rendez-vous est déjà pris pour l'année prochaine, avec une soirée de clôture on l'espère autrement plus printanière. 

Informations supplémentaires

  • Date: 2003-04-16
  • Festival Name: Domino
  • Festival Place: AB
  • Festival City: Bruxelles
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