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Les Gens d’Ere 2023 : samedi 29 juillet Spécial

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Premier jour de festival noir ! Dans la nuit de vendredi à samedi, un jeune garçon de 15 ans a malheureusement perdu la vie, victime d’une crise cardiaque. Ce qui ne devait être qu’une simple journée de détente et d’amusement, s’est transformé en drame. Les secours arrivés sur place immédiatement après l’incident n’ont strictement rien pu faire pour le réanimer. Les pensées auxquelles s’associent Musiczine vont à la famille et aux proches de la victime. La vie est parfois injuste…

Les stigmates de la météo sont bien présents. Le site est couvert de boue, mais au sol, des plaques ont été posées aux endroits les plus critiques et permettent de se déplacer sans trop de souci.

Si la veille la programmation était axée sur des prestations plutôt populaires, ce samedi fait la part belle à des artistes, tantôt émergents, tantôt confirmés.

Votre serviteur débarque sur le site pour la prestation de Sharko. S’il ne figurait pas parmi les têtes d’affiche du festival, David Bartholomé, son leader, est assurément l’une des figures de proue de la scène musicale belge.

Après avoir surpris tout son monde en opérant quelques détours contrastés au cœur de son approche musicale, depuis l'acoustique « Hometour » en passant par l'electro-pop « Glucose », l’Arlonais revient aux fondamentaux proches du rock.

Bartholomé est soutenu par Guillaume Vierset à la guitare et Olivier Cox à la batterie. Sur la scène noir-jaune-rouge, ce sont loin d’être des inconnus.

Vierset s’est imposé comme leader ou sideman au sein de différents projets ou pour des artistes, aussi bien en Belgique qu’à l’étranger, comme Harvest Group, LG Jazz Collective, Typh Barrow, Sacha Toorop, Thomas Champagne, Emily Allison, Bravo Big Band, sans oublier, bien sûr, Sharko. Et la liste est loin d’être exhaustive !

Tandis que Cox a apporté son expérience, dans de mêmes rôles, à des projets aussi divers et variés ou pour de artistes, tels que Dalton Telegramme, Moladji, Pipeau, Dan San, François Bijou, Little X Monkeys, Soul Caravane ou encore, et évidemment, Sharko.

La formule trio est celle qui leur convient le mieux. David se consacre au chant et à la basse.

Le set débute par un « Wake up » tonitruant. C’est simple, élémentaire et sans chichi. De là à imaginer un seul instant que le public était en état de léthargie, il n’y a qu’un pas que votre serviteur franchit allègrement ! Heureusement, la foule ne prend pas cette injonction au pied de la lettre.

Le chanteur attaque alors un excellent « Excellent », un morceau caractérisé par sa voix rocailleuse, reconnaissable entre mille.

Un titre connu qui permet à David de rester dans sa zone de confort. Il n’y reste pas pourtant très longtemps puisque la band nous balance « Never Alone », un single optimiste qui figure sur son dernier elpee, « We love you David ». Il sert d’exutoire au guitariste qui s’en donne à cœur joie.

Bartholomé est dans sa bulle. A vrai dire, il est parfois difficile de s’y immiscer. A l’instar de « Padam », une chanson qui narre l’histoire d’un type qui entend des trompettes dans la tête tout en se demandant pourquoi les autres ne les perçoivent pas. Il est vraiment déjanté ce type !

A vrai dire, le public n’en n’a que faire. Il y répond même favorablement. Des cris stridents s’élèvent dans les cieux. Le chanteur s’étonne d’être à Ere. Ne serait-on pas à Wembley ou encore au Stade de France, s’exclame-t-il. L’ambiance est à son paroxysme.

Le frontman, sûr de lui, s’avance et réserve spécialement aux Gens d’Ere, « Family ». Il se tourne vers son guitariste et lui demande s’il est prêt. Ce dernier, étonné d’une telle requête, répond par la négative, en tournant énergiquement la tête tout en souriant. Le plus étonnant, c’est que ce dernier a vraiment l’air surpris du choix de ce morceau. Mais il ne se laisse pas démonter un seul instant et s’applique tel un écolier devant une feuille de devoirs.

Marqué par ses envolées de guitare surréalistes « I went done » constitue un des moments forts de ce concert. Sans oublier cette chorégraphie étrange. Une chose est certaine, le gars est bien plus à l’aise à la basse qu’à la danse !

Avant d’entamer « Clash P », il demande aux enfants nombreux sous le chapiteau de se boucher les oreilles, car cette chanson est uniquement réservée aux adultes. On comprend pourquoi…

Le leader s’essaie ensuite à la langue de Vondel à travers « Trop Is Te Veel », une compo qui narre l’histoire d’un type qui en a ‘plein le cul’. Les festivaliers mettent une telle conviction à rependre le refrain en chœur qu’on imagine aisément qu’une majorité d’entre eux partagent le même point de vue.

Le concert tire doucement à sa fin. « Sweet Protection » traite du thème de l’existence et de l’amour, à travers le prisme de la sécurité que lui procurait la mère de David et par extrapolation la mère patrie. Un manifeste de la bienveillance donc.

Après, un « Président » du tonnerre de Dieu, un « We Sould Be Dancing » et le jeu d’équilibriste de Bartholomé sur les barrières nadar, il est temps de se dire adieu.

Et lorsqu’on s’aime et que l’on est un tantinet narcissique, quoi de mieux que de chanter « We Love You David » en sollicitant le public. Celui-ci se prête volontiers au jeu et fait mine d’envoyer des bisous.

Imaginé essentiellement par son auteur-compositeur-interprète David Bartholomé, le style Sharko est parfois ‘pop surréaliste’ ou ‘avant-pop’ pour son aspect bricolé. Ce soir, la formation a exécuté un show burlesque et énergique, mais à prendre au second degré.

Quoiqu’il en soit, rarement l’artiste aura été aussi expressif sur l’estrade. Un plaisir pour les yeux, mais pour les oreilles aussi. Que du bonheur !

Rori est programmée sur la scène extérieure.

La Liégeoise a connu son heure de gloire au sein de Beffroi, l'un des groupes les plus prometteurs de Belgique, notamment lors de la sortie de « Swim », un titre largement diffusé sur les ondes radiophoniques, en 2015. Elle n'a alors que 16 printemps. Malheureusement, sa moitié sur scène (Valentin Vincent) est emporté par la maladie à l'âge de 20 ans. L'aventure qui n'a plus de sens, prend fin. C'était en 2018.

Une période de reconstruction s'ensuit. Parmi les options plausibles : l'arrêt de sa carrière. Mais elle s'accroche. Sa rencontre avec Hadrien donnera naissance au petit Rori.

Vêtue d’un crop top de couleur noire, la jeune fille laisse apparaître un corps filiforme. Quel courage au vu des températures plutôt fraîches. C’est la première fois qu’elle se produit dans le Tournaisis, aime-t-elle à le rappeler.

Elle est épaulée par un guitariste et un drummer, en ‘live’. L’ex-The Subs, Hadrien Lavogez, est bien au poste à la sixcordes. Cependant, pour des raisons de santé, Pierrick Destrebecq (NDR : il a notamment milité chez Recorders, Abel Caine ou encore au sein du backing group de de Mat Bastard) a cédé le relais à Loïc Lavogez, pour se charger des fûts, dans le cadre de cette tournée estivale. Pour la petite histoire Lavogez et Destrebecq se connaissaient depuis des années. Ils ont tous les deux fréquenté l’école ‘Jazzstudio’ à Anvers.

Objectivement, le jeu de Loïc n’est pas suffisamment punchy. Ses gestes adoptent une amplitude excessive. Si sur le plan visuel, le lambda y trouve son compte, techniquement, c’est sans intérêt. Ce qui rend, en outre, l’expression sonore un peu molle…

La demoiselle entame son tour de chant par « Ma Place ». Alors qu'elle a toujours chanté dans la langue de Shakespeare, elle prend s’y exprime dans celle de Voltaire, ce qui lui permet de se raconter en regardant dans le rétroviseur de sa vie. C'est d'ailleurs en français qu'elle embraie la plupart des titres de son set : « Vampire », « Vertige » ou encore « Soleil ».

Caractérisé par son phrasé haché, ses sonorités pop et ses appuis rythmiques, la musique de Rori, artiste manifestement charismatique et communicative, rallie rapidement le public à sa cause et s'inscrit dans l'air du temps.

Sa compo spasmodique au parfum salvateur « C'est la vie », titre éponyme de son Ep, révèle des accents nostalgiques.

La musique de Rori embrasse différents styles : pop, rock et même funk.

Ses chansons abordent des sujets personnels et très intimes. Alors qu’hier, ces thèmes la rongeait, aujourd’hui elle semble les cultiver et tirer parti.

Justement, « Docteur » vient doucement caresser la fin d’un set très enrichissant. Une chanson ultra médiatisée dont la foule semble connaître le refrain et qui met exergue, ce sentiment de différence.

« Docteur » figure parmi les compos percutantes au cours desquelles Rori libère son mal-être.

Touchante et la sensibilité à fleur de peau, Camille, à l’état-civil, a livré ici un concert d’une intensité rare, livrant un peu plus encore le fruit de ses émotions.

Autre concert à surtout ne pas manquer, c’est celui de Hyphen Hyphen. Les Niçois avaient frappé fort déjà en 2018 lors de leur passage aux Gens d’Ere.

A l’époque, Zoé Hochberg se chargeait des fûts à la suite du départ de Zac. Sa main gauche était dans le plâtre et le bras en écharpe. Mais, malgré une seule droite active, force est de constater que la jeune fille s’en etait sortie admirablement bien…

Entre la sortie de leur dernier né et les nombreux concerts et festivals auxquels ils ont encore participé, depuis, les jeunes ont pris de la bouteille…

Déjà, le premier opus intitulé « Times », leur avait permis d’être récompensé aux Victoires de la Musique comme ‘Révélation Scène’… Depuis, le trio connait une histoire aux allures d’un conte de fée.

Le décor est constitué de vieux postes de télévision posés les uns sur les autres ; ce qui confère au cadre, un petit côté rétro.

Lors de l’interlude, le trio, resté en coulisse, s’avance peu à peu sur le podium sous les cris des spectateurs. Ils laissent apparaître des marques noires tribales sur le visage signifiant Hyphen (terme anglais qui se traduit par trait d’union).

Nouveau batteur, Axel se charge des fûts.

C’est alors que « Help Yourself Out », issu du dernier album « C’est la vie », donne le ton de ce qui restera l’une des meilleures prestations de cette édition des Gens d’Ere.

Santa (chant), Puss (guitare, claviers) et Line (basse, chœurs) ne ménagent pas leurs efforts. Les corps se tortillent, les têtes balancent d’avant en arrière régulièrement, spontanément ou volontairement à l’excès. Ils reviennent plus enthousiastes que jamais… Une odeur désagréable de transpiration plane. Les fronts perlent. Ils résultent de cette générosité physique intense…

« Own God » et ses riffs de guitare funkysants, permet à la chanteuse de se laisser porter. Jouissant d’un spectre vocal très large, elle passe des aigus aux graves avec une facilité déconcertante. Elle donne même l’impression de livrer un combat sur un ring. Une adversité protéiforme et absolue. On y sent de la force, de la fougue et de la rage…

« Young Leaders » (issu de l’album très réussi « HH »), dont le refrain est à la fois fédérateur et entêtant, vient encore renforcer cette impression.

A vrai dire, les concerts de Hyphen Hyphen ne concèdent aucun temps mort. « Wait For Me » permet au guitariste un lâcher-prise, le morceau lui permettant de réaliser un solo du feu de Dieu tout en s’exaltant sur les caissons de basses placés entre la scène et le crash.

« Voices In My Head », démontre à quel point la complicité est grande entre le public et le band où, lors du bridge, spectateurs et musiciens s’accroupissent pour laisser ensuite leurs corps s’élever au plus haut et sautiller ensuite au gré des gammes. Ou encore lorsque Santa demande au public de jouer à ‘1, 2, 3 soleil’. Il n’y en a pas beaucoup en cette journée de samedi s’amuse-t-elle à rappeler. La musique s’arrête net, les musiciens restent figés et le public haletant garde ses bras en l’air.

« Like Boys » permet à la leader de défendre son manifeste féministe dont le refrain enivrant ‘I don't even like boys / Don't you understand / You're just not my type / Don't you understand’ est repris par un public excité. Un titre emblématique, porte-drapeau de la défense d’une cause juste et noble.

« Be High With Me » embraie. Un morceau au cours duquel quelques dizaines de spectateurs ont pu monter sur scène, tout en agitant des drapeaux arc-en-ciel (NDR : à la demande de Harvey Milk, premier politicien américain ouvertement homosexuel, cet étendard est né à San Francisco en 1978 et a été imaginé l'artiste Gilbert Baker), symbole de la fierté LGBTQ+ qui représente la diversité sexuelle.

« Too Young », sous ses airs électro/pop rocailleux, est vraiment taillé pour le live. Une compo qui permet à Santa de se lancer dans l’exercice du crowdsurfing. Pendant ce temps, ses comparses, afin de passer le temps, se sont emparés de floor toms pour marteler chacune des mesures à l’aide de grosses mailloches.

Le concert touche à sa fin, la lumière peu à peu se feutre. Santa s’installe face au piano et entame un « Popcorn salé » tout en douceur. La petite Clémence, une fan qui suit la chanteuse sur les réseaux sociaux, est alors invitée à la rejoindre. La jeune fille, assise sur le rebord, poursuit, en compagnie de la vocaliste, cette jolie chanson. Un très grand moment qui restera à jamais gravé dans la mémoire de la demoiselle.

Il est déjà temps de se quitter. « C’est la vie », dernier titre, résume à lui seul, le contenu d’un show puissant à la courbe ascendante. Un ensemble cohérent, féroce, qui balaie d’un revers de la main les styles formatés et standardisés du moment.

Bref, un concert d’une énergie imparable, complètement jouissif.

A l’extérieur, Loïc Nottet et son team se sont empressés de préparer la scène pour un show qui devrait ravir les fans.

Découvert lors de la troisième saison de l'émission ‘The Voice Belgique’, en 2014, il est sélectionné six mois plus tard par la RTBF pour représenter la Belgique au Concours Eurovision de la chanson 2015, où il termine à la 4e place en interprétant « Rhythm Inside », premier single qu'il a composé.

En décembre 2015, il participe et remporte la sixième saison de l'émission télévisée française « Danse avec les stars » sur TF1.

Il a depuis publié les albums « Selfocracy, Sillygomania » et « Addictocrate », ainsi que plusieurs singles, dont « Million Eyes », « M./Mme » (son premier en français) et « Mélodrame ».

Il a enfilé une sorte de pyjama ringard. Après deux ou trois morceaux d’un set qui ne suscite guère d’intérêt chez votre serviteur, ce dernier préfère tirer sa révérence…

Nottet, qu’après trois minutes, votre serviteur avait déjà fait le tour du sujet !

La nuit est tombée et on ressent très fort un taux d’humidité qui remonte par le sol. Et à en croire les météorologistes la dernière journée devrait se dérouler sous la pluie. Pour changer !

Demain Zazie figure en tête d’affiche. Alors, autant être en forme !

(Organisation : Les Gens d’Ere)

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Informations supplémentaires

  • Date: 2023-07-28
  • Festival Name: Les Gens d'Ere
  • Festival Place: Rue de Longuesault
  • Festival City: Tournai
  • Rating: 8
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