The New Christs vient de fêter son vingt-cinquième anniversaire d’existence cette année. Enfin, si on ne tient pas compte des multiples pauses que le combo aussie s’est accordé au cours de ces trois décennies. Encore qu’en matière de longévité, seul le chanteur et membre fondateur Rob Younger, est toujours au poste. Faut dire que le personnage a milité au sein de toute une série de formations, dont les mythiques Radio Birdman. Tout comme le bassiste, Jim Dickson (NDR : il figure au sein du line up, quand même, depuis 1989), qui a également et notamment sévi chez les Barracudas, Passengers, Deniz Tek Group. Trois nouveaux membres ont donc intégré le band, en 2006. Mais on ne va pas faire un inventaire de cette scène antipodale, en perpétuelle ébullition, sinon on va y passer la journée.
Venons-en donc au septième album studio des New Christs. Très électrique, il intègre épisodiquement des séquencde claviers vintage. Faut dire qu’en général, les deux gratteurs mettent la gomme. Et la conjugaison de riffs effilés, ‘crépitants’, saignants, rugissants, décapants, sauvages mais bigrement efficaces entretiennent une intensité blanche digne du southern rock de Lynyrd Skynyrd, du garage des débuts des Stooges, tout en préservant un sens mélodique beaucoup plus proche du punk que du metal (NDR : pensez à Leather Nun, mais en plus furieux). D’ailleurs la voix de crooner bouleversante, parfois déclamatoire, souvent au bord de la rupture de Younger, responsable de lyrics ambitieux, corrobore cette impression. Et on n’oubliera pas la section rythmique aussi solide que puissante. En outre, il ne faut pas oublier que ce band est une influence majeure pour The Hives, The White Stripes ou encore The Jon Spencer Blues Explosion. Une exception dans le tracklisting, « Psych nurse », un morceau enrichi d’accès de piano, mais surtout d’une section de cuivres. Et je dois avouer que si la première écoute de l’elpee m’avait laissé une impression plutôt mitigée, la seconde m’a complètement rassuré sur le potentiel de cette légende toujours bien vivante. Et pourtant, quand ils se produisent en concert chez nous, ils attirent rarement plus de 100 personnes. Faudrait peut-être qu’ils pensent à organiser une distribution miraculeuse de pain et de poissons…