Pas d’amis, pas de douleur pour Johnnie Carwash…

« No Friends No Pain », c’est le titre du nouvel elpee de Johnnie Carwash. En attendant, il nous en propose un extrait, sous forme de clip, « Aha (it's ok) ». Ballade pop façon The Drums, « Aha (it's ok) » est un morceau mélancolique qui a conservé la…

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TORRES perdue dans une salle immense…

TORRES (le nom de scène de l'artiste new-yorkaise Mackenzie Scott) publiera son nouvel elpee, « What an enormous room », ce le 26 janvier 2024. La chanteuse américaine propose également son premier single/vidéo, « Collect ». Parallèlement à cette annonce,…

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Zara Larsson 25-02-2024
Manu Chao - Bau-huis

Autechre

Quaristice

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Depuis 1992, Autechre s’est imposé comme le nouveau concepteur temporel en matière de sonorités complexes. Thom Yorke considère d’ailleurs l’œuvre du duo de Sheffield comme maîtresse. Après neuf albums, « Quaristice » constitue sans doute l’opus le moins significatif de leur travail, par rapport aux excellents « Confield » et « Draft 7.30 ». Moins distordu et moins ténébreux que leurs précédents essais, « Quaristice » est à consommer morceau après morceau, et non dans son ensemble. Sean Booth et Rob Brown insistent bien sur le fait que les vingt titres sont autant de leçons à expérimenter. Mais si la technique semble ici primer, il n’en reste pas moins que leur nouvel essai est également le plus accessible. Et pour cause, ils ont travaillé à l’aide de leur matos utilisé en ‘live’, délaissant ainsi leur premier outil de travail, l’ordinateur.

« Altibzz », « Simmm » ou encore « Bnc Castl » sont les nouvelles recettes d’un Autechre métamorphosé. Des morceaux courts, très courts, aux beats bien moins présents et parfois même absents par rapport aux autres œuvres du duo le plus discret de la péninsule. Ce qui risque peut-être de décevoir les fans de la première heure…

N’empêche, « Quaristice » démontre une nouvelle fois tout le savoir faire et la largeur d’esprit des deux coqueluches du label anglais Warp. Pour la toute première fois, Autechre semble vouloir sortir de l’obscurantisme et du chaos au sein duquel il semblait se complaire, jusqu’à ce jour. On est souvent étonné du résultat, parfois même on se montre sceptique devant cette nouvelle orientation. En fait, tout dépendra de voir, comment la paire va maintenant transposer cette métamorphose en ‘live’. Alors, Autechre incarnerait-il le véritable symbole de la sonorité temporelle ? La question reste posée…

Elvis’ Ghettoblaster

Love is a schizophrenic hungry monster

Écrit par

Elvis Ghettoblaster est une formation dont la naissance remonte déjà à presque dix ans. Et pourtant, le quartet vient seulement d’enregistrer son deuxième album. Faut dire que la plupart des musiciens du groupe participe à d’autres projets. Et très souvent dans des styles diamétralement différents. Mais penchons-nous sur ce « Love is a schizophrenic hungry monster ». Si à l’origine leur musique était essentiellement influencée par le Velvet Underground, Pavement et le Jon Spencer Blues Explosion, aujourd’hui la palette de références s’est considérablement élargie.

Mixé par Christine Verschorren (Ghinzu, Moondog Jr, Montevideo, etc.) et Niek Meul (Das Pop), l’elpee creuse même aujourd’hui dans la techno et l’électrofunk. Mais pas seulement. La fureur des Pixies hante le vindicatif et furieux « Doll » (même si les vocaux sont aussi torturés que ceux de Marilyn Manson) et le contagieux « Love bites » est balayé par des chœurs réminiscents des Stones (NDR : pensez aux albums « Their satanic majesties request » ainsi qu’à « Beggars Banquet » et en particulier au célèbre « Sympathy for the devil »). Des chœurs que l’on retrouve sur « Fears », morceau davantage marqué par l’électro des eighties (Tubeway Army ?) ; encore que les riffs semblent parfois calqués sur le classique « I was made for loving you » de Kiss. Une électro dansante, mais encore plus frénétique sur « Die ugly girls die », abordée dans l’esprit de Suicide. Légèrement house (ces percus !), « Backseat » lorgne manifestement vers Ian Brown et surtout Happy Mondays, alors que des accords de guitares sculptés dans le funk (presque) blanc balisent la structure de « Bells ». Cosignée Fabrice Detry (Austin Lace), « Dino » est une ancienne chanson. Plus pop, elle est émaillée d’accès de guitare reggae (NDR : la griffe d’Enzo !), tout en se signalant par des vocalises à la Kaiser Chiefs. Empruntant un tempo cha-cha-cha (ces percus latino !), « Marieke » bénéficie d’orchestrations ‘tamlamotownesques’. Une expérience que n’aurait pas dénigrée un certain Devendra Banhart. Punk pop, « Radio days » marche (in)volontairement sur les traces des Buzzcoks, à moins que ce ne soit de P.I.L. (NDR : à cause des vocaux chevrotants, ‘lydonesques’), tandis que paradoxalement assez pêchu, « Linda Lee at french party » bénéficie d’une jolie mélodie. « Stoner » n’a rien de stoner. C’est même plutôt une compo franchement noisy. Digne du Jesus & Mary Chain. Deux titres ne sont pas chantés par Gregory. Tout d’abord le contagieux « Rochus parkus ». Le timbre sinusoïdal de John John colle parfaitement à cette excellente chanson, rappelant curieusement Original Mirrors. Et puis la ballade mid tempo « Champagne & Wine ». C’est Julien, le drummer, qui s’y colle. Son timbre semble hanté par Ray Davies des Kinks, mais surtout il s’y révèle un redoutable crooner. On comprend mieux ainsi pourquoi la plupart des compos de « Love is a schizophrenic hungry monster » traite des tourments de l’amour et des relations qui tournent au vinaigre. Mieux vaut le champagne et le vin. Côté bémol, on regrettera la production un peu trop brouillonne des titres les plus enlevés. Ce qui n’empêche pas cet opus de se révéler une excellente surprise…

En concert :

- 17 mai : Nuits Botanique (Brussels) + Coming Soon
- 20 juin : Coliseum (Charleroi) + Mud Flow + Yel
- 21 juin : Fête de la Musique à Liège + Superlux + The Tellers
- 26 juin : d:qliq (Luxembourg)
- 27 juin : Bear Rock Festival (Andenne)
- 17 juillet : Dour Festival
- 3 octobre : Manufactur Rock (Hannut)

Haircuts That Kill

Haircuts That Kill (Ep)

Écrit par

Enfin un groupe tournaisien qui pratique du vrai metal ! Haircuts That Kill rassemble des ‘vieux’ routiers  (Fernand Delleau, Claude Jouret, Jean-Christophe Spreux) et de plus jeunes musiciens  (Vincent Bachely et Gilles Reignier). HTK semble avoir traversé le temps, et cette première offrande six titres nous replonge en plein cœur de la new wave of british heavy metal. Le combo est assurément une des meilleures réponses régionales aux vagues ‘ska punk’ et ‘metalcore’ qui s’imposent, avec de gros sabots, dans tous les festivals rock de la Wallonie Picarde. Les musiciens, tous très compétents dans leurs domaines respectifs, vouent un culte à Iron Maiden. Cela saute aux oreilles dès l’écoute du percutant « Prince of the Dark ». Breaks énergiques, envolées mélodiques, montées en puissance, le tout éclairé par les solos harmonieux de Fernand, guitariste particulièrement doué qui a bien évolué depuis l’époque où il traînait son cuir rouge auprès des gars de Barbarian, formation cultissime, dont l’unique 45 tours se vend désormais à plus de 50 € dans les conventions du disque !

Mais HTK va beaucoup plus loin dans sa démarche artistique ! Il signe un travail pointu, inspiré, mélodique et très mature méritant l’estime de tous les métalleux qui ont craqué dans les eighties sur « Somewhere in Time », « Strong Arm of the Law » ou « All for One »… L’excellent « Black Star » fait parler la poudre en manifestant autant de virulence. Le thème évoque une nouvelle fois ‘la Vierge de fer’ et ses solos très techniques mais jamais ennuyeux. Même si le chant de Jean-Christophe Spreux manque parfois de contraste et de puissance, l’esprit de la NWOBHM demeure intact et on sent les gaillards plus motivés que jamais !

Sur les six titres de cette première et prometteuse galette, les guitares sont reines, et sans vouloir tomber dans le jeu de mots facile, il pleut des cordes de l’intro de « Prince of the Dark » jusqu’au final de « Secret Garden ». Ce disque tient la route, c’est une certitude. Et aurait fait un tabac s’il était sorti, 25 ans plus tôt. Mais il suffit de regarder les affiches du célèbre ‘Wacken Festival’ pour constater que le revival du hard estampillé ‘80’ est plus que sur la bonne voie. Et personne n’accusera Haircuts That Kill de sauter dans le train en marche, car ‘ces gens là’ sont d’authentiques passionnés !

 

Richard Leo Johnson & Gregg Bendian

Who know Charlie Shoe ?

Écrit par

Richard Leo Johnson est guitariste. Américain, ce virtuose du manche est constamment à la recherche de nouvelles expériences. Pour enregistrer cet album, il s’est acheté 5 guitares via eBay, à des prix n’excédant jamais les 100$. Pour lui, l’important, c’était qu’elles sonnent très différemment de tout ce qu’on peut trouver sur le marché officiel. Histoire d’en extraire les tonalités les plus originales possibles.

Leader du Mahavishnu Project (NDR : un groupe inévitablement influencé par le Mahavishnu Orchestra), Gregg Bendian est drummer et percussionniste. A ses débuts, il était vibraphoniste ! Egalement un artiste réputé. Né en 1963, il a notamment joué en compagnie de Nels Cline, Pat Metheny, Derek Bailey, Peter Brötzmann, Gary Lucas ou encore Cecil Taylor. Dans le domaine de l’expérimentation, il est aussi allumé, puisque pour concocter cet opus, il a eu recours à des percussions particulièrement et exclusivement insolites. Dont un balai, des brosses, des boîtes de conserve, des casseroles, des cruches à eau, des marches d’escalier, une planche à laver, des pots de fleurs, des tubes en métal, et j’en passe. Sans oublier les bruitages : cloches d’église, aboiements de chiens, chants d’oiseaux, etc.

Mais finalement, le résultat de tout ce bric à brac est souvent très réussi. Les 21 titres instrumentaux de cet opus sont relativement courts et naviguent quelque part entre folk, jazz, blues, roots, classique, expérimental, prog, latino et psychédélisme. Psychédélisme dans l’esprit de Syd Barrett. A cause du recours au bottleneck. Des titres minimalistes, mélodiques aventureux au cours desquels Richard privilégie la technique en picking. Parfois dans l’esprit de Django Reinhardt, surtout quand l’expression sonore vire au jazz ou au classique. Le dernier morceau de l’opus, « Forgotten lullaby » implique quand même du vibraphone. Que se réserve inévitablement Gregg, en jouant sur les oscillations sonores. Etonnant !

Les Savy Fav

Inches

Écrit par

Le succès critique de leur dernier recueil aidant, Les Savy Fav et leur label ressortent les vieilleries du placard. « Inches », initialement publié en 2004, se refait une jeunesse quatre ans plus tard. La réédition de cette collection de singles et B-Sides ne s’adresse cependant qu’aux personnes ayant découvert Les Savy Fav au travers de « Let’s Stay Friends ». En effet, les dix-huit morceaux originels de cette compilation sont aussi intacts, bruts et féroces qu’à leur accouchement.

Extraits de neuf singles au total, parus un à un sous la coupe de neuf labels différents, « Inches » est probablement le disque qui définit les barbus new-yorkais de la manière la plus fidèle, voire la plus complète, et donne tout son sens au terme ‘Art-Punk’. De « Meet Me In the Dollar Bin » à « Rodeo » en passant par les puissants « Hold On To Your Genre », « Yawn, Yawn, Yawn » et « Knowing How The World Works », les extraits de « Inches » n’ont rien perdu en efficacité et donneront une bonne raison à tous les novices de courir se procurer l’excellent et tout frais « Let’s Stay Friends ».

 

Tegan & Sara

Girls’ Night Out

Écrit par

Il y a déjà six ans que les jumelles Quinn n’avaient plus mis les pieds en Belgique. Par conséquent, l’annonce de leur passage à Bruxelles a suscité une telle demande que le Botanique a été forcé de déplacer leur show de la Rotonde vers la plus spacieuse Orangerie. Nous nous sommes donc rendus sur les lieux ce 18 mars, beaucoup plus par curiosité que par intérêt. Au programme : bonne humeur, ritournelles pop efficaces et jolies poupées dans tous les coins de la salle.

Avant d’accueillir les jumelles, la scène de l’Orangerie a été envahie par Northern State, trois filles qui ont manifestement passé leur adolescence à écouter du Beastie Boys et du Luscious Jackson. En résulte un agréable amalgame entre ces deux influences. Le début de parcours ne présageait pourtant rien de bon. On avait même l’impression d’être en présence d’un groupe amateur coincé sur la scène de leur petit club local. Mais le trio va se mettre progressivement à l’aise pour se lâcher entièrement sur les deux excellents derniers morceaux, extraits de leur dernier essai, « Can I Keep This Pen ? ». Elles termineront leur prestation sur un énorme « Mother May I ? », produit par Ad Rock (Beastie Boys), avant de s’éclipser en coulisses sous les acclamations d’un parterre qui n’aurait certainement pas refusé deux ou trois morceaux supplémentaire.

Révélées dernièrement au grand public lors de leur apparition dans une scène-clé de la série « The L Word » et la diffusion de plusieurs morceaux, en toile sonore de feuilletons tels que « Grey’s Anatomy », Tegan & Sara venaient présenter à leur fans belges « The Con », leur cinquième ouvrage. Après la petite intro instrumentale de « Dark Come Soon », les sœurs Quinn enchaînent par plusieurs morceaux extraits de leur dernier opus tout en s’adressant au public, entre quasiment chaque chanson. D’une rare générosité, elles prendront le temps de converser longuement avec leurs fans, se moqueront gentiment de nos différences linguistiques, imiteront les admirateurs un peu trop surexcités des premiers rangs et rendront hommage aux ‘hommes de l’ombre’, des techniciens au mixeur en passant par les trois musiciens qui les accompagnaient sur scène. Le duo reprendra également de vieux titres qu’il avait pourtant mis au placard depuis longtemps tels que « Where Does The Good Go ? », « Fix You Up » ou l’inattendu « Walking With A Ghost ». Inattendu, car Tegan confessait quelques minutes auparavant que sa frangine détestait ce morceau et qu’elles avaient donc proscrit de leurs setlists.

Musicalement, pas grand-chose à signaler. Malgré leurs vocalises atypiques, les compositions efficaces mais assez basiques de Tegan & Sara sur disque, se transposent approximativement de la même manière sur scène. Elles ont par ailleurs l’air de s’adresser aux ex-fans d’Avril Lavigne en quête d’un peu plus de profondeur dans les textes et de richesse dans le son. Mais la générosité et la bonne humeur manifestées par les jumelles tout au long de la soirée auront permis de sauver les meubles.

Setlist :

Dark Come Soon

The Con

Relief Next To Me

Burn Your Life Down

Like O, Like H

Are You Ten Years Ago ?

Call It Off

Take Me Anywhere

Speak Slow

I Bet It Stung

So Jealous

Nineteen

Where Does The Good Go ?

Time Running

Walking With A Ghost

Hop A Plane

Back In Your Head

 
Fix You Up

I Know I Know I Know

Living Room

 

(Organisation : Botanique)

 

American Music Club

Tempête en mer…

Écrit par

Club destiné aux concerts de musique actuelle, le 4AD est situé à Diksmuide, au cœur d'un quartier tranquille de la ville. Des bunkers ont été transformés en locaux de répétition et la salle de concert bénéficie d’une insonorisation hors norme ainsi que d’un matos ultra-performant. Si bien que lorsqu’on se trouve dans le café attenant à la salle ou à l’extérieur de l’immeuble, on n’entend pas le moindre bruit. Le complexe est superbe, design et convivial et la salle peut accueillir trois cent personnes dont cent sur un balcon où la visibilité est parfaite.

En entrant dans la salle, les musiciens d’American Music Club sont encore occupés de régler leur soundcheck. Quelques minutes plus tard, Mark Eitzel descend du podium et laisse le soin à ses trois autres comparses de régler leurs balances. En le croisant, il me reconnaît et nous nous saluons. Je lui demande des nouvelles de sa tournée, et il me répond être assez fatigué ; d’autant plus que la route qui l’a conduit jusque Diksmuide était assez longue et pénible. Plus de sept cent bornes perturbées par un temps exécrable lors du trajet opéré entre Geislingen, en Allemagne, et son point de chute. De quoi effectivement être épuisés.

Lisa Papineau a accompagné AMC, pour plusieurs dates de la tournée. Comme supporting act. Pour la circonstance, elle s’appuie sur deux musiciens français : Thomas Huiban et Matthieu LeSenechal. Des multi-instrumentistes, même si le premier se consacre davantage à la guitare et le second aux drums, quand ils ne s’appliquent pas aux claviers. Lisa Papineau ? Je confesse très mal connaître cette artiste. Et même pas du tout. Jusqu’à ce soir. En outre, en consultant sa bio, je me suis senti quelque peu embarrassé. Et pour cause, elle a posé sa voix sur des albums de Dan The Automator, Beck, Money Mark (le claviériste des Beastie Boys), les Rentals, Tim Commerford (le bassiste de Rage Against The Machine), Adrian Terrazas -González (flutiste/saxophoniste/clarinettiste/percussionniste chez Mars Volta), Air, M83 ou encore Scenario Rock. Elle a en outre, sévi chez Big Sir et Pet. Et vient d’enregistrer son deuxième opus solo, un disque pour lequel elle a reçu le concours de Matthieu Boogaerts et… de Mark Eitzel. Enfin, elle est également impliquée dans l’univers du cinéma, puisqu’elle a coproduit le film « Teason Island », un long métrage récompensé par un ‘Award’.

Première constatation, lorsque le trio monte sur les planches : ce ne sont pas des seconds couteaux. Et pour cause… Les deux ‘frenchies’ sont d’excellents instrumentistes et assurent les backing vocaux sans le moindre complexe. Lisa se charge circonstanciellement de claviers. Ou plus exactement, elle les poignarde ( ?!?!?) en enfonçant profondément et frénétiquement ses doigt dans les touches de ses synthés. Physiquement, elle affiche encore moins de formes que Jane Birkin (NDR : pourtant, certaines photos diffusées sur le net, lui conféraient des charmes bien féminins…) Filiforme ou anorexique, elle me fait penser à un fil de fer qui se cambre, convulse et vibre dès que les émotions gagnent en intensité. Des émotions qui émanent de son timbre de voix absolument remarquable. Un timbre bluesy, torturé, ample et bouleversant. On comprend mieux ainsi toutes les sollicitations antérieures, dont elle a fait l’objet. Quant à la musique, elle évolue au sein d’un cocktail de trip hop, de jazz, d’électro et de lounge. Des influences? A tout hasard : Massive Attack, Stereolab, 10 000 Maniacs voire Everything But The Girl. Et vers la fin du set, Mark Eitzel vient partager un duo en compagnie de Lisa, une chanson au cours de laquelle leurs timbres se conjuguent à merveille. 30 minutes pour convaincre : pari réussi !

Finalement, il n’y avait qu’une centaine de personnes pour assister au concert d’American Music Club. Dont le line up a donc changé. En fait, la section rythmique. Elle est aujourd’hui constituée de Steve Didelot aux drums et de Sean Hoffman à la basse. C’est ce dernier qui campe au beau milieu de la scène. Coiffé d’une casquette de pêcheur baltique, Vudi se poste à gauche. Et Mark à droite. Costard marron, chapeau bien vissé sur la tête, barbe de loup de mer, il est paré pour affronter un gros grain déboulant du large…

Le quatuor ouvre les hostilités par « All my love », un extrait du dernier elpee, « The golden age ». Plusieurs compos (« Windows of the world », « All the lost souls welcome you to San Francisco » et « I know that’s not really you ») alimenteront leur repertoire. Une setlist au sein de laquelle on remarquera également la présence de ‘classiques’ comme “Home”, “Wish the world away”, “The revolving door”, le très rock’n roll “Hello Amsterdam”, “Western sky”, “Blue and grey shirt” et en final un fantastique et terriblement électrique “Johnny Mathis’ feet”, issu du meilleur album d’AMC paru à ce jour, « Mercury ». Et si Mark troque de temps à autre sa six cordes contre une sèche, les versions sont beaucoup plus percutantes et même chargées de feedback. Faut dire que les rafales tempétueuses, tourbillonnantes, distordues, croustillantes, dispensées par Vudi y sont sans doute pour quelque chose. A cet instant, on a l’impression de lutter contre des bourrasques orageuses aussi vivifiantes que sauvages. Le timbre vocal d’Eitzel oscille entre le falsetto et le baryton âpre, trempé dans le whiskey. Mais quand il chante, le monde semble s’arrêter. Entre les morceaux, Mark plaisante avec le public. Il allie gestuelle et mimiques théâtrales. Derrière ses drums, Steve privilégie la caisse claire alors que Sean apporte une légère touche jazzyfiante aux compos. Parfois aussi, on a l’impression d’être bercé au sein d’un cocon de mélancolie douce et enchanteresse. Et pourtant, les lyrics de Mark sont rarement optimistes. Souvent grinçants, ténébreux, caustiques. Mais surtout signés de sa plume : une des plus belles qui soit encore de ce monde, aux States.

En rappel Mark et Vudi viennent interpréter « Jesus’hands » en acoustique. Une version confessionnelle, introvertie, dramatique. Et de revenir une seconde fois, toujours sous la même formule, avant de prendre congé de l’audience. Il est 23h30. Le temps a passé trop vite. Dehors, la pluie a cessé de tomber et le vent s’est calmé.

Organisation 4AD

 

Lisa Papineau

Hey Lisa!

Écrit par

Club destiné aux concerts de musique actuelle, le 4AD est situé à Diksmuide, au cœur d'un quartier tranquille de la ville. Des bunkers ont été transformés en locaux de répétition et la salle de concert bénéficie d’une insonorisation hors norme ainsi que d’un matos ultra-performant. Si bien que lorsqu’on se trouve dans le café attenant à la salle ou à l’extérieur de l’immeuble, on n’entend pas le moindre bruit. Le complexe est superbe, design et convivial et la salle peut accueillir trois cent personnes dont cent sur un balcon où la visibilité est parfaite.

En entrant dans la salle, les musiciens d’American Music Club sont encore occupés de régler leur soundcheck. Quelques minutes plus tard, Mark Eitzel descend du podium et laisse le soin à ses trois autres comparses de régler leurs balances. En le croisant, il me reconnaît et nous nous saluons. Je lui demande des nouvelles de sa tournée, et il me répond être assez fatigué ; d’autant plus que la route qui l’a conduit jusque Diksmuide était assez longue et pénible. Plus de sept cent bornes perturbées par un temps exécrable lors du trajet opéré entre Geislingen, en Allemagne, et son point de chute. De quoi effectivement être épuisés.

Lisa Papineau a accompagné AMC, pour plusieurs dates de la tournée. Comme supporting act. Pour la circonstance, elle s’appuie sur deux musiciens français : Thomas Huiban et Matthieu LeSenechal. Des multi-instrumentistes, même si le premier se consacre davantage à la guitare et le second aux drums, quand ils ne s’appliquent pas aux claviers. Lisa Papineau ? Je confesse très mal connaître cette artiste. Et même pas du tout. Jusqu’à ce soir. En outre, en consultant sa bio, je me suis senti quelque peu embarrassé. Et pour cause, elle a posé sa voix sur des albums de Dan The Automator, Beck, Money Mark (le claviériste des Beastie Boys), les Rentals, Tim Commerford (le bassiste de Rage Against The Machine), Adrian Terrazas -González (flutiste/saxophoniste/clarinettiste/percussionniste chez Mars Volta), Air, M83 ou encore Scenario Rock. Elle a en outre, sévi chez Big Sir et Pet. Et vient d’enregistrer son deuxième opus solo, un disque pour lequel elle a reçu le concours de Matthieu Boogaerts et… de Mark Eitzel. Enfin, elle est également impliquée dans l’univers du cinéma, puisqu’elle a coproduit le film « Teason Island », un long métrage récompensé par un ‘Award’.

Première constatation, lorsque le trio monte sur les planches : ce ne sont pas des seconds couteaux. Et pour cause… Les deux ‘frenchies’ sont d’excellents instrumentistes et assurent les backing vocaux sans le moindre complexe. Lisa se charge circonstanciellement de claviers. Ou plus exactement, elle les poignarde ( ?!?!?) en enfonçant profondément et frénétiquement ses doigt dans les touches de ses synthés. Physiquement, elle affiche encore moins de formes que Jane Birkin (NDR : pourtant, certaines photos diffusées sur le net, lui conféraient des charmes bien féminins…) Filiforme ou anorexique, elle me fait penser à un fil de fer qui se cambre, convulse et vibre dès que les émotions gagnent en intensité. Des émotions qui émanent de son timbre de voix absolument remarquable. Un timbre bluesy, torturé, ample et bouleversant. On comprend mieux ainsi toutes les sollicitations antérieures, dont elle a fait l’objet. Quant à la musique, elle évolue au sein d’un cocktail de trip hop, de jazz, d’électro et de lounge. Des influences? A tout hasard : Massive Attack, Stereolab, 10 000 Maniacs voire Everything But The Girl. Et vers la fin du set, Mark Eitzel vient partager un duo en compagnie de Lisa, une chanson au cours de laquelle leurs timbres se conjuguent à merveille. 30 minutes pour convaincre : pari réussi !

Finalement, il n’y avait qu’une centaine de personnes pour assister au concert d’American Music Club. Dont le line up a donc changé. En fait, la section rythmique. Elle est aujourd’hui constituée de Steve Didelot aux drums et de Sean Hoffman à la basse. C’est ce dernier qui campe au beau milieu de la scène. Coiffé d’une casquette de pêcheur baltique, Vudi se poste à gauche. Et Mark à droite. Costard marron, chapeau bien vissé sur la tête, barbe de loup de mer, il est paré pour affronter un gros grain déboulant du large…

Le quatuor ouvre les hostilités par « All my love », un extrait du dernier elpee, « The golden age ». Plusieurs compos (« Windows of the world », « All the lost souls welcome you to San Francisco » et « I know that’s not really you ») alimenteront leur repertoire. Une setlist au sein de laquelle on remarquera également la présence de ‘classiques’ comme “Home”, “Wish the world away”, “The revolving door”, le très rock’n roll “Hello Amsterdam”, “Western sky”, “Blue and grey shirt” et en final un fantastique et terriblement électrique “Johnny Mathis’ feet”, issu du meilleur album d’AMC paru à ce jour, « Mercury ». Et si Mark troque de temps à autre sa six cordes contre une sèche, les versions sont beaucoup plus percutantes et même chargées de feedback. Faut dire que les rafales tempétueuses, tourbillonnantes, distordues, croustillantes, dispensées par Vudi y sont sans doute pour quelque chose. A cet instant, on a l’impression de lutter contre des bourrasques orageuses aussi vivifiantes que sauvages. Le timbre vocal d’Eitzel oscille entre le falsetto et le baryton âpre, trempé dans le whiskey. Mais quand il chante, le monde semble s’arrêter. Entre les morceaux, Mark plaisante avec le public. Il allie gestuelle et mimiques théâtrales. Derrière ses drums, Steve privilégie la caisse claire alors que Sean apporte une légère touche jazzyfiante aux compos. Parfois aussi, on a l’impression d’être bercé au sein d’un cocon de mélancolie douce et enchanteresse. Et pourtant, les lyrics de Mark sont rarement optimistes. Souvent grinçants, ténébreux, caustiques. Mais surtout signés de sa plume : une des plus belles qui soit encore de ce monde, aux States.

En rappel Mark et Vudi viennent interpréter « Jesus’hands » en acoustique. Une version confessionnelle, introvertie, dramatique. Et de revenir une seconde fois, toujours sous la même formule, avant de prendre congé de l’audience. Il est 23h30. Le temps a passé trop vite. Dehors, la pluie a cessé de tomber et le vent s’est calmé.

 
Organisation 4AD

 

The Teenagers

Obsessions adolescentes

Écrit par

Quentin Delafon, Dorian Dumont et Michael Szpiner, alias The Teenagers, se confrontent à la réalité d’une carrière décollant sur les chapeaux de roues. Ils remixent les plus grands, recueillent les éloges du NME et accouchent de leur premier bébé, « Reality Check ». Les Teenagers ne sont manifestement plus des enfants.

Les Teenagers, est-ce une histoire d’amour adolescente ou celle d’une relation durable ?

Dorian : On s’est rencontré à l’école. Quentin et moi, nous côtoyions depuis plus de dix ans. Quant à Michael, je le connais depuis plus ou moins quinze ans. Nous n’avions jamais partagé d’expérience musicale auparavant. Mais en 2005, à Noël, on a composé une chanson pour rigoler. Dans la foulée, la même nuit, notre Myspace était créé et cette chanson y était proposée en écoute. Ensuite, nous sommes retournés à nos occupations pendant six mois. L’idée de monter un groupe était en gestation ; puis, en juin 2006, on a composé « Homecoming ». Et tout a commencé. Quelques labels nous ont contactés et The Teenagers est devenu est un vrai groupe.

Dans les textes, on retrouve beaucoup de préoccupations adolescentes. Le nom du groupe reflète-t-il votre état d’esprit lorsque vous composez ?

D. : On est à un âge où l’on ne sait pas vraiment s’il faut grandir et devenir plus sérieux. On a plutôt penché pour l’autre option, celle de rester jeunes et de continuer à faire la fête. Nos textes viennent de préoccupations que l’on a aussi (rires). Ils sont arrivés sans que l’on ne doive se forcer.

La femme a une grande place dans « Reality Check ». Hormis Nicole Ritchie et Scarlett Johansson, que vous célébrez à votre manière, respectivement sur « Fuck Nicole » et « Starlett Johansson », quelles sont les femmes qui ont influencé vos textes ?

D. : - Ma maman. (rires)

Quentin : - Ma sœur.

D. : - On a effectivement écrit une chanson au sujet de Nicole Ritchie et une autre sur Scarlett Johansson ; mais je sais pas si les femmes, en général, ont vraiment influencé les textes…

Q. : - Les paroles de nos chansons pourraient être considérées comme misogynes, mais nous ne le sommes pas du tout. On est juste timides (rires). Je peux comprendre qu’il y ait une mésinterprétation, mais on est vraiment loin d’être misogynes.

« Homecoming » a été élu 4e meilleur single de 2007 dans le fameux magazine anglais NME. Vous attendiez-vous à un tel accueil en Grande Bretagne ?

D. : - Je suis content qu’on nous pose cette question, je l’ai attendue toute la journée ! Tout le monde s’en fout, apparemment ! (rires)

Q. : - Quand on a commencé, c’était vraiment pour s’amuser. Il n’y avait aucune attente. On était donc très surpris et super content de retrouver l’une de nos chansons dans le top 4 des meilleurs morceaux de l’année. On était juste avant ou après Rihanna, il me semble…

D. : - Avant !

Q. : - On a battu Rihanna et son parapluie !

D. : - Pas mal…

Q. : - Ouais. Le classement était un top 50. Quand on a regardé l’ensemble, on a tout de même constaté qu’il y avait pas mal de beau monde. C’était étrange de se voir en photo devant tous les groupes anglais qui avaient cartonné pendant l’année.

« Reality Check », est-ce votre propre confrontation à la réalité ? Un bilan de ce qui s’est passé pour vous ces derniers mois ?

D. : - Entre autres.

Q. : - Parce qu’on peut lui attribuer différentes significations. Mais la majorité des chansons sont basées sur l’imaginaire, le fantasme. C’était donc marrant d’avoir un disque qui s’intitule « Reality Check ».

D. : - Comme on le disait, au départ, The Teenagers n’était pas un véritable groupe. Juste trois mecs qui balançaient des chansons sur MySpace. Et là, on se retrouve chez un vrai label, responsable d’un véritable album qui va sortir partout dans le monde et à la veille de participer à de vraies tournées mondiales. Un dénouement qui pousse au questionnement. Tout ce qui arrive, c’est un peu notre ‘reality check’. Une confrontation avec notre nouvelle vie…

Vous vous êtes exilés en Grande Bretagne. Un choix artistique ?

Q. : - En fait, après mes études, j’ai vécu pendant trois ans en Angleterre parce que je ne savais pas trop quoi faire. Les autres sont restés à Paris. Entretemps, The Teenagers est né. Les deux autres se sont finalement décidés à venir me rejoindre. On n’a donc pas vraiment débarqué là-bas dans l’espoir que ça marche mieux pour nous.

D. : - Michael et moi y avons effectivement émigré pour des raisons pratiques. Le label, le tourneur et le manager du groupe sont domiciliés à Londres. De plus, The Teenagers a pas mal tourné l’année dernière en Grande Bretagne. C’était donc plus simple que les trois membres du groupe se retrouvent dans la même ville.

Musicalement, est-ce la vie parisienne ou votre aventure londonienne qui vous influence le plus ?

D. : - Je sais pas trop. The Teenagers n’appartient pas à une scène spécifique. Des chansons ont été composées à Paris et d’autres à Londres. Cette dernière est sans doute une ville où tu peux exprimer un peu plus aisément ta créativité. Hormis cette réserve, je pense qu’on exprimait déjà assez bien la nôtre à Paris. Il est vrai qu’à Londres, les gens ont moins honte de tenter des expériences. Mais on ne s’est jamais gêné chez nous, à Paris, de les entreprendre. Le déménagement n’a pas vraiment changé grand-chose.

Et vos influences artistiques ?

D. : - Elles sont très larges. Elles vont de Jacques Lu Cont (NDR : Les Rythmes Digitales), aux Strokes en passant par Britney Spears. On est aussi bien influencés par des groupes indés que d’autres plus électroniques. Et également par tout ce qui est ‘mainstream’.

Vous avez remixé Au revoir Simone, Chromeo, Air, ou encore Simian Mobile Disco. D’autres projets de remixes ou de simples collaborations en vue ?

D. : - Pas pour le moment. Terminer notre album était une priorité qui nous semblait beaucoup plus importante qu’une collaboration. Aujourd’hui, tout le monde cherche des ‘featurings’ pour vendre des disques. The Teenagers n’a jamais vraiment bataillé pour obtenir des collaborations. Elles arrivent plutôt naturellement. Quant aux remixes, nous avons reçu beaucoup plus de sollicitations que nous n’avons proposé d’offres. Parfois, il arrive que des artistes demandent à leur label de les mettre en contact avec d’autres artistes. D’autres fois, ce sont juste les maisons de disques qui effectuent la démarche.

Q. : - Cependant, bosser en compagnie de Jacques Lu Cont ne nous déplairait certainement pas.

Vous venez de terminer une tournée aux Etats-Unis, quel bilan tirez-vous de cette aventure ?

Q. : - C’était ‘ouf’ ! ‘C’est la folie’ ! (chantant un extrait de « Streets Of Paris »)

D. : - On a vécu trois semaines dingues. Je rêvais d’y aller. Et le fait que le séjour se soit bien passé n’a rien gâché. Le groupe s’est produit dans des salles qui pouvaient accueillir entre 400 et 600 personnes. La moitié des concerts étaient sold-out. En sachant que l’album n’était même pas encore sorti, le bilan est tout simplement : ‘génial !’.

Des rencontres artistiques intéressantes ?

D. : -  Non, pas vraiment. Juste les gens du label.

Q. : - Il faut avouer que les groupes programmé en première partie étaient assez miteux. Nous n’étions pas du tout sur la même longueur d’ondes. A Los Angeles par contre, on a découvert deux groupes assez bien et on est descendu les voir. Rien d’autre.

Pour finir, dans le morceau « Steets of Paris », vous chantez ‘Les rues de Paris, c’est la folie’. Quelle est l’histoire la plus folle qui vous est arrivé en Ile de France ?

Q. et D. (en chœur) : - La nuit où on s’est fait agresser à Paris.

Q. : - On a du courir vite. Si on n’avait pas pris nos jambes à notre cou, on se serait bien fait castagné, je pense. « Streets Of Paris » est en fait la seule chanson autobiographique de l’album.

D. : - Sinon en Grande Bretagne, c’est plus palpitant. Il s’y passe des aventures qui ne se produiraient pas à Paris. A Londres, tu ne sais jamais où, quand et comment la fête s’arrêtera…

 
Album : « Reality Check », sortie le 14-03-2008 (XL Recordings / Merock / V2)

Concert : Les Nuits Botanique, 17-05-2008

 

Kingdom of Sorrow

Kingdom of Sorrow

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Le projet Kingdom of Sorrow est né à l’issue de la tournée accordée, outre-Manche, par Crowbar et Hatebreed, en 2005. La collaboration entre le vocaliste Jamey Jasta et le riff-master Kirk Windstein amorcée, il ne restait plus qu’à la concrétiser. Quelques mois plus tard, les deux compères s’enferment dans un studio de la Nouvelle-Orléans et donnent naissance à l’éponyme « Kingdom of Sorrow », mélange malsain de sludge pachydermique et de metal core halluciné. Si bien que la plaque pourrait séduire ceux qui jugent la musique de Hatebreed trop métronomique, et convaincre les autres, incommodés par celle de Crowbar. Certaines parties de chant on été confiées à Windstein, parfaitement à l’aise dans son nouveau rôle. Une symbiose malsaine à souhait ! Car Kingdom of Sorrow n’est ni plus ni moins qu’un savant mélange des ingrédients qui alimentent la musique des deux combos. Jasta hurle, éructe mais s’évertue néanmoins à élargir sa palette vocale. Les parties de chant sont mélodiques, mais écrasantes. L’atmosphère alterne entre plans ténébreux et hardcore. La production est néanmoins soignée. Ce qui n’est pas toujours le cas dans l’univers poisseux du sludge. En outre, le batteur Derek Kerswill dévoile un jeu technique et diablement puissant. Les amateurs de High on Fire, de Shadows Fall, et même de Pantera, devraient  trouver leur bonheur en savourant les douze fragments de cette nouvelle douceur.