La cavalcade de Jéhan…

Poussé par un nouvel élan poétique, Jean Jéhan a sorti son nouvel opus, « On ne sait jamais », le 18 novembre 2023. Pour ce cinquième elpee, Jéhan fait le choix de s'affranchir de ses affinités folk rock, pour aller vers des horizons plus dégagés. On retrouve…

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Une lune de nacre éclaire And Also The Trees…

« Mother-of-pearl moon », le nouvel elpee d’And Also The Trees, paraîtra ce 23 février 2024. Nés d'une série d'improvisations à la guitare électrique, de Justin Jones avant et après l'aube, pendant un mois de solitude en 2020, les morceaux se sont ensuite…

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Zara Larsson 25-02-2024
Zara Larsson 25-02-2024
Chroniques

Spice

Viv

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Au sein de Spice, on retrouve deux membres de Ceremony, en l’occurrence le chanteur Ross Farrar et le drummer Jake Casarotti. Mais également les guitaristes de Creative Adult, Ian Simpson et Michael Bingham ainsi que le bassiste de Sabertooth Zombie, Cody Sullivan. La violoniste Victoria Skudlarek semble avoir intégré le line up. Une chose est sûre, elle participe à une bonne moitié des morceaux de cet elpee.

« Viv » constitue le second opus de Spice. Il fait suite à un éponyme, paru en 2020.

Vu la présence des deux gratteurs de Creative Adult, l’expression sonore ne pouvait être que particulièrement électrique. Et elle l’est ; d’autant plus lorsque le violon de Victoria se fond dans l’ensemble, l’intensité atteint sa puissance maximale. Une intensité qui vire au shoegaze sur les deux dernières plages de cet LP. Tout d’abord « Bad Fade », qui véhicule des accents ‘mybloodyvalentinesques’ en fin de parcours, puis « Climbing down the ladder », mais davantage dans l’esprit de Swervedriver. Car tout au long de cet album, le drumming se révèle particulièrement offensif.

Une intensité également liée à la densité instrumentale. A l’instar du punchy « Any day now » qui aurait pu figurer au répertoire de Hüsker Dü. Ou de « Vivid », une piste qui s’ouvre sous une forme relativement dépouillée, avant de s’enfoncer profondément dans le noisy rock.

Une cascade de cordes de guitares cristallines alimente en énergie « Recovery », le titre qui ouvre les hostilités. Plus proche du punk, « Threnody » est imprimé sur un tempo frénétique. On épinglera encore « Melody drive », un instrumental atmosphérique, malgré ses conversations en ‘off’, puis « Love scene » tourmenté par la ligne de basse ‘pixiesque’, le mid tempo « Ashes in the bird bath », déchiré par ses gémissements de cordes et enfin « Dinning out », éclaboussé de petites décharges d’électricité alternative.

Enfin, il y a comme une forme d’angoisse dans la voix de Farrar, et il la communique dans ses compos, dont les lyrics se préoccupent d’un sujet souvent tabou : la maladie mentale.

Un superbe album qui donne une réelle envie de découvrir le groupe en concert.

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Rolling Blackouts Coastal Fever

Endless rooms

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Les lyrics des compos du nouvel opus de Rolling Blackouts Coastal Fever traitent de la destruction de l’environnement consécutif au changement climatique, et tout particulièrement celui dont l’Australie, en proie à des feux de forêts destructeurs, a souffert entre 2019 et 2020. Et c’est notamment sur ces thématiques que le quintet a construit les 12 nouvelles chansons de son album. Le troisième.

Hormis trois morceaux plus pop, dont le titre maître et le plus doux « Caught low », tramé sur des cordes de gratte acoustiques et traversé de sonorités de pedal steel, on retrouve les caractéristiques essentielles de sa musique : des guitares chatoyantes, carillonnantes, duales, fluctuantes, joyeusement discordantes, en cascades, ce groove uptempo, ces mélodies accrocheuses, dynamiques, cette ligne de basse bavarde, fluide, et ce drumming fédérateur. Sans oublier les trois voix (Fran Keaney, Tom Russo, Joe White) qui alternent le lead vocal.

Du changement ? Oui, circonstanciellement du clavier. A l’instar de l’excellent « The way it shatters », une compo au cours de laquelle, les sonorités de gratte suivent les vocaux, une technique très souvent utilisée chez les groupes de blues. Et dans l’esprit des 70’s, « Blue eye lake » et « Saw you at the eastern beach » semblent s’inspirer du Blue Oyster Cult originel, à travers l’attaque des trois guitares. Riffs funkysants et solos acérés font bon ménage, tout au long de la berceuse électrique, « Dive deep ».

Bref, bien que cherchant à explorer de nouveaux horizons, Rolling Blackouts Coastal Fever est parvenu à conserver ce son si singulier, qui fait tout son charme… et c’est une bonne nouvelle !

En concert ce 21 juin 2022 au Botanique de Bruxelles.

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Liam Gallagher

C’mon you know

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Finalement Liam Gallagher s’en sort beaucoup mieux que son frère Noël, alors que lors de la séparation d’Oasis, il était de notoriété publique que c’était ce dernier qui faisait tourner la boutique. En fait, Liam sait s’entourer. Et il le démontre une nouvelle fois. Ainsi, lors des sessions, il a reçu le concours d’une vingtaine de musicos, presque autant d’ingénieurs du son, une dizaine de producteurs, un orchestre constitué d’une trentaine de violonistes, de violoncellistes et d’une flutiste (NDR : quand même) ainsi que deux chorales (une composée d’enfants et l’autre d’adultes). Sans oublier les collaborateurs qui ont signé la musique, Liam se chargeant surtout des lyrics.

Première constatation, le spectre des Beatles, et dans une moindre mesure celui des Stones, plane sur une bonne moitié des titres de ce long playing.

Depuis « More power », une piste illuminée par une chorale d’enfants qui monte en crescendo dans l’esprit de « You can’t always get what you want » à « Oh sweet children » au parfum « Abbey road », en passant par « Diamond in the dark », au débit de paroles réminiscent d’« I’m the walrus » (sans le ‘coo coo ca choo’), alors que le groove très Stone Roses nous replonge en plein ‘Madcheter’, la ballade « Too good for giving up », dont la route longue et sinueuse passe par les ivoires et les sonorités de gratte gémissantes (comme la Rickenbacker d’Harrison ?), « Everything’s electric », un morceau écrit par Dave Grohl (Foo Fighters) et dont il assure les drums, au cours duquel on entend des ‘woo woo’ à la « Sympathy for the devil » ainsi que les brefs riffs de gratte ‘keithrichardsiens’, et enfin deux plages qui rendent hommage à « Revolver » ; tout d’abord « It was not meant to be », que Liam interprète en adoptant des  inflexions vocales ‘lennonesques’, et « Better days » que « Tomorrow never knows »…

L’elpee recèle 12 titres et 14 en version ‘Deluxe’, dont le saignant « The joker ». Egalement très ‘Madchester’, il est enrichi d’un chœur gospel. Et puis le groovy, entraînant et dansant « Wave ».

Le reste ne manque cependant pas d’allure. Tant le pastiche psychédélique « Don’t go halfway » que « Moscow rules », une jolie ballade colorée d’une intervention de flûte et de violoncelle, sur laquelle Erza Koenig (Vampire Weekend) siège derrière le piano. Un peu de dub, pour changer, sur le percutant « I’m free » ; et enfin une chanson à la mélodie plus Oasis que nature, en l’occurrence le titre maître, exalté par des chœurs féminins euphoriques. 

Une excellente surprise ! Et tant pis si les mauvaises langues diront que c’est du réchauffé !

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Arcade Fire

WE

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On ignore si le départ des violonistes Sarah Neufeld ainsi que –plus récemment– de William Butler (NDR : le frangin de Will) a déforcé Arcade Fire, mais manifestement, ses derniers albums deviennent de moins en moins intéressants. Parmi les défections, on pourrait également citer celle du multi-instrumentiste Owen Pallett, même s’il n’a jamais réellement figuré au sein du line up. Et pourtant, Will Butler et Régine Chassagne sont toujours au commandement, mais l’inspiration commence à faire défaut.

Et c’est une nouvelle fois le cas sur « WE », le sixième opus du band canadien qui à l’instar du précédent, « Everything now », manque de bonnes chansons, et surtout de mélodies. En lieu et place, on doit se farcir des morceaux hymniques, qu’on imagine facilement repris en chœur au sein d’un stade ou lors de festivals. Or, il faut reconnaître que torcher de bonnes chansons et de superbes mélodies, c’était la force du combo. En outre, les synthés envahissent un peu trop l’expression sonore. Pour la rendre plus dansante, et même parfois virer carrément au disco ; les musicos ne lésinant pas sur les arrangements sophistiqués, luxuriants, parfois même symphoniques.

Présenté sous la forme d’un concept album, produit par Nigel Godrich (Radiohead), ce long playing propose deux parties : une face ‘Je’ et l’autre ‘Nous’ (« We ») ; et le tout est subdivisé en 7 sections. Une formule pompeuse qui rappelle la prog des 70’s. Tiens curieusement, Peter Gabriel participe aux backing vocaux sur « Unconditionnal II ».

Finalement, le plus intéressant procède des textes qui font, en quelque sorte, un état des lieux de notre monde fracturé, tourmenté et malade de la violence…

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Sygo Cries

In outside places (single)

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Trois titres sensiblement différents sur le nouvel single de Sygo Cries, une formation gantoise drivée par le chanteur Mika Goedrijk. Encore que tout au long de « Avez-vous (déjà) », il cède le micro à la Lilloise Sandra Lilidollrage. Une plage qui navigue quelque part entre Clan of Xymox et Vive la Fête, les inflexions sensuelles de la voix féminine rappelant vaguement celles d’Els Pynoo.

Plus léger, malgré son tempo tribal, « Out of this (world ») baigne dans une forme de dark wave proche de Siglo XX, malgré le timbre plus clair de Mika et le recours à des sonorités acoustiques qui se mêlent à l’instrumentation synthétique et à la ligne de basse cold.

Le disque s’achève par un remix électro de « Surrender », compo qui figurait sous sa forme originelle sur l’Ep « Talking about walls »

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Louis-Jean Cormier

Le ciel est au plancher

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Quel album magistral ! Louis-Jean-Cormier nous livre un bijou artistique de douze titres.

Tout y est. Un concept original, une sensibilité, de la douceur, de la force, une voix typique, une grande qualité de textes, de musique et d’arrangements. 

Tout est équilibré, c’est un joyau rare.

Louis-Jean-cormier nous invite à voyager au-delà des étoiles, grâce à sa musique qui se nourrit de jazz, rock, pop, électro et des textes reliant la terre à l’autre monde.

L’opus rend hommage à son père décédé, Marcel Cormier.

Louis-Jean Cormier, né le 26 mai 1980 à Sept-Îles, est un auteur-compositeur-interprète québécois.

Le titre « Le large » est d’une douceur évanescente, planante, mêlant jazz et électro. Une promesse de revenir meilleur après avoir pris le large tout seul pour retrouver son père et son bonheur.

Il nous parle de l’absence de l’être aimé sur « L'ironie du sort » dont le très beau clip est disponible ici

Emouvant, le texte raconte l’histoire d’un fils qui a trop attendu avant de revenir vers son père. A trop vouloir attendre le bon moment, même imparfait, l’instant du partage lui a échappé. Quelles belles envolées musicales et de voix !

« Marianne », qui se réfère à la muse de Léonard Cohen, est sublimée par un piano japonisant. La plage sort un peu du cadre du thème de l’opus. Ce qui n’est pas une raison pour la bouder. Au contraire.

Louis-Jean Cormier nous parle du regret de l’être perdu, qui a rendu les armes face à la maladie tout au long de « Silence radio », une compo caractérisée par son rythme de batterie envoûtant.

« 138 » et « 45° 32' 4.924" N 73° 35' 57.134" W » nous plongent au sein de climats stellaires.

« L’au-delà » clôt cet elpee. Il s’ouvre par cette phrase magnifique : ‘S’il y a l’au-delà, j’espère que c’est aussi beau qu’ici’. Remarquable déclaration d’amour à la vie dont la route est éclairée par son père dans l’au-delà. Les accords délicats du piano solitaire créent une ambiance incroyable.

Revenons quelques instants sur son dernier LP, « Quand la nuit tombe », au sein duquel figure « Croire en rien », un morceau qui aurait eu tout à fait sa place dans ce nouvel opus. Il faut dire que le confinement a été très profitable à la créativité de Louis-Jean Cormier qui a réalisé ces deux albums quasiment l’un après l’autre. La différence de point de vue avec son père concernant la religion et la société y est abordée. Il lui demande pardon de ne pas avoir partagé les mêmes opinions que lui en l’assurant qu’il est et restera, malgré tout, toujours son fils. Très belle lumières et ambiance à voir dans la vidéo là 

Merci Louis-Jean-Cormier de faire partie de nos vies.

Méthode Chanson

 

 

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The Mountain Goats

Dark in Here

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Il est parfois difficile de suivre l’œuvre foisonnante –mais passionnante– de Mountain Goats. La bande à John Darnielle publie en effet des long playings avec une régularité de métronome. Quelques mois après avoir gravé le très bon « Getting Into Knives », elle nous propose « Dark in Here », un 6ème elpee en 6 ans et déjà le 20ème de sa longue carrière…

Tout au long de cet opus, John conte les destins brisés des solitaires, des infortunés et des laissés-pour-compte en tout genre… comme celui de Darnielle. Un peu comme s’il cherchait à exorciser ses angoisses lorsqu’il a enregistré en temps de pandémie !

Au sein d’un climat plus paisible que dans le passé, la formation américaine livre une des partitions les plus abouties de sa carrière. Un opus partagé entre morceaux allègres mais inquiétants (« Lizard Suit »), tapissés de claviers presque chaleureux ou subtilement teintés de soul. Si « Dark in Here », l’album est franchement lumineux...

 

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Freyr

Nicotine Bunker

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Dès les premiers accords de « Nicotine Bunker », on se doute que Freyr nous vient des pays nordiques. Intimiste et minimaliste, sa musique évoque son climat polaire, ses terres arctiques, sa banquise, sa taïga, sa toundra mais aussi ses fjords…

Pas étonnant, puisque Freyr Flodgren est suédo-islandais. Avant d’entamer une carrière en solitaire, il a composé des B.O. pour spots publicitaires, jeux et séries télé.

« Nicotine Bunker » constitue son deuxième opus. En pimentant son folk de condiments soul, il marche sur les traces de Nick Drake, de Bon Iver (« Permission to Lose ») voire de Sufjan Stevens (« Nicotine Bunker »). Les huit morceaux de cet album glissent comme un traineau sur la neige. Ils nous bercent et même finissent par nous apaiser. Une œuvre à écouter au coin d’un feu de bois, lorsqu’il fait grand froid…

 

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50 Foot Wave

Black pearl

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Si on tient compte de Throwing Muses, de 50 Foot Wave et de son parcours solo, Kristin Hersh doit avoir gravé plus ou moins 25 albums et une belle volée d’Eps.

Découpé en 7 plages, « Black pearl » joue sur les atmosphères. Une œuvre particulièrement électrique, mais également complexe et parfois empreinte de mystère. La guitare grince, rugit, gémit, hurle. Sinistre, la basse rampe, sature, rebondit. Mais le drumming ne se contente pas de pilonner, il fédère. Ce n’est qu’au fil des écoutes, que les compos dévoilent leurs subtilités. Elles se chargent d’intensité, menacent, reprennent leur souffle, serpentent et finissent par exploser, alors que la voix tour à tour éraillée, rauque, désarmante, amère ou rêveuse de Kristin, épanche toute sa mélancolie...

Le long playing recèle cependant deux instrumentaux. Tout d’abord le titre maître, puis le final, « Double barrel ». Une plage hantée par Sonic Youth (« Blush »). Et puis une valse, « Hog child », un tempo que l’on retrouve régulièrement dans l’œuvre de Kristin Hersh.

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Black Doldrums

Dead awake

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Basé au Nord de Londres, Black Doldrums est passé d’un duo à un trio depuis que Matt Hold est venu les rejoindre pour se consacrer à la basse. Si Sophie Landers se réserve les drums et Kevin Gibbard la guitare, les deux musiciens se chargent également des vocaux, et paradoxalement les inflexions de ce dernier rappellent parfois celles de Philip Oakey (Human League).

Produit par Jared Artaud (le chanteur/compositeur/guitariste/poète de The Vacant Lost), « Dead awake » constitue son premier long playing, un œuvre qui navigue à la croisée des chemins du psyché rock, du shoegazing et du post punk gothique. Après avoir écouté cet opus, il est manifeste que parmi ses influences majeures figurent Jesus & Mary Chain, Crystal Stilts, Joy Division et The Brian Jonestown Massacre. Encore que sur le morceau qui ouvre cet LP, « Sad Paradise », la mélodie semble inspirée de Dandy Warhols, alors que les lyrics se réfèrent à Ginsberg et Kerouac. Les mélodies sont d’ailleurs, en général, accrocheuses et mélancoliques, même si le climat s’avère souvent ténébreux pour ne pas dire glacial.

Soufflant un léger parfum oriental, « Dreamcatcher » véhicule des accents empruntés à Sisters of Mercy, alors que « Now you know this » emprunte le tempo d’une valse. Un album excellent, mais qui nous replonge 4 décennies dans le passé. Ce qui n’est pourtant pas fait pour nous rajeunir.

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