Lorsqu’on évoque Sade, on pense immédiatement aux hits planétaires « Smooth operator » et « The Sweetest taboo », deux titres qui ont véritablement cartonné au beau milieu des eighties. Car la naissance du groupe remonte déjà à 1983. Une aventure qu’on ne peut qualifier de prolifique, puisqu’elle n’a, à ce jour, que six elpees au compteur (NDR : plus de 50 millions d’albums vendus à travers le monde quand même ; excusez du peu !) Dont le dernier, « Soldier of love », fait suite à « Lovers rock » publié, il y a déjà dix ans. En fait, Sade Adu, la vocaliste, se réserve un long break, après chaque accouchement, afin d’élever sa progéniture.
Pour enregistrer ce nouveau long playing, elle a bien sûr bénéficié du concours de ses fidèles collaborateurs. En l’occurrence le claviériste Andrew Hale, le guitariste Stuart Matthewman et le bassiste Paul Spencer Denman. Des sessions qui se sont déroulées au sein des studios de Peter Gabriel. Vous aimez le timbre vocal velouté, sensuel, suave, de Sade ? Ce disque devrait suffire à votre bonheur. Musicalement, hormis le titre maître et single –plus rock, plus martial– l’ensemble de l’opus trempe dans une soul, tour à tour teintée de jazz, de trip hop voire de reggae, le tout enrobé d’arrangements tantôt synthétiques, tantôt classiques (voire classieux). Un disque constitué, en majorité, de ballades délicates, vaporeuses, ténébreuses, mélancoliques ou visionnaires. Adu siffle même sur « Be that easy ». Coproduit par Sade et Mike Pela (toujours un indéfectible collaborateur), « Soldier of love » ne recèle pas de tube susceptible de squatter les ondes radiophoniques, mais contient 10 plages de bonne facture. Certains morceaux s’avèrent même assez complexes, même si le titre final, « The safest place », emprunte un format plus minimaliste…