Bien que né en 1967, Rudy Trouvé a déjà trempé au sein d’une multitude d’aventures. Entre 1993 et 1995, il a sévi comme guitariste chez dEUS. Il a donc participé à l’enregistrement des albums « Worst Case Scenario » et « In a bar, under the sea ». Kiss My Jazz et Dead Man Jazz constituent certainement deux de ses principaux projets. Ce qui ne l’empêche pas de s’improviser collaborateur, lorsque l’occasion se présente ou encore de relancer son big band (sextet devenu septet), en compagnie duquel, il avait déjà immortalisé plusieurs sessions. « 2007-2009 », constitue donc son dernier essai. Outre Rudy, ont participé à la confection de ce long playing, la trompettiste/claviériste Sigrid Van Rosendall, le drummer Aarich Jespers, le claviériste/guitariste Elko Blijweert, le bassiste Dimitri Daggelink, le guitariste Geert van Bever et le pianiste Joris Caluwaerts (ex-Zita Swoon).
Découpé en 13 plages, cet elpee tient vraiment bien la route. Un disque criblé de références ; et pas seulement puisées dans les eighties, comme j’ai pu lire à travers les chroniques de plusieurs webzines. Depuis le luxuriant « Beast », une compo imprimée sur un tempo new wave (NDR : la section rythmique évoque celle de The Sound), mais dont l’atmosphère éthérée, réminiscente de Grandaddy, est entretenue par les claviers, les accords de piano et les orchestrations, à l’instrumental « Sunrise on Palavas beach », un titre qui pourrait servir de bande sonore à un film d’aventure, pourvu qu’il soit romantique, en passant par « Footage », morceau hanté par des chœurs masculins, tapissé en toile de fond de bruitages psychédéliques, et parcouru d’une intervention à la trompette, le tout dans le style de Gorky's Zygotic Mynci. Si « Ted Cassidy » aurait pu naître d’une rencontre entre Joy Division (la section rythmique) et Belle & Sebastian (les harmonies vocales limpides), pour « Dub undead » ce serait plutôt entre le trio Holger Czukay / Jah Wobble / Jaki Liebezeit (NDR : pensez à « How much are they ») et Wire (le sens mélodique de « 154 »). Certaines compos embrassent un profil plus mélancolique. A cause des vocaux. Tantôt dans l’esprit de Luna (NDR : cette conjugaison entre voix masculine et féminine sur « Allright », même si le recours aux claviers électro vintage rappelle davantage Ultavox époque John Foxx, voire OMD ; et légèrement reverb sur le spectral « Stolen moments ») ou de Guy Chadwick (NDR : ces arrangements de cordes délicats sur a « Farewell to the giant ». L’album recèle encore quelques instrumentaux. Pour la plupart atmosphériques et filmiques. A l’instar de l’énigmatique « On a highway, barely awake » et puis deux compos ‘enniomorriconesques’. Tout d’abord « The sound of our childhood », nonobstant les accès jazzyfiants et le ton allègre. Et puis « Le thème du souffleur », caractérisé par son piano de saloon. Un très chouette album habillé d’une superbe pochette imaginée et dessinée par Rudy himself…