Son mariage unique de noisy feutrée, d'électro diserte et de cold-wave inquiétante ravira tous les oiseaux de nuit et les cinéphiles imaginaires. Son romantisme échevelé séduira les plus endurcis, calmera les plus endoloris. Ses voix aériennes, perdues dans les arpèges les plus sibyllins, achèveront de convaincre les plus anxieux. La musique de Piano Magic s'approche souvent du silence, mais ne tombe jamais dans les abîmes de l'oubli : une voix, un son, une note, une ambiance, chacun s'y accrochera, sûr de tenir là la vérité. Post-rock ambitieux parce que toujours à l'affût du moindre détail, le son magique de ce " Writers Without Homes " emplit le moindre recoin de notre pensée, détrône Mogwai et Low au tableau des musiques qui torturent et qui blessent. On ne sort pas indemne de cette aventure en cinémascope de rêve, le noir et blanc remplaçant la couleur et la bande son jouant de sacrés tours aux habitués des musiques THX… Pop nue mais pas 'nu'-, la musique de Piano Magic se révèle de la poésie pure, une cathédrale de sons fantômes et de rythmes éthérés, une oasis en plein désert rock où viennent se rafraîchir Tarwater (" Modern Jupiter "), Cocteau Twins (" Shot Through The Fog ") et le folk de Nick Drake (Vashti Bunyan sur " Crown Of The Lost "). Mais attention : cet album est loin d'être un mirage. C'est un miracle.