Fondé en 1979 par Ted Falconi, Will Shatter, Steve DePace et Ricky Williams (remplacé au bout de six mois par Bruce Looser), Flipper est un quatuor issu de San Francisco qui s’est forgé une solide réputation en adoptant une attitude punk pure et dure. Leurs sets étaient de mauvaise facture et complètement bordéliques, le public les rejoignant régulièrement sur les planches. A un tel point qu’ils suscitaient le mépris de la part des musiciens issus de la scène underground locale. Pourtant, leur concept était plutôt original : jouer du punk plus lentement, mais aussi avec davantage de puissance. Vous me voyez venir ? Ben oui, Kurt Cobain les considérait comme une de ses influences majeures. A une époque, il portait d’ailleurs un t-shirt à leur effigie (NDR : un poisson mort !) Et les Melvins ont repris deux titres de leur répertoire sur un vinyle. En 1990. Sans oublier l’admiration que leur portait Black Flag et Eric Avery (Jane’s Addiction). Faut dire qu’au fil du temps, leur musique est devenue plus audible. Ce qui ne veut pas dire que les gaillards étaient décidés à se ranger… Et pour cause, on leur reproche d’avoir tagué leur logo un peu partout dans la ville. Et même d’avoir incité leurs fans à faire de même sur les monuments historiques, à travers le monde.
Mais venons-en à leurs albums. Comme son nom l’indique « Public Flipper Limited (Live 1980-1985) » immortalise des enregistrements en public. Il est double. Et date de 1986. Mais c’est un riche foutoir. John Lydon de PIL avait été accusé d’avoir piqué l’idée du la pochette du premier long playing de Flipper. Pour lui signifier leur mécontentement et se foutre de sa fiole, le combo californien a donc baptisé cet opus « Public Flipper Limited ». Pas sûr que l’ex-sex Pistols ait alors fort apprécié. Le concept de la pochette présenté sous la forme d’un jeu de société inspiré du jeu de l’oie est beaucoup plus intéressant. Et la musique ? Ben on comprend mieux que parfois, en fin de concert, la salle était vide…