Chokebore est une formation mythique qui s’est reformée en 2010, afin d’accorder toute une série de concerts. Au fil du temps, elle a repris goût à la scène, et a donc décidé de continuer sur sa lancée. Elle a même publié un Ep, intitulé « Falls Best », en octobre dernier. Pour rappel, elle nous vient d’Hawaï, donc des States… Tout adolescent branché sur le rock, au cours des 90’s, n’a pu passer à côté de ce groupe drivé par Troy Van Balthazar. J’avoue même en avoir été un fan. A cause de leur musique puissante, mélancolique et délicate à la fois. Le combo a même concocté deux des plus beaux albums ‘indie’ de l’époque : « Taste for Bitters » et « Black Black » ; des conditions largement suffisantes pour séduire un certain Kurt Cobain. Lorsque le band s’est séparé en 2005, leur leader, Troy Von Balthazar, a embrassé une carrière solo. Fructueuse, il faut le souligner, même si son expression sonore s’est alors révélée largement plus torturée. C’est donc une salle bien remplie qui attend ses ‘teenage heroes’…
Il revenait à Adolina, formation mouscronnoise, d’ouvrir les hostilités. Elle est venue présenter son nouvel album. En général, le band hennuyer dispense un set carré et puissant, largement influencé par Fugazi et Isis. Pour avoir assisté à de nombreux concerts du combo, je dois avouer qu’il est en constante évolution depuis 1998 ; mais aujourd’hui, il faut reconnaître qu’il ne sent pas trop à l’aise. Le son du Grand Mix est nickel, trop propre et ne ‘transpire’ pas suffisamment. Si les nouvelles compos passent bien la rampe, lors d’une prestation qui a quand même de l’allure, les musiciens semblent quelque peu perdus, dans un espace au sein duquel ils n’ont pas l’habitude de se produire. Faut dire que le groupe est davantage habitué à fréquenter les salles de plus petite taille. Néanmoins, le show ne manque pas d’énergie et comme le band joue en pays conquis, le public réagit favorablement…
Chokebore monte sur les planches. Mais si Troy Von Balthazar (NDR : pas vraiment un nom de star, il faut le reconnaître) n’a guère changé, malgré une toison grisonnante, les trois autres musicos ont pris un coup de vieux. Et en particulier les frères Kroll. Ils ne sont pas considérés comme des vétérans de la scène indie yankee, pour rien. Mais, après avoir concédé les premières notes, on n’évoque plus du tout une quelconque décrépitude physique, à laquelle le quatuor serait confronté. La magie opère comme au bon vieux temps. Et en particulier entre la voix d’écorché vif de Troy et les accords de guitare saturés mais hyper mélodiques de Jonathan Kroll. Carburant au spleen électrique, les Américains enchainent leurs classiques : « Narrow », « A Taste for Bitters », « One Easy Piece »…
Relativement méconnu aux States, Chokebore a toujours joui d’un certain succès sur le Vieux Continent. Et le public tombe à nouveau sous le charme de leur magnifique ‘sadcore’. Le son du Grand Mix est, comme d’habitude, parfait. Il permet aux aficionados de se replonger 15 bonnes années en arrière comme si rien n’avait changé ! Tout en réalisant le tour de sa discographie, le combo ne va pas négliger pour autant de nouvelles compos (NDR : elles augurent la sortie d’un nouvel opus, qui espérons-le, tiendra toutes ses promesses), mais surtout, va nous réserver un long rappel…
(Organisation Grand Mix)