La pop sauvage de Metro Verlaine

Un coup de foudre, et puis le romantisme comme mode de vie, Metro Verlaine est avant tout une histoire de passion. Fondé en 2013, après un voyage à Londres qui a laissé des cicatrices et un sale goût de ‘lose’ au fond de la gorge, l'histoire de Metro Verlaine…

logo_musiczine

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

Zara Larsson 25-02-2024
Shaka Ponk - 14/03/2024

Ziggy Marley

Free like we want 2 be

Ziggy Marley est donc le fils de Bob. Et les Melody Makers un échantillon très représentatif de sa famille. Le clan Marley a d'ailleurs décidé de réhabiliter le vétuste mais illustre studio jamaïcain ‘Tuff gong’, en l'équipant d'installations plus performantes. Malheureusement, il faut reconnaître que l'héritage du patriarche est bien lourd à porter par Ziggy et les siens. Si ses lyrics affichent encore une conscience sociale et politique attachée à la défense des droits de l'homme, son reggae semble déshydraté par la technologie moderne, étouffé par les excès de dub ou édulcoré par une pop aussi paresseuse que stérile. Seuls "In the flow" furtivement injecté de cuivres, le plus classique "Keep on" et le vivifiant, nonobstant son parfum Kid Creole & the Coconuts, "Power to move ya" s'alimentent encore aux ‘roots’. Mais trois titres sur un album, c'est un peu maigre!

 

Launch

Back to abnormal

A premier abord, la musique de Launch rappelle la new-wave du début des eighties. U2 circa "Boy" pour le côté hymnique des mélodies et les guitares cinglantes. Simple Minds coloration "Real to real cacophony", à cause des claviers lancinants, hypnotiques. Bauhaus lorsque le climat s'assombrit, la basse menace (ça rime!) et le chant épouse des inflexions lugubres, presque sinistres (Peter Murphy). Mais l'expression est tellement riche qu'elle ne se contente pas de vampiriser le passé. D'osciller du rock à la pop avec une facilité déconcertante. D'égratigner la folk celtique (Waterboys), la musique ethnique (The Tea Party), la cold wave (Mission), le metal urbain (Stooges) et même la soul au goût Tamla Motown. Elle possède par exemple le même art contagieux du refrain courtisé par les Scabs. Et au sein de ce patchwork, deux compositions méritent un prix d'excellence, "No Control" et "You". Une bonne raison de croire que Launch n'est pas "Back to abnormal" mais regarde résolument vers le futur. Probablement un must!

 

Lords of Acid

Voodoo - U

Ils avaient enregistré leur premier single "I sit on acid" en plein boom ‘new beat’ mi 89 ; puis décroché un hit grâce à "Take control", en 1991. Leur formule? Une sorte de techno acidifiée par le heavy trash et prostituée à la trance music. Un univers décadent où se mêlent drogues, sexualité, orgasme, perversité et subversion dans la plus totale anarchie. Jetez un coup d'œil sur la pochette! On se demande d'ailleurs ce que Luc Van Acker est venu faire dans une telle aventure. A moins qu'il ne s'agisse d'un vice de forme. Ou si vous préférez d'une forme de vice...

 

Lois Lane

Fireflight

Elles sont jolies, très jolies. Sexy, pulpeuses, etc. Néerlandaises. D'Amsterdam, très précisément. Deux sœurs qui comptent un peu plus d'une dizaine d'années de planches. Monique et Suzanne Klenmann. En 1990, elles avaient assuré le supporting act de Prince pour sa ‘Nude tour’. Un périple de plus de six semaines! Ce qui explique, sans doute pourquoi, Prince les porte toujours très haut dans son cœur. Faut dire que les deux filles ne dépareraient pas dans la galerie de top models (NDR : encore des propos machistes!) du mètre cinquante d'Indianapolis. Passée cette première et très voluptueuse impression, on doit rapidement se mettre à déchanter. Pas à cause du coup d'œil, bien entendu. Mais du contenu de cet elpee. D'abord, la soul funk ou le disco ne sont pas tellement de notre goût. Et puis, même ce "Tonight", plus Abba que nature, ne nous a pas davantage convaincus...

 

Locust Fudge

Royal Flush

Duo circonstanciel constitué de Scheidner (Hip Young Things) et de Kriete (ex-Speedniggs, impliquée aujourd'hui chez Great Tuna), Locust Fudge nous vient du pays de la choucroute. De Beverungen, pour être plus précis. Une équipe qui s'était illustrée en 1993 par l'enregistrement du très prometteur "Slush". "Royal Flush" devrait donc, sauf erreur ou omission, constituer son deuxième opus. Un disque relativement expérimental, parfois même avant-gardiste. Tantôt minimaliste dans l'esprit de Chris Knox ou psychédélique, suivant une perspective tracée par Syd Barrett, il épanche des mélodies pop blêmes, languissantes, instillées de bandes passées à l'envers, épisodiquement imprégnées de rythmes tribaux, parcourues d'harmonies vocales sinusoïdales, laconiques et surtout infectées de savoureux accords de piano énigmatiques, vibrants. Comme sur ce superbe "Racing Horse"...

 

Lizard Music

Fashionably Lame

Steve Albini commis à la production, nous nous attendions à devoir affronter un trash metal intransigeant, un hardcore dévastateur ou un grunge tumultueux. Il n'en est heureusement rien, car les fibres de metal qui entrent dans la composition de ce "Fashionably Lame" sont parfaitement assimilées par le langage pop des mélodies. Un langage finalement très proche des Bats, JPS Experience, Verlaines et autres formations néo-zélandaises du label Flying Nun.  Caractérisé, par ces harmonies vocales beatlenesques, ces cordes de guitares tantôt ébréchées, grésillantes, tantôt semi acoustiques, et ces drums arides. Un langage pratiqué par Lizard Music sur la plupart des chansons. Ce qui ne l'empêche pas de s'aventurer dans la new wave syncopée, post Slits sur "Kill for a Sprinkle", de s'embarquer dans un paso doble avec le même aplomb que les Négresses Vertes sur "She's a very very fat fat weirdo" ou de ponctuer son tour d'horizon par le ‘ixiesque’"The Frugal Lam,". Un très chouette album pour cette nouvelle signature du label de Dave Allen/Luc Van Acker, World Domination !

 

Litfiba

Spirito

Après sa trilogie destinée à mettre au ban des accusés, la puissance, la corruption et la violence ("Desaparecido", "17 Re" et "3"), un manifeste anti-réactionnaire de la culture rock italienne ("El Diablo") et un constat amer des événements qui ont marqué la fin de notre siècle ("Terremoto"), Litfiba nous revient avec des thèmes cruellement et réalistement visionnaires. Une œuvre qui, tout en continuant à allier un côté rock et un exotisme latin, en mêlant atmosphère démoniaque à la douceur et à l'intimité, laisse une plus grande place à la culture péninsulaire. On y retrouve bien sûr des compositions incisives et incendiaires comme "Lo Spettacolo" qui ouvre ce morceau de plastique. Mais aussi et surtout un éclectisme climatique capable de nous entraîner tantôt dans une danse napolitaine ("Tammùria"), un hybride de reggae et de ragtime ("Lacio Drom") ou une ballade prog rock lancinante, gémissante et torturée ("Animale di zona"), lorsqu'il ne se couvre pas d'accents épiques, filmiques, proches d'Adriano Celentano, comme sur le final "Suona Fratello"...

 

The Levellers

Zeitgeist

C'est en 1991 que nous découvrions les Levellers, à l'occasion de la sortie de leur deuxième elpee, "Levelling the Land". Un album qui laissait entrevoir un futur chargé de promesses. Mais c'est à l'issue de leur brillante prestation accordée au Martrock de Louvain que nous avons pu réaliser le bien fondé de cette impression favorable. Le 15 décembre prochain, le quintet se produira à Forest National. Une preuve flagrante de la notoriété acquise par le groupe sur la scène internationale. Côté vinylographie, les singles et les maxis se font cependant plus rares. Et leur dernier opus remonte déjà à deux ans. Un morceau de plastique qui nous avait d'ailleurs déçus. La sortie de "Zeitgeist" était donc une occasion unique pour l'ensemble de remettre les pendules à l'heure. Il n'y est parvenu qu'à moitié. Alternant le bon et le moins bon tout au long de l'œuvre. L'excellent même lorsque la formation sculpte ses mélodies dans le folk punk celtique. A l'instar de l'intro "Hope Street", du mélancolique "Saturday Sunday", du rageur "4AM" ou du percutant "Fantasy". Le décevant lorsqu'elle bride son tempérament naturel au profit de ballades insipides et mollassonnes telles que "Leave this town" ou "Maid of the river", compositions manifestement destinées au grand public dans le sens le plus péjoratif du terme. N'empêche ce "Zeitgeist" devrait définitivement propulser les Levellers dans ce monde des rock stars... si propice aux tentations les plus destructrices...

 

Letters To Cleo

Aurora Gory Alice

Ceci n'est pas un nouvel opus de Letters to Cleo, mais une réédition d'un disque gravé fin 93, remasterisé et enrichi de deux nouvelles compositions. Soit le single "Here & now", et "Rim Shak" caractérisé par un groove ‘deepurplelien’. Ce qui porte le morceau de plastique à dix fragments de power pop subrepticement teinté de psychédélisme. Dix chansons contagieuses, imprimées sur un tempo solide, hypnotique, découpées dans les cordes de guitare lumineuses, vibrato et satinées par le vocal de Hanley, au timbre puéril, confident, au débit agile, grondant, sensuel, et aux inflexions réminiscentes de Juliana Hatfield, à l'époque où elle drivait encore les Blake Babies...

 

Les Garçons Bouchers

Ecoute, petit frère

Reconnaissons que la musique des Garçons Bouchers ne nous a jamais véritablement bottés. Pourtant au mois d'août prochain, la formation fêtera ses dix ans d'existence. Un bail pour cet ensemble hexagonal hors norme. Le premier qui soit parvenu à inoculer musette et accordéon dans le rock le plus destructeur. Mais ce qui importe le plus chez les Garçons Bouchers, ce sont les lyrics. Poésie vitriolée balancée en forme de point d'interrogation. En question? Le quart monde, le racisme, les méfaits du capitalisme, la bêtise humaine, le futur de la nouvelle génération... A méditer!