En choisissant un patronyme aussi déjanté, La Moutarde Me Monte Au Nez nous a rapidement fait comprendre que l’acidulé était son créneau.
Fondé au début du millénaire, cette formation compte plus de 250 concerts à son actif (NDR : essentiellement à travers l’Hexagone), et « C’est la crise » constitue déjà son quatrième album !
Question piquant, on peut difficilement faire mieux ! On est à mille lieues des discours pompeux de l’Académie française façon Jean d’Ormesson.
Ici, l’humour est en effet ravageur et plutôt graveleux. A ne pas mettre entre toutes les chastes oreilles !
Il suffit de s’en convaincre en écoutant « Classé X », au cours duquel le chanteur s’évertue à clamer ‘J’arrache ta culotte. Et déjà, tu te frottes. Je te bouffe la chatte à n’en plus finir’. Très subtil !
Composé d’une face ‘licenciement’ et d’une face ‘divorce’, le disque veut reproduire les sensations de l’écoute d’un bon vieux vinyle ; support que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…
Les textes sont subversifs et faussement intellos. Les thématiques sont certes pimentées, mais apolitiques. Elles dépeignent le quotidien sociétal : la crise, la malbouffe, les rencontres sur le net, etc. Jouer sans surjouer, tel est leur fer de lance !
Influencé par les yéyés, le sextet a souhaité néanmoins réaliser un album contenant une large palette de sonorités musicales. L’opus oscille entre electro (NDR : « Nouveau départ », une très belle plage d’ouverture caractérisée par son craquement nostalgique) et morceaux tantôt plus pop à coloration sixties, tantôt plus rock.
Et finalement, plutôt contemporain, l’LP s’avère de très bonne facture. Une très jolie surprise !