Nahawa Doumbia est devenue, depuis les années 80, une des chanteuses les plus populaires du Mali. Dans ses textes, elle parle d’amour, mais aussi des conditions de vie difficiles de la femme malienne, et tout particulièrement de la polygamie, de la violence domestique et des mariages forcés ; mais sur ce nouvel opus, elle implore la jeunesse de son pays de ne pas risquer les drames humains consécutifs à l’immigration. Au cours des dernières décennies, son pays a été confronté à de multiples épreuves : pandémie mondiale, conflits interethniques, attaques terroristes, enlèvements, sécheresse, troubles civils et coups d’Etat. Aussi, elle invite cette jeunesse de se serrer les coudes afin de participer au développement économique, et suggère au gouvernement de s’attaquer à la pauvreté en favorisant la création d’emplois afin de dissuader ces jeunes de s’exiler...
Musicalement, entre didadi et wassoulou, Nahawa est soutenue par des musicos qui se servent d’instruments traditionnels comme le kamélé n’goni (une guitare à 4 cordes qui ressemble à une harpe), le kamalengoni (une variante à 6 cordes ou plus), le djembé, le karinyan (sorte de percu qui racle le métal), le balafon, mais également un bassiste, dont les interventions peuvent se révéler funky. Enfin, des chœurs traditionnels féminins soulignent régulièrement la voix de Nahawa.
Il ne faut pas oublier que, souvent chanté par des femmes, le wassoulou est une des sources du blues… mais là, c’est une autre histoire…