Barnabé Mons rend hommage à un chat… sauvage…

Chanteur-batteur dès l’âge de treize ans, le Lillois Barnabé Mons a transité par la bagatelle de neuf formations, avant de se lancer en solitaire, soit après 28 ans de carrière. « Bunker Superstars », son premier elpee, est paru ce 2 juin 2023. Et il vient…

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Le venin de Judith Hill...

Chanteuse, compositrice et multi-instrumentiste, Juidith Hill, sortira son nouvel opus, « Letters From A Black Widow » le 12 avril 2024. Un album taillé en 12 pièces qui présente une histoire fascinante oscillant de la douleur privée à la transcendance…

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Chroniques

Sons Of The Delta

Made in Mississippi

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Sons of the Delta est un duo fondé en 2003 par Mark Cole (chant, harmonica, slide) et Rick Edwards (guitares). « Made in Mississippi » constitue déjà leur deuxième album. Il fait suite à "One for the road" dont la remarquable pochette reproduisait le cadre rural authentique des berges du long fleuve tranquille. Mark Cole milite également au sein d'un autre blues band : Maxwell Street. Quoiqu’issue du sud-ouest insulaire, cette formation a opté pour un patronyme très américain. Et pour son plus grand bonheur, elle est parvenue à enregistrer au pays des sources du blues, ce "Made in Mississippi". Au sein de studios Delta Recording. A Clarksdale, près du Delta Blues Museum. Plusieurs plages ont même été immortalisées ‘live’ au Crossroads Shack, un juke joint poussiéreux établi quelque part dans la Hopson Plantation, à Clarksdale. Et la pochette nous plonge dans ce rêve devenu réalité. Au recto, le Ground Zero Blues Club, sis dans la célèbre Blues Alley. Un club qui appartient à l'acteur Morgan Freeman. Il nous invite à assister au concert des Sons. Au verso, le mythique carrefour (Crossroads) situé au croisement des routes 49 et 61. Et ces guitares qui nous rappellent qu'un jour, un musicien noir (Robert Johnson) a signé un pacte avec le diable...

Bénéficiant de la coproduction de Jimbo Mathus, le duo a reçu le concours de musiciens locaux. Et tout d’abord, Pinetop Perkins et Sam Carr, deux légendes vivantes du blues. Terry ‘Big T’ Willams, ensuite. Egalement un musico du coin. Il est le propriétaire du ‘Big T’ blues bar & grill’, un lieu au sein duquel le blues authentique vit au quotidien. Il est influencé par Big Jack Raynolds des Jelly Roll Kings et compte deux albums à son actif : "Hellhounds in my shadows", paru en 2002, chez Stand on the Ocean, et son tout dernier "Meet me on the Cotton field", sur Broke & Hungry. Et enfin Stan Street. Originaire de Floride, il s’est forgé une notoriété dans l’univers de la peinture. Il a d’ailleurs brossé de bouleversants portraits de bluesmen. C’est également un chanteur, harmoniciste et saxophoniste. En 2002, il s’était illustré sur un elpee intitulé "Stan Street and the Streetwalkers" ; et l’année suivante sur "Acoustic blues thing", en compagnie des Ravens.

Mark chante son "It's me" sur un tempo enlevé. Le rythme primaire est imprimé par les percussions de Jeff Hayes. Mais il ne faut pas très longtemps pour plonger dans ce blues du Delta. Un blues très lent, caractérisé par cette marque d'authenticité, apportée par le vieux Pinetop Perkins, figé derrière son piano. Le chant de Cole est parfait. Sa slide est accrochée à l'épaule. Après le parcours opéré en solitaire par Pinetop, Rick Edwards signe un petit solo bien ficelé. Perkins revient chanter son "One more time" sur un tempo aussi indolent. Mythe indigène, Sam Carr prend place derrière ses fûts. Son martèlement très primaire suit le chant et l'harmo de Cole sur "You can't have the Hoo without the Do". Sam est toujours au poste pour "I wish somebody". Le riff est répétitif et à nouveau très Delta. La guitare d'Edwards est très amplifiée tout au long du Mississippi shuffle "eBay blues". Cette sonorité accentue la coloration locale de cette compo. Cependant, à mon humble avis, le lent "I'm moving on" constitue la meilleurs plage de l’elpee. Un morceau cosigné par Cole et le guitariste du terroir, Big T Williams. Cole chante d’un timbre nasillard devant les cordes parcimonieuses et tellement inspirées de Williams. Ses lignes mélodiques sont d'une beauté éclatante.

Les fragments immortalisés ‘live’ au Crossroads Shack, empruntent tous un profil acoustique. Phil Wooten échange un duo à la guitare sur l’instrumental "Pickin' with Phil", une plage caractérisée par la présence d’un harmonica. Rick chante un "Clarksdale strut" très rudimentaire. Autre instru, "Train roll" libère de superbes sonorités. A cause des cordes métalliques du dobro et de l'harmo clair et expressif de Stan Street. D’honnête facture, cet opus ne manque cependant pas de passion. Il s’achève par "Standing on the edge", un dernier shuffle plein de charme…

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The Storys

The Storys

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Formé en 2003, ce sextet originaire du Pays de Galles fait forte impression à travers ce premier elpee. Comptant pas moins de quatre vocalistes en son sein, la formation distille une pop folk somptueuse où songwriting et mélodies sont rois. Chacun des onze titres recèle un hallucinant travail d’harmonies vocales renvoyant directement aux Beatles mais possédant aussi des couleurs très américaines, puisées chez les Eagles et Crosby, Stills, Nash & Young.

Encensé par la presse britannique et ses aînés, dont Elton John lui-même, le groupe s’est appliqué à tailler onze diamants d’une pureté étonnante. Si « Cinnamon » est efficace et entraînant, les changements d’ambiance de « High Enough » se révèlent surprenants, tandis que des titres tels que « You’re Taking My Heart Away » ou « You’re Not Around » sont des trésors de finesse et d’arrangements. On est presque surpris d’entendre un peu de saturation pendant « Save Me ». Si l’on peut reprocher à l’ensemble une production très lisse, assez FM, l’on ne peut décemment pas se montrer outrageusement ronchon face à si bel ouvrage. Délicat et fin.

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Various Artists

2ème Tour de Chauffe - 2007

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‘Tour de chauffe’ est un dispositif d’accompagnement aux pratiques amateurs mené avec le soutien financier de LMCU par trois structures culturelles de la métropole lilloise : le Centre Musical les Arcades de Faches Thumenil, la Maison de la Musique-le Nautilys de Comines, la Maison Folie-Ferme d’en haut de Villeneuve d’Ascq.

Cette opération a permis à 17 groupes de la métropole de bénéficier, durant l’année 2007, d’une résidence de travail scénique, d’un enregistrement professionnel de 2 titres, d’une aide à la structuration administrative et à la communication, et de formations diverses et variées (législation du spectacle, MAO, mise en scène, master-class, chant…) Un festival dans les trois lieux et un double cd compilatif concluent cette année de travail. Une compile sur laquelle nous allons nous pencher…

Le premier disque nous entraîne à la découverte de 9 groupes. Depuis J-Funk dont le funk/jazz/rock/latino aussi cuivré que groovy est relevé par un chant hip/hop soul à Haaargn !, formation ravagée par son trash/metal/hardcore, en passant The White Loose Woman et son screamo-rock-électro-psyché réminiscent de The Music (un des vocalistes me rappelle Robert Harvey, mais en plus énervant), Sphères, un combo responsable d’un mélange improbable mais tellement réussi entre jazz et hip hop (NDR : faut dire que les musicos sont loin d’être des manchots !), le duo psyché/surf/garage/rock velvetien Lena Deluxe & Melle Lili, Piccolo Molo nourri à la guinguette manouche, 100 Dromadaires, capable de traverser l’immensité de l’afro-folk-beat, Dylan Municipal spokenwordant son truc-tronica en langue de Voltaire (Diabologum recontre Mendelson ?) et un Sexual Earthquake In Kobe contaminé par le virus electro-post punk de The Faint et The Rapture.

La deuxième plaque épingle 8 formations ou artistes. Depuis Chocolate fourré au pop/rock à A l’Affiche, dont la pop frenchie, acoustique et farfelue est publiée par le jeune auteur/compositeur touche-à-tout Clément Bailleul, en passant par The Real Nelly Olson dynamisé par son punk’ roll de, La Spirale entraînée dans un electro/punk/hip hop, un Loskit gorgé d’emocore, Roken is Dodelijk vaporisé de pop indé semi-acoustique, contagieuse et rafraîchissante (un comble quand on porte un tel patronyme !) ainsi que 3x6 (3x6 = 18cordes !) dont l’univers musical jazzyfiant est recalculé par des arrangements classiques additionnés de folk. Mais le plus intéressant procède de Luna Lost, un duo composé d’Anne Lepla et Guick, renforcé pour la circonstance par un backing group, dont la musique puise son inspiration à la fois chez Nick Cave, PJ Harvey, le Velvet, Bowie voire Kat Onoma. Un indie/folk/noisy/rock particulièrement savoureux qui jongle parfaitement entre sérénité et électricité, entre set acoustique et bruitisme lunatique. Pour ma part, la révélation de cette compile…

Pour plus d’infos : http://www.tourdechauffe.fr et http://www.myspace.com/tourdechauffe

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Various Artists

I’m not there – Original soundtrack from the film by Todd Haynes

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Un long métrage a donc été consacré à la vie et à la carrière du Zim. Réalisé par Todd Haynes, il met en scène six acteurs différents qui jouent son rôle à différentes époques de son existence, dont Cate Blanchett, Richard Gere et Christian Bale. Mais ce qui nous intéresse le plus ici, c’est la bande originale qui accompagne ce film. Car le projet –et c’est tellement rare qu’il faut le souligner- tient la route. Trente-quatre chansons de Dylan sont ici interprétées par 29 artistes différents. Sur un double elpee. Parfois en épinglant des associations improbables. Des compos, pout la plupart, méconnues du grand-public et qui prennent ici souvent une toute autre dimension. Aussi bien des artistes mythiques (Willie Nelson, Ritchie Havens, Roger McGuinn), confirmés (Sonic Youth, Tom Verlaine, Eddie Vedder) que des jeunes pousses (Hold Steady, Charlotte Gainsbourg). L’œuvre s’achevant, bien sûr, par l’inévitable « I’m not there » de Robert, flanqué du Band. Mais la plus belle réussite procède des interventions de Calexico. Comme backing band. A cinq reprises. Et le résultat de ces rencontres est tout bonnement remarquable.

Tracklisting

Disque 1

1) Eddie Vedder and the Million Dollar Bashers : "All Along the Watchtower"

2) Sonic Youth : "I'm Not There"

3) Jim James and Calexico : "Goin' To Acapulco"

4) Richie Havens : "Tombstone Blues"

5) Stephen Malkmus and the Million Dollar Bashers : "Ballad of a Thin Man"

6) Cat Power : "Stuck Inside of Mobile with the Memphis Blues Again"

7) John Doe : "Pressing On"

8) Yo La Tengo : "Fourth Time Around"

9) Iron & Wine and Calexico : "Dark Eyes"

10) Karen O and the Million Dollar Bashers : "Highway 61 Revisited"

11) Roger McGuinn and Calexico : "One More Cup of Coffee"

12) Mason Jennings : "The Lonesome Death of Hattie Carroll"

13) Los Lobos : "Billy"

14) Jeff Tweedy : "Simple Twist of Fate"

15) Mark Lanegan : "Man in the Long Black Coat"

16) Willie Nelson and Calexico : "Señor (Tales of Yankee Power)"

Disque 2 :

1) Mira Billotte : "As I Went Out One Morning"

2) Stephen Malkmus and Lee Ranaldo : "Can't Leave Her Behind"

3) Sufjan Stevens : "Ring Them Bells"

4) Charlotte Gainsbourg and Calexico : "Just Like a Woman"

5) Jack Johnson : "Mama You've Been on My Mind" / "A Fraction of Last Thoughts on Woody Guthrie"

6) Yo La Tengo : "I Wanna Be Your Lover"

7) Glen Hansard and Markéta Irglová : "You Ain't Goin' Nowhere"

8) The Hold Steady : "Can You Please Crawl Out Your Window?"

9) Ramblin' Jack Elliott : "Just Like Tom Thumb's Blues"

10) The Black Keys : "Wicked Messenger"

11) Tom Verlaine and the Million Dollar Bashers : "Cold Irons Bound"

12) Mason Jennings : "The Times They Are a-Changin'"

13) Stephen Malkmus and the Million Dollar Bashers : "Maggie's Farm"

14) Marcus Carl Franklin : "When the Ship Comes In"

15) Bob Forrest : "Moonshiner"

16) John Doe : "I Dreamed I Saw St. Augustine"

17) Antony & the Johnsons : "Knockin' on Heaven's Door"

18) Bob Dylan & The Band : "I'm Not There"

 

iTunes:

http://clk.tradedoubler.com/click?p=24379&a=1303609&url=http%3A%2F%2Fphobos.apple.com%2FWebObjects%2FMZStore.woa%2Fwa%2FviewAlbum%3Fi%3D265826815%26id%3D265826779%26s%3D143446%26partnerId%3D2003"
 

od2 (msn)

http://sib1.od2.com/common/product/Product.aspx?shop=40&associd=4&catno=OD2DI6232614

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Nibs Van der Spuy

Beautiful Feet

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En Afrique du Sud, ses différents projets ont connu leur petit succès. Chez nous, le songwriter Nibs Van der Spuy est, hélas, un quasi inconnu. La preuve : « Beautiful Feet » constitue son troisième album solo et personne n’a vraiment songé à insister sur ses immenses qualités. On s’en occupe. Sorte de vagabond chargé d’apporter des bonnes nouvelles aux âmes égarées, notre homme manie le folk avec une légèreté naturelle qui aurait presque de quoi rendre jaloux le Ben Harper des temps acoustiques. C’est pourtant du côté de Nick Drake que le musicien lorgne, lui empruntant ce timbre de voix si doux, ces guitares sèches berçantes et, au bout du sentier, une reprise du titre « Road ». Nibs ne chante pas, il murmure. Il suggère à nos pensées de s’évader et à nos pieds de se déchausser pour aller danser une clairière. Et quand il ne murmure pas, Nibs laisse sa guitare se détendre en solitaire, comme sur le superbe « Lebombo Mountain Drive » ou à travers « Gito », au cours duquel un violon la rejoint. Un album profondément apaisant et attachant, qui semble avoir traversé tout un continent pour y piocher les plus humbles saveurs.          

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Terry ‘Big T’ Williams and Wesley ‘Junebug’ Jefferson

Meet me in the cotton field

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Terry Williams est né en 1960. A Clarksdale. Il a ensuite passé sa jeunesse dans la plantation de Farrell. A 12 ans, il est déjà placé sous la protection des Jelly Roll Kings (Frank Frost, Sam Carr et Big Jack Johnson). Son existence a été très mouvementée. Son addiction à la drogue lui a valu un séjour de six longues années au sein du pénitencier de Parchman Farm. Heureusement, à sa sortie, Morgan Freeman le catapulte comme directeur musical de son club Ground Zero, à Clarksdale. Il ouvre ensuite son propre club. Un juke joint situé à quelques dizaines de mètres du fameux carrefour ‘Crossroads’. Il a également enseigné au sein du Delta Blues Museum. Pour y dispenser des programmes éducatifs. Il a milité au sein d’une multitude de formations. Et sa toute dernière répond au patronyme de Big T Review Band.

Il a enregistré cet album en compagnie du bassiste/chanteur Wesley Jefferson. Il est également issu de Clarksdale. Un disque paru sur le label Broke & Hungry de St Louis. Son précédent opus, "Hellhounds in my shadow", remonte à 2002. Edité chez Stand on the Ocean, il avait reçu le concours de son Big T's Band. Quant à Wesley, il est âgé de 62 ans. Il est originaire de Coahoma County et pratique le blues depuis les 60’s.

"Meet me in the bottom" ouvre l’opus. Jefferson chante ce ‘field holler’, a capella. Pas de doute, nous sommes bien plantés dans le berceau du blues. Il Interprète d’une voix fatiguée  "Pocketful of money". Lee Williams siège derrière la batterie. Big T joue de ses six cordes en toute discrétion. Terry prend le relais aux vocaux pour attaquer son "Incarcerated blues". Sur cette plage autobiographique, ses accords sont acoustiques, mais également métalliques ; à cause du recours à une national steel. Pour le traditionnel "CC Rider", Lee est revenu aux drums. Big T a rebranché l'amplification pour sa gratte. Il chante d’un timbre grave, qui semble tout aussi las que celui de Wesley. Il est vrai que le long fleuve tranquille, qui s’écoule aussi paresseusement, juste à côté, ne prête guère à l’accélération des tempos. Jefferson chante son "The wreck". Il manifeste plus de puissance pour déclamer ses mots ; et le résultat est probant. Howlin’ Wolf transita autrefois par Clarksdale. Terry lui rend hommage, en chantant "The wolves are howling". Caractérisée par ce riff hypnotique répété à l’infini, cette compo est manifestement inspirée par ce musicien célèbre. Big T reprend le micro pour se farcir "Let's go down to Red's". Une référence au club. Il en profite pour citer tous les musiciens qui s’y sont produits. La cover du "Catfish blues" constitue la meilleure plage de l’elpee. L'intensité et le sens dramatique inondent la voix de Williams. Ses cordes sont largement amplifiées et accentuent encore le mal-être qui plombe cette plage. La voix et la démarche me rappellent même quelque part Jimi Hendrix. Et surtout sa manière d'aborder la pureté du blues. En y injectant bien moins d'artifices sonores, bien entendu! Le titre maître mérite également une mention particulière. Wesley y parle de sa jeunesse, de son père qui travaillait dans les champs de coton… Big T interprète en solitaire une version très primaire du "Can’t be satisfied" de Muddy Waters. Sa voix et sa sèche. De bonne facture, cet opus de downhome blues s’achève comme il avait commencé ; c'est-à-dire dans une interprétation a capella. De "Blues is like the river". Une nouvelle fois, Jefferson se charge de cet exercice de style. Une complainte qui aurait pu être reprise en chœur. Par les travailleurs des champs au début du siècle dernier, quelque part du côté de Clarksdale…

 

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Babyshambles

Shotters Nation

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Doherty arrêterait-il de jouer aux cons si les gens s’intéressaient beaucoup plus à sa musique qu’à ses grotesques tribulations ? Rien n’est moins sûr. Heureusement, le Briton est beaucoup plus doué pour manipuler la guitare et le micro que son image. Et avec un putain de disque comme « Shotters Nation » qui s’en soucierait, après tout ?

Second essai du trublion préféré des tabloïds et de sa bande, « Shotters Nation » nous dévoile un Doherty presque sincère et poétique, à mille lieues de son personnage médiatique. Bien que la plage d’ouverture, « Carry On Up the Morning », évoque inévitablement The Libertines, le reste s’en éloigne légèrement pour lorgner du côté des Stone Roses ou encore des Kinks. Pete Doherty y cosigne l’intégralité des titres. Sa bien-aimée et partenaire de guindaille Kate Moss n’est pas en reste puisqu’elle collabore sur pas moins de quatre morceaux dont les sympathiques « French Dog Blues » (coécrit également par Ian Brown) et « Baddie’s Boogie ». Le jeune homme a beau ne pas être un exemple à suivre, il n’en demeure pas moins une légende du rock’n’roll et ce « Shotters nation » d’excellente facture ne fait que le confirmer, une fois de plus.

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Demon’s Claws

Satan’s Little Pet Pig

Écrit par

Nouveaux venus au sein du catalogue In The Red Records, les cinq Canadiens de Demon’s Claws prouvent sur ce premier effort que la réputation rock & roll du label n’est pas usurpée. S’ils n’inventent rien de bien neuf, leur cocktail de rock garage, de blues, de country et de punk s’avère suffisamment explosif pour tenir l’auditeur en éveil. Que ce soit à travers le groove bluesy de « Shadow Of A Castle » ou le presque punk « Unemployement », Demon’s Claws maîtrise son terrain et sait dérouter son auditeur. Ainsi le très countrysant « That Old Outlaw » ne laisse en rien augurer de l’explosion furieuse qui tient lieu d’intro à « Wrong Side Of Town ».

Côté production, In The Red ne faillit pas à sa réputation : vocaux boueux, son cradingue, le tout dégage un furieux parfum de premières prises et confère au résultat final une sérieuse dose d’énergie et d’authenticité. Pour ceux qui ont prêté l’oreille aux précédentes productions du label telles que le duo de sauvages The King Khan & BBQ Show, on est en terrain connu. Un tracklist à la répartition nostalgique –face A/face B– soit une douzaine de titres pour 39 minutes. Droit au but et sans déchets. Rock & Roll.

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Dirtmusic

Dirtmusic

Écrit par

Dirtmusic est né de la rencontre entre Chris Eckman (The Walkabouts, Chris & Carla), Chris Brokaw (Codeine, Come, Pullman, Steve Wynn) et Hugo Race (ex- Bad Seeds et ancien leader de True Spirits). Les deux premiers sont yankees. Le troisième est australien. Tous trois sont multi-instrumentistes et se partagent les vocaux, les guitares acoustiques et électriques (y compris le steel bottleneck), les claviers (hammond, wurlitzer, harmonium), un zeste de percus, des drums, du mélodica et du banjo. En connaissant le profil des trois membres du projet, vous vous doutez que leur musique trempe dans un climat ténébreux. Souvent. Mais pas toujours. Certaines compos épousent ainsi la pop allègre. Celle du défunt Guided By Voices, par exemple. A l’instar de « Face of evil », traversé subrepticement d’un éclat d’électricité chatoyante. Du bref et déterminé « Panther hunting », également. Et si « Summer days » brille par sa mélodie ensoleillée, alors que le climatique « No sorrow more », dominé par ses riffs de guitare convulsifs et son filet de clavier fluide, aurait pu figurer au répertoire d’un Mark Knopfler, le reste nous plonge dans un univers bien plus sombre. Une sorte de folk blues urbain cinématique. Suffit de regarder les images de la pochette et du booklet pour s’en convaincre. En extrapolant, on pourrait imaginer un road movie, tourné à travers l’Amérique profonde… Ce qui n’empêche pas cet opus de receler l’une ou l’autre petite perle. Et je pense tout particulièrement à l’instrumental élégant et subtil « Erica moody », au vibrant et atmosphérique « Sun city casino », au dylanesque « Ballad of a dream » (même les inflexions sont empruntées au Zim), une remarquable compo de sept minutes imprimée sur un mid tempo, et de la séduisante cover du « Morning Dew » de Tim Rose qui clôt l’elpee. En outre, le reste de l’œuvre réserve son lot de bonnes surprises, nous entraînant aux confins des univers de Red House, Painters, Idaho ou encore Songs : Ohia. 

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Incubus

Look Alive (Dvd)

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Après « Alive At The Red Rocks », sorti en 2004, « Look Alive » constitue le deuxième Dvd ‘live’ d’Incubus. Enregistré lors de la dernière tournée accomplie par la formation californienne, « Look Alive » se concentre essentiellement sur les morceaux extraits de « A Crow Left Of the Murder » et « Light Grenades », ses deux derniers efforts studio. Les aficionados seront donc peut-être déçus de ne pas y retrouver les tubes de la bande à Brandon Boyd qui a préféré éviter la redite et se concentrer sur des titres absents du Dvd précédent. Au programme donc « Anna Molly », « Love Hurts » et autres « Megalomaniac ». Techniquement, « Look Alive » est presqu’impeccable. A cause de ses somptueuses images et du son quasi irréprochable. Par contre, côté contenu, le quintet s’est satisfait du minimum syndical. D’une durée totale de 2h, les morceaux ‘live’ sont entrecoupés de quelques images des coulisses de la tournée mondiale et rien d’autre. Aucun bonus. On fera donc comme eux : merci, au revoir.

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