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L’amour étrange de Coilguns…

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La Muerte
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Stéphane Reignier

Stéphane Reignier

Le rendez-vous incontournable du dernier week-end de juillet reste Les Nuits Secrètes. Se déroulant à Aulnoy-Aymeries, petite ville du nord de la France, sise à 18 km de Maubeuge, elles permettent de découvrir, dans un esprit festif mais fort familial, un peu plus de 70 concerts, répartis sur trois jours.
Nouveauté lors de cette édition, la présence d’une nouvelle piste. Baptisée ‘Eden’, elle est située à seulement quelques dizaines de mètres de la main stage. Prévue initialement pour accueillir le pôle régional des musiques actuelles, l’infrastructure métallique se prête admirablement bien à ce genre d’évènement.
Si la proximité géographique des deux podiums permet aux festivaliers de passer d’un endroit à l’autre en quelques foulées, elle présente néanmoins l’inconvénient de parasiter l’espace sonore tant les basses sont envahissantes.
Les parcours secrets –le fleuron des Nuits– sont, bien sûr, toujours intégrés au programme. Le principe ? Tu grimpes dans un bus, vitres calfeutrées, pour une destination et un concert dont tu ignores tout.
La richesse de l’affiche implique des choix difficiles !

Cap vers la grande scène, pour le set de Blow.

En 2013, Quentin Guglielmi (auteur, compositeur et chanteur) ainsi que Thomas Clairice (bassiste) militent d’abord sous le patronyme de 7IK et voguent sur l’expérimentation sonore. Jean-Etienne Maillard les rejoint un an plus tard, en osant le pari de transmuer un style sombre vers un plus léger et subtil. Blow vient de naître.

Sur les planches, ils sont soutenus par le batteur Pierre-Elie Abergel. Et les quatre amis d’enfance sont venus défendre les couleurs d’un premier Ep intitulé « Fall In Deep », un disque dont l’expression sonore aérienne et décomplexée oscille entre pop, électro, deep house ainsi que rock léger et transgressif.

Les mélodies planantes et accrocheuses sont simples, mais efficaces. Pas de fioritures. Plutôt un travail ciselé et une certaine constance dans la structure.

La ligne mélodique dessine des méandres imaginaires, un peu comme dans un rêve.

Le bassiste affiche une énergie folle. Les yeux révulsés et bouche grande ouverte, il laisse échapper une écume blanchâtre de ses lèvres. Endiablé ?

Place ensuite à Rocky programmé à l’Eden. N’y voyez aucun lien avec Sylvester Stallone, qui jouait le rôle d’un castard sur les rings de boxe. Mais une simple référence à la culture pop des années 80. Tout simplement.

Derrière ce patronyme étrange, se cachent Inès Kokou (chant) et trois Lillois, Tom Devos (percussions et claviers), Olivier Bruggeman (claviers et basse) et Laurent Paingault (guitare, basse et claviers).

Dès 2013, le quatuor a marqué de son empreinte la scène musicale en publiant un premier Ep baptisé « Chase the cool », un disque produit par Guillaume Brière (The Shoes). Le contenu ? Une pop sophistiquée taillée sur mesure pour le dancefloor.

Le combo est de retour six ans plus tard, dans ce bled, pour le bonheur des aficionados. Parce que c’est justement sur les planches que le quatuor s’exprime le mieux. A commencer par sa féline charismatique dont l’apparat ne laisse planer aucune doute, en ce qui concerne ses penchants ‘fashion victim’. Dreads perlées, combinaison de cuir et haut de corps échancré, elle s’avance sur l’estrade avec beaucoup d’aplomb. De sa voix frémissante, elle avoue tout de go qu’elle ne connaît rien de la set list. Elle accorde une totale confiance à ses musicos, un peu déboussolés, quand même, par autant de nonchalance.

Ils sont venus défendre les couleurs de « Soft Machines », hommage appuyé à la formation anglaise qui a marqué la fin des 60’s et révélé Robert Wyatt, Kevin Ayers ainsi que Daevid Allen.

Le ‘live’ de ce soir s’avère à la fois coloré et ambitieux sur fond de musique pop jouissive. Un moment doux partagé entre émotion et hédonisme.

Dansantes, langoureuses et envoûtantes, les mélodies sont teintées d’une électro pop où se mêlent de nombreuses influences qui oscillent du r&b au hip-hop, en passant par le rock.

Une musique singulière qui traverse le temps.

Retour sur la grande scène pour Her. ‘Elle’, en anglais, est le patronyme choisi par ses deux membres fondateurs, Simon Carpentier et Victor Solf. Ils sont venus défendre la cause des femmes et du féminisme. Mais encore ? Féminines refoulées, féministes ou fétichistes ?

Simon apparaît sobrement vêtu d’un pantalon noir, d’une chemise blanche cintrée et d’une veste rouge. Ce qui lui confère un look soul.

Il transpire une belle sensualité dans l’écriture des compos. Elle touche au désir, sinon au plaisir charnel. Au fond, Her explore la féminité à travers ses titres phares, adoptant ainsi presque une démarche militante.

La musicalité est à la fois très accessible et sophistiquée dans les sonorités. Pas de loops électroniques, pas de sons superflus. Mais, un gage de qualité et une précision syncopée rarement atteinte.

Tout naturellement, les chansons parlent de la femme, de l’amour, et des relations humaines. Le tube séculaire « Quite Like » évoque le fantasme, le songe, à travers une chanson très érotique, sexuelle même. Dans la mise en image, on y voit d’ailleurs une exploitation licencieuse de la féminité.

Ou encore le très populaire « Five Minutes » qui traite de la rencontre, du coup de foudre et du manque au sein d’une relation amoureuse. Une chanson chargée d’un pouvoir émotionnel. La marque à la pomme s’en est servie dans l'une de ses publicités et l’a propulsée dans les charts. Ce qui a également permis au combo de dépasser sa sphère bretonne originelle…

Mais aussi et surtout parce Victor, gorge nouée, a choisi ce moment pour annoncer que son comparse de toujours, Simon, a dû prendre un congé forcé, car il combat en ce moment un cancer. Une vibrante et poignante reconnaissance à la hauteur de ce grand Monsieur !

Avant de quitter l’estrade, le Sieur Solf rappelle à qui veut bien l’entendre qu’il est marié depuis deux ans à la plus extraordinaire des femmes. Histoire de faire passer un message aux plus perplexes d’entre nous, sans doute !

A 20 heures pétantes, votre serviteur monte dans le bus au milieu d’une bonne soixantaine de badauds, avides de curiosité. En route donc pour une destination mystérieuse ! Le véhicule est bourré à craquer ! Il y règne une chaleur suffocante. Ca suinte des aisselles. On entend d’ailleurs des récriminations adressées au chauffeur afin qu’il ouvre les fenêtres du toit, mais celui-ci ne s’exécute pas. « Les Sardines » de Sébastien prend ici un sens tout particulier !

Une petite demi heure plus tard, le véhicule stoppe net devant… une église ! Plutôt iconoclaste comme endroit !

C’est alors que des musiciens chevelus, moustachus comme feu Frank Zappa, vêtus de chemises venues d’un autre temps et de pantalons à pattes d’eph’, débarquent. Malgré la cascade de poils, ils ont des visages de poupon. Ils s’installent sur l’Autel. Seraient-ce les descendants des Beatles ? Pas du tout, mais les membres de Parcels (NDR : un patronyme qui s’inspire du nom d’un café/pâtisserie au sein duquel les musicos ont effectué leurs premiers pas), une formation australienne. Elle a fait récemment la une des médias en dévoilant « Overnight », un tout nouveau morceau réalisé sous la houlette du duo français Daft Punk.

Centenaire à eux cinq, Noah Hill (basse), Patrick Hetherington (clavier), Louie Swain (clavier), Anatole ‘Toto’ Serret (batterie) et Jules Crommelin (guitare), se sont rencontrés au lycée de Byron Bay, la ville sise la plus à l’Est du continent australien.

Entourés de parents encourageant l’expression artistique, ils sont parvenus à unir leur différente culture musicale pour former un savant mélange de pop, funk, et electronica.

Etablis à Berlin, ils sont vite repérés par label parisien Kitsuné (NDR : celui qui a découvert Two Door Cinema Club, Klaxons ou encore Hot Chip).

Le set ne manque pas de piment ! C’est sans doute la première fois qu’ils se produisent dans une église, s’amusent-ils à répéter. Sourires béats, ils prennent manifestement leur pied. Le bonheur est communicatif, le public est complètement subjugué.

Les gaillards possèdent une maîtrise absolue de leur art ! On frôle la perfection harmonique ! C’est d’une justesse et d’une finesse sans équivoque ! Le groove est finement mené. On peut aisément parler de génie mélodique !

Transporté par des cordes enjouées, les chansons se distinguent par leur simplicité et leur efficacité.

Moment insolite, lorsque Patrick brandit le triangle et percute énergiquement les arrêtes de cet instrument que d’autres ont depuis longtemps mis au placard.

Après plus d’une heure d’un ‘live’ surprenant, les superlatifs ne manquent pas ! Tout simplement impressionnant... à faire pâlir les plus grands !

Parcels m’a réconcilié avec Dieu !

Comment Julien Doré parviendra t-il à embrayer ? Pour le savoir, ‘go to the main stage’. Ce sera le dernier concert de la soirée. Les Dj’s emboîteront le pas ensuite jusqu’aux petites heures de la nuit. Pas la tasse de thé de votre serviteur !

Il est 22 heures, la plaine est bondée. La tranche d’âge est relativement large. De la petite fille aux couettes rousses jusqu’au vieillard édenté et titubant.

Doré s’est révélé en se présentant au casting de l'émission ‘Nouvelle Star’, en France, il y a dix ans déjà, pour y interpréter « Excellent », une compo signée Sharko... Cette reprise a ainsi permis à David Bartholomé et ses acolytes de rencontrer un nouveau public et à ce titre de connaître un succès culte propagé par de nombreux joueurs de ukulélé sur internet. « I Need Someone » subira le même sort.

Le mec est ultra populaire. Il affiche un fameux charisme. Ses mélodies sont belles. Et son grain de voix et reconnaissable entre mille.

Ses coups de gueule ne passent pas inaperçus non plus. Végétarien et fervent défenseur de la cause animale, il a posé tout récemment un geste couillu par une réinterprétation, dans les arènes de Nîmes (la mythique Corrida), de l’hymne anti-tauromachie de Francis Cabrel. Ce qui a inévitablement divisé le public. Démarche citoyenne, militante ou politique ? Le mec en a dans le falzar, en tout cas !

Sur les planches, en toile de fond, on aperçoit une esperluette géante. Comme un trou de serrure qui nous invite à regarder les événements sous un autre angle ou encore la symbolique de la notion de lien, de trait d’union qui unit les hommes dans un monde où la séparation est plutôt la constante...

Son tour de chant commence par « Le Lac », single issu de son dernier opus. Ce morceau sonne comme un retour aux sources, suscite la réflexion et glorifie l'amour, le féminin et la nature. Réaliser un travail d’écriture solitaire et introspectif et livrer ses pensées intimes à un grand nombre de personnes, reste très ambivalent comme démarche… A chacun ses choix après tout !

Le light show est très précis. Les gars à la technique accomplissent un travail remarquable.

Le contraste entre la douceur des vocalises et le caractère dansant des chansons est assez frappant. L’alchimie fonctionne pourtant à merveille.

Responsable d’un ‘live’ puissant, énergique et sincère, mais en y ajoutant cette pointe d’introspection, Juju ne cherche pas à jouer un rôle. Lorsqu’on force le déroulement des événements, on les abîme… L’artiste serait davantage dans un abandon et une incarnation, mais pas dans un jeu…

Des moments plus doux viendront ponctuer le show par un piano/voix, comme sur « Sublime et Silence ».

La suite du set va aligner une déferlante de tubes « Porto Vecchio », « Coco Câline », « Kiss Me Forever », etc. Sans oublier « Paris Seychelles », chanté sur sa grosse bécane.

Avant de quitter l’estrade, il rappelle qu’être en bonne santé n’a pas de prix. Il se tourne vers l’espace réservé aux PMR comme une main tendue à une certaine Agathe.

Avant de regagner mes pénates, je m’arrête pour boire un coup. Décidément les bières françaises n’ont aucun goût. Vivement le retour en Belgique !

(Organisation : Les Nuits Secrètes)

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dimanche, 09 juillet 2017 03:00

LaSemo 2017 : dimanche 9 juillet

En ce dernier jour du LaSemo, les conditions estivales demeurent. Il devrait pleuvoir seulement en toute fin de nuit. Une aubaine pour les organisateurs !
La plaine est un peu plus clairsemée que la veille. Est-ce une faute de goût dans la programmation ?
Quand on croise les quelques festivaliers rencontrés les jours précédents, on remarque qu’ils ont tous des yeux gonflés et que leur peau tire sur le jaune. La fatigue commence à opérer !
Le site est d’une propreté à faire pâlir un Dour Festival. Faut dire que les bénévoles travaillent d’arrache-pied afin de l’entretenir. Et le public est fort différent, plus propre, plus familial, plus respectueux aussi ! Si ici, le peuple recherche avant tout un moment de détente, dans le second cas, c’est nettement le côté découverte et festif qui prime.
Votre serviteur est nettement moins tenté par le menu proposé aujourd’hui ! Faute avouée est à moitié pardonnée.

Un nom m’attire particulièrement : celui de Barcella. Je ne sais trop pourquoi, mais je me dirige vers la petite scène où un bon millier de personnes sont rassemblées.

Très impressionnant, le gaillard est vêtu d’une chemise longue en flanelle, et coiffé d’un bonnet en laine. Il en a du courage, alors que le soleil frappe durement sur Enghien. Il perle de sueur tout comme les festivaliers d’ailleurs (NDR : mais eux ne portent que le minimum syndical).

Homme de scène, il a décroché plusieurs prix émérites : championnats de France de Slam Poésie, prix Jacques Brel de Vesoul, récompense auprès de l'académie Charles Cros, pour son spectacle ‘Charabia’, etc.

Très à l’aise sur l’estrade, il jouit d’une longue expérience, puisqu’il a notamment assuré le supporting act de Jacques Higelin, Francis Cabrel, Sanseverino, Cali, Tryo, Zebda ou encore Thomas Dutronc.

Mathieu Ladevèze, à l’état civil, est un amoureux de la langue de Voltaire. Il aime le mot, le détourne de son contexte, l’utilise comme matière première, le façonne, l’envie, l’élève, le fait grandir, trie le bon grain de l’ivraie, avant qu’il ne renaisse dans chacun de ses textes, sur une musique dont la poésie moderne colle parfaitement à la chanson française.

Une évidence ! La seule. Il propose un ‘live’ où n’ont droit de cité que l’humour et la joie de vivre. Le gaillard rend festif ses propos, les malmènes, les triture, les enjolive parfois sans tomber dans la mièvrerie. Les seuls maîtres mots : bonheur et onirisme !

Cataloguer cet artiste de bouffon serait lui faire honte. C’est plus que ça. Bien plus ! Toujours en recherche d’exigence et d’inédit, sa conception musicale est concise et précise, entourant des jeux de mots percutants et réfléchis, tout au long d’un flow soutenu par des textes rageurs et affûtés, qu’il dispense en manifestant une autodérision majeure et éphémère.

Son énergie est contagieuse. Il passera d’ailleurs la moitié du concert sur le toit du piano d’un de ses musicos. Faut croire que le matos est solide. Ce type est vraiment déjanté.

Moment fort du spectacle, lorsque dans un élan de courage, il adresse un message au public féminin venu en masse. Lors d’un discours éloquent, il rend hommage aux… salopes. 

Mais pas misogyne pour un sou (selon ses propres dires), il sous-entend par là, les maladies, les catastrophes, etc. Bref, toutes ces saloperies qui nous empoisonnent la vie et qu’il qualifie ainsi…

Le public, pris au jeu, scande de plus en plus fort, cette expression rendue vulgaire aux oreilles des plus jeunes, présents eux aussi. Alors, pour faire passe la pilule (le politiquement correct est de mise), il insiste pour la transformer en ‘escalope’. C’est plus doux, certes, mais l’essence même a perdu de son intensité et de sa crédibilité…

Après une heure d’une jolie parenthèse inattendue, à bâbord toute ! A une centaine de mètres de là, se déroule un spectacle tout public. Intitulé ‘Voyage en bordure du bout du monde’, il narre les aventures du philosophe Sophocle.

Curieux, je prends place au milieu d’une ribambelle d’enfants bouches bées. Nous nous retrouvons tous au cœur d’une histoire qui traite de clowneries, tragédies et magies noires. Plutôt sympa comme expérience !

Entrons ensuite à l’intérieur du château. C’est un vieux bâtiment et il y fait bien frais ! Un showcase y est à nouveau organisé ! Surprise, c’est à nouveau Barcella qui s’y produit.

Que faire ? Je décide de rester ! L’air est frais et une hôtesse vient apporter aux convives une coupe de champagne. Comment refuser ?

L’angulaire est quelque peu différente. D’un concert accordé devant un millier de personnes, le gars se retrouve prostré face à un petit parterre réunissant à peine trente convives triés sur le volet.

Le set est davantage acoustique, le drummer n’a emporté qu’une grosse caisse, une caisse claire, un charley et une paire de balais. Chauve, le claviériste se sert d’un synthé moins sophistiqué. Pas question de s’y poser !

Mathieu en profite alors pour entamer un tour de chant, privilégiant les compos non abordées précédemment et celles qui ont fait le succès festif que l’on connaît.

L’énergie est forcément plus contenue ici, l’environnement affiche ses limites ! Mais, de nouveau, ce concert est de très bonne facture.

Virage à 180 degrés en compagnie de Soviet Suprem. La peur de prendre dix ans au goulag m’incite à me diriger, tout droit, vers la petite scène. Pas le choix ! Autant dire que je suis entre le marteau… et la faucille (faux cils ?)…

Mais qui sont-ils ? Des soldats de l’ex-URSS ? A en décevoir certains, il s’agit tout simplement d’un groupe s'appropriant un style de musique faussement originaire des pays de l'Union soviétique, mêlant surtout influences balkaniques, militaro-punk et électro. Le tout, chanté dans la langue de Molière.

Mais que veulent-ils ? Déclencher la révolution chez ses sympathisants ? Peut-être ! En tous cas, parfois surnommés les ‘Beastie Boys des Balkans’, Sylvester Staline (alias R.wan, chanteur du groupe Java), John Lénine (alias Toma Feterman, chanteur de La Caravane Passe) rejoints par DJ Croute Chef, ne souhaitent ni plus, ni moins, insuffler chez les quelques léthargiques encore statiques qu’une sacrée dose de sons tonitruants et mettre le feu… au rideau de fer !

Les personnages, créés de toute pièce, prônent le rassemblement des peuples amateurs de musiques festives et la révolution du dancefloor par une relecture des musiques du monde à travers un prisme soviétique sur fond d’accents politiques déjantés. Vous comprenez toujours ? Tant mieux, parce que votre serviteur, lui s’y perd un peu…

Au final, alors que presque trente ans nous séparent de la chute du Mur de Berlin, les codes de la guerre froide sont encore bien présents ! Résultat des courses, ce cocktail a failli faire… Führer !

On n’est plus dans le second degré, mais dans le trentième ! Ames sensibles, s’abstenir donc !

Votre chroniqueur prend maintenant le temps d’une pause bien méritée et s’assied dans l’herbe du ‘Jardin Fleuri’ afin d’y contempler un spectacle de funambule. Suspendues à un fil en acier, les Filles Du Renard Pale défient gracieusement les lois de l’apesanteur, entre poésie et légèreté.

Une bonne quinzaine de minutes plus tard, re-direction la petite scène pour y entendre les Fatals Picards.

Issus de Paris (et non du Nord de la France, comme leur patronyme pourrait le laisser penser), ils prodiguent un savant mélange entre ska et variétés. Autant le dire, c’est kitsch à souhait ! Du spectacle au ras des pâquerettes même…

De quoi mourir d’ennui ! Même leur titre phare, « Bernard Lavilliers », pourtant décapant, ne parvient pas à susciter, en mon for intérieur, un soupçon d’adrénaline. Les bâillements s’éternisent à s’en décrocher la mâchoire. Il est temps de changer d’air !

J’en profite alors pour faire le plein de calories auprès d’un stand vietnamien.

Pas facile pour un artiste de revenir sur le devant médiatique lorsque, pur produit marketing issu de l’industrie musicale, on a connu un succès aussi fulgurant qu’inattendu.

C’est le cas de Saule ! Sa déferlante « Dusty Men », qui l’associe à Charlie Winston, compte plus 100 000 singles vendus et 10 millions de vues sur Youtube !

Mais, c’est mal connaître le Montois d’origine ! Loin de ses collaborations opérées en compagnie de Franco Dragone, Dominique A, Charlie Winston, Benoît Mariage, Sacha Toorop ou encore Samuel Tilman, il vient défendre au LaSemo les couleurs d’un nouvel album, fraîchement sorti...

Intitulé « L’embellie » et mis en forme par l’Américain Mark Plati (David Bowie, The Cure, Alain Bashung et les Rita Mitsouko, entre autres), ce disque est fondé, comme son nom l’indique, sur un positivisme éclairé, un embryon de renaissance.

A 20 heures pétantes, il débarque, entouré de quelques musiciens ! Une prestation sans surprise, entre chansons accrocheuses (« Comme »), belles rythmiques (« Respire ») et titres plus intimistes et profonds (« Delove Song »).

Saule est un amoureux de la sémantique et est doté d’une capacité pour écrire de jolies chansons dans la langue de Molière.

Généreux, exubérant, passionné et persévérant, il dépassera ses limites et sa timidité naturelle sur les planches pour le grand bien du parterre lui aussi… passionné !

Babylon Circus clôture cette dixième édition. Une nouvelle page de l’histoire musicale se tourne ! Comme dit l’adage, toutes les bonnes choses ont une fin !

De nombreux bénévoles sont déjà affairés à démonter une partie du matos, comme la petite scène, les décors, etc.

Le site est nettement plus clairsemé à cette heure par rapport à la veille. Faut dire que le lendemain, c’est un jour ouvré. Qui dit juillet, ne rime pas forcément avec congé !

Formé en 1995 à Lyon, le combo s’est forgé peu à peu une réputation solide qui l’a emmené à découvrir au gré des tournées pas moins de 35 pays différents. 

Objectivement, le travail de créativité est abouti. Les cuivres font la part belle aux compositions, parfois très en retrait par rapport aux guitares. C’est intelligemment construit !

Rock alternatif et chanson française se conjuguent au milieu d'un ska sorti de nulle part. Le groupe a traduit cette diversité en force.

Mais, BC s’y perd un peu au final. Les sonorités laissent percevoir un sentiment de déjà entendu et réentendu, comme s’il s’essayait encore dans un style avant de l’épouser définitivement.

Poussive, la prestation dispensée éveille à peine quelques applaudissements parmi l’auditoire. Seuls les fans insulaires restent éveillés.

Autant y aller tout de go, votre serviteur n’a pas du tout été convaincu par ce qui devait être l’apothéose de la soirée.

Frustrant de terminer sur une fausse note n’est-ce pas ?

(Organisation : LaSemo)

vendredi, 14 juillet 2017 02:55

Alice Spapen, une merveille !

Après s’être produite régulièrement en solo, Alice Spapen participe à The Voice saison 1, à l’âge de 17 ans.

Suite à ce moment marquant elle perfectionne son chant au jazz studio d’Anvers où elle rencontre Arthur, guitariste.

Leur complicité est immédiate et les mène à créer le groupe "Call me Lia".

Parallèlement, Alice décide de se lancer dans un projet acoustique plus personnel en français, mais toujours avec Arthur, et avec le soutien d’un violoncelliste sur scène.

Le trio nous plonge dans un univers intimiste et féérique, parfois drôle, parfois mélancolique, emmené par la douce voix aérienne d’Alice. A découvrir dans un premier EP, « Lueur », et un clip, « Coup bas » en cliquant ici .

Cette année, elle participera au Francofolies de Spa avec son projet personnel de chansons françaises, Alice Spa. Une session acoustique émouvante a d'ailleurs été enregistrée (disponible ici) .
vendredi, 14 juillet 2017 02:43

La "Fin du Monde" est proche !

Avec son nouveau clip « La Fin Du Monde » , titre extrait de son dernier album ii3, iNA-iCH exprime l’espoir d’un nouveau monde face à la folie des hommes.

A découvrir ici .

« A l'image de Mademoiselle K, une Nina Hagen contemporaine. » MARIANNE
« Indomptable et survoltée, une écorchée vive que rien n’arrête. »OUI FM
« Un chant de révolte agressif mais positif pour réveiller la lumière en chacun de nous. » FRANCOFANS
« Un album singulier où la musique semble être le sang qui frappe les tempes, avec une tendance à une certaine tension artérielle. » LYLO
« Kim-Thuy Nguyen est une Muriel Moreno sous extasy ou une Shirley Manson électrocutée. » SOUL KITCHEN
« Autant de titres forts et véritablement addictifs. » LONGUEUR D’ONDES
« Un mélange d’esthétisme et d’art à l’image de la chanteuse, exprime la fureur et le combat. » NOUVELLE VAGUE

 

 

vendredi, 14 juillet 2017 02:37

Roule, roule ...

Obsédés par leurs deux roues qu’ils emmènent un peu partout dans leurs pérégrinations et voyages, les Helvètes semblent dans ce clip complètement dopé à l’adrénaline que leur procure cette course folle.

Duck Duck Grey Duck sortira son prochain album à l’automne. Et si ce disque nomade, élaboré sur les routes, s’annonce plus sombre et spectral, le band nous en délivre ici un single bien punchy et coloré.

Vibrez donc ici sur l’hymne groovy de l’été 'Ride My Bike'.

 

vendredi, 14 juillet 2017 02:26

Que "Justice" soit faite !

Une bombe d'esthétisme... On ne peut pas mieux résumer le nouveau clip du duo électro-pop RIVE du titre « Justice » (à découvrir ici ) tiré de leur tout premier EP, Vermillon (distribution Sony Music).

Un patchwork d'images d'archive et de références détournées au grès des animations et qui offrent une autre réalité, une nouvelle lecture.

Un résultat poétique et détonnant où on se laisse emporter par les images d'une beauté rare.

RIVE EN CONCERT:

20/07/2017 : Francofolies de Spa
9/08/2017 : Brussels Summer Festival
25/08/2017 : Bucolique Festival - Ferrières
26/08/2017 : Août en éclats - Soignies
26/08/2017 : Festival Les Solidarités - Namur
21/09/2017 : Nuits du Soir (Le Botanique) - Bruxelles

samedi, 08 juillet 2017 03:00

LaSemo 2017 : samedi 8 juillet

Seconde journée du LaSemo. Il fait toujours aussi chaud ! Il est pourtant 18 heures lorsque les pieds de votre serviteur foulent la plaine du Château d’Enghien.
Les moustiques profitent de cette profusion de bras nus pour vous attaquer et vous piquer, sans crier gare. Outre la protection contre les rayons du soleil, il est judicieux de se badigeonner la peau de produits adéquats pour éviter ou soigner les démangeaisons.
Les couacs de la veille semblent avoir été solutionnés ; on peut maintenant recharger ses pépètes sans trop de difficultés. Les appareils fonctionnent correctement ! Ouf !
Votre serviteur en profite pour approvisionner son bracelet électronique, placé au poignet, pas à la cheville, quand même !
L’affiche est encore superbe. Et déjà un choix cornélien se pose. Finalement, la décision est prise. Ce sera le régional de l'étape, en l’occurrence le sympathique rebelle Cédric Gervy, la candide et ‘freluquette’ Bini (la grosse surprise de la journée) ainsi que la bande à Alex Callier et Raymond Geerts, Hooverphonic.
Jean-Jean (l’animateur phare) rappelle constamment qu’il serait sage que les parents négligents évitent de paumer consciemment leurs enfants, pour profiter du spectacle.
C’est fou le nombre de bambins esseulés et apeurés que l’on croise ! Alors qu’il suffirait de se rendre aux stands appropriés pour leur réserver une nominette sur laquelle figurerait un numéro de téléphone utile. La parenthèse est close.

Pas de temps à perdre ! On entend au loin une voix qui semble familière. Celle de Cédric Gervy.

Un habitué des lieux. Sur les dix éditions, il s’est produit à neuf reprises. C’est dire s’il est apprécié !

Un LaSemo sans Gervy, c’est comme si vous mangiez des frites sans sel ! Quelque chose de complètement inconcevable dans le plat pays…

Votre serviteur apprécie cet artiste. Un personnage particulièrement humain, disponible et d’une sincérité à toute épreuve. Sans langue de bois, il s’est livré à un sympathique jeu de questions/réponses, il y a deux ans. Une interview touchante !

D’habitude, il écume les scènes en solo. Il s’est lancé, pendant quelques années, au sein d’un projet collectif : Cedric (et les) Gervy, impliquant Mr Chapeau, le gratteur RenRadio et le drummer Tyler Von Durden. Courant 2009, ce dernier a été remplacé par The Robot.

Balayant d’un revers de la main cette quasi-étape obligée de starification, il a préféré mettre un terme à cette collaboration afin de poursuivre en solitaire la propagation de sa bonne humeur. Le titre « Putain, j’ai failli être connu » est éloquent à ce sujet.

Oh, surprise, aujourd’hui, il est flanqué de ses comparses d’autrefois. Le spectacle risque d’être à la hauteur de cet anniversaire. Dix ans, ce n’est pas rien quand même !

D’emblée, il affirme qu’il serait heureux d’être encore là dans une décennie. Nous aussi l’ami !

Il s’adresse aux plus jeunes et leur demande s’ils sont heureux d’être en congé, parce lui l’est depuis quelques jours (il est prof de néerlandais). Natuurlijk !

Son fil conducteur, c’est le calembour. Mais pas que ! Parce que le leitmotiv va bien au-delà.

Chacune de ses chansons véhicule des messages forts et pertinents. Les thématiques sont souvent dénuées de tout stéréotype et bien éloignées de ce fameux ‘compromis à la Belge’

Gervy, chanteur sérieux, mais ne s’y prenant pas trop ?

Il dépeint les problèmes sociétaux à travaux des thématiques choisies en fonction du moment (la crise, l’addiction aux jeux, …) Mais, ne dites surtout pas que c’est un chanteur engagé !

Détail intéressant, l’auditoire est composé d’une pyramide des âges très large. De jeunes enfants accompagnent leurs parents. C’est dire la popularité de ce mec. Tout a fait justifiée d’ailleurs…

Lui, ce n’est pas du sang qui coule dans ses veines, mais un savant mélange de bonne humeur et de joie de vivre.

Autant dire que ses concerts sont synonymes de franche rigolade. C’est une thérapie contre la morosité ambiante à lui tout seul. Faudrait même que la sécurité sociale rembourse chacune de ses prestations tant il fait du bien à l’âme. On en ressort complètement soulagé. La larme à l’œil même, tant les fous rires sont légion…

Ses plus gros titres ont été scandés par un parterre en transe : « George est content », « Que c’est chiant le reggae », …

Direction maintenant le Château, pour y assister au showcase privé de Bini. Je ne connais pas. Autant découvrir.

Certains festivaliers confondent la jeune fille avec un quasi-homonyme baptisée Bibie (la black ronde qui chantait « Tout simplement » en 1985). Ce n’est pas dans le même registre ! Elle n’a pas la même carrure, non plus…

La sécurité à l’entrée accomplit parfaitement son travail. Il faut montrer patte blanche si l’on veut accéder au précieux sésame. Par ces temps anxiogènes qui courent, c’est rassurant !

Du haut de ses dix-huit printemps, la demoiselle pose des mots en français sur des accords universels, histoire d’emballer des morceaux tout fous et un peu foutraques.

Elle est accompagnée du padre. Et en pyjama s’il vous plaît ! Tenue normale pour une gamine de cet âge ? Le show s’annonce très second degré, en tout cas…

Mais, il en faut plus pour la déstabiliser ! Elle s’accroupit, prend une feuille de papier et griffonne les titres qu’elle va interpréter !

Et votre serviteur ne s’est pas trompé ! Elle s’excuse presque d’être là et baragouine quelques mots. Elle ignorait même, jusqu’à il y a peu qu’elle devait assurer un mini concert d’une demi-heure…

Elle en a même oublié son capodastre (système utilisé pour transposer le manche de guitare). Heureusement que papa pense à tout, n’est ce pas ?

D’un pas décidé, il s’exécute machinalement. Habitué de ces turpitudes ? Ca peut parfois servir un père, s’exclame t-elle, hilare.

Le public réunit une bonne vingtaine d’âmes qui vivent ! Pas mal se sont assis sur le sol joliment vitrifié, tout en sirotant la coupe de champagne offerte par la maison. Sympa la vie de châtelain !

Sèche à la main, lunettes rondes trop grandes pour elle et cul posé sur une vieille chaise en bois, elle commence à fredonner les premières notes d’une prestation qui restera iconoclaste.

La voix est fluette, son timbre fébrile. Presque inaudible. Faut dire que la gonzesse travaille sans micro.

Ses histoires, sont les siennes, elles lui appartiennent. Elle s’amuse à déclamer ses déceptions amoureuses. A les détourner, à les chantourner, à la chantonner, tout en légèreté.

Ses textes sont à la fois tristes et rigolos. On se surprend à sourire au détour d’une larme. Ou pleurer, au détour d’un sourire. C’est sûr, ‘elle n’aime pas les gens qui font du yoga’ !

Malgré son petit mètre soixante, on devient tout petit devant Bini et sa comparse Sandy (NDR : entendez par là, sa six cordes qu’elle alterne avec un ukulélé aussi grand qu’elle).

Puis, la donzelle surprend l’auditoire en fredonnant une kyrielle de tubes (« Let it be », « Somenone like you », etc., …) durant trois bonnes minutes sur un ton monocorde. Suffit de pincer deux cordes pour faire une chanson, dit-elle, en affichant un large sourire. Oui, mais faut du talent ma chérie ! Le tien par exemple…

Après une pause dînatoire bien méritée, prise au détour d’un stand bouffe, votre serviteur se dirige vers ce qui clôturera cette seconde journée de festival, à savoir Hooverphonic.

Fondé en 1995 par Alex Callier (basse, programmations et production) et Raymond Geerts (guitares), le groupe belge reste l’une des formations les plus populaires du pays.

Celui aussi qui a connu le plus de défections parmi ses chanteuses ! A commencer par Liesje Sadonius qui participera à l’enregistrement d’un premier album encensé par la presse en 1996, « A New Stereophonic Sound Spectacula ».

L’année suivante, Geike Arnaert lui succède sur « Blue Wonder Power Milk ». Mais, elle quitte le groupe pour voler de ses propres ailes, un an après la réalisation du septième opus, « The President of the LSD Golf Club ».

En 2010, c’est Noémie Wolfs qui rejoint l’équipe. Détail croustillant, elle ne possède pas d’expérience musicale et n’a suivi aucun cours de solfège.

Le groupe se concentre alors sur la réalisation de « The Night Before ». En 2013, elle participe à l’enregistrement de « Reflection », le dixième du genre.

Un an plus tard, la formation prend le parti de revisiter son propre répertoire à l’aide d’un orchestre symphonique, « Hooverphonic With Orchestra ».

C’est justement sous cette angulaire intrigante et rafraîchissante que le groupe va articuler son show.

Ils sont dix-sept sur l’estrade. Enfin, dix-huit si on compte la personne qui se charge du langage des signes. La partie symphonique est disposée au centre et les musicos sont répartis autour.

Si les cordes apportent un côté ouaté, voire glamour, l’instrumentation électrique transgresse discrètement cette courbe ascendante.

Le set offre une relecture de vingt années de tubes récents ou anciens (« Boomerang », « Gravity », « Ether », « Angels Never Dies », etc.).

Les vocalises sont assurées par les voix distinctes et intrigantes de Pieter Peirsman (qui se charge également de la gratte électrique) ainsi que de Kimberly Dhondt et Nina Sampermans. Ces dernières ont opté pour l’extrême gauche du podium. Ces différents timbres vont communiquer une identité spécifique à chaque chanson.

Un des moments forts de ce live, voire de cette édition toute entière, viendra de la prestation de Mister Peirsman, lors de la reprise de « Vinegar and Salt ». Foi de festivalier, jamais un timbre de voix ne m’a procuré autant d’émotions.

Ou encore, cette participation massive et fédératrice du public en entonnant ses ‘la-la-la’ sur « Hiding In A Song ».

Alex Callier échange régulièrement auprès de ses fans dans un français approximatif. Il s’autorise même à balancer quelques blagues. C’est dire !

Au total, une heure trente de chansons emblématiques proches des versions originales ou en s’y éloignant, mais issues d’un répertoire riche et varié.

Un set sobre, efficace et élégant. Que demande le peuple ?

Encore une soirée placée sous de bons auspices. Un petit détour à l’espace guinguette, histoire de se dégourdir le popotin ? Peut-être demain…

(Organisation : LaSemo)

 

vendredi, 07 juillet 2017 03:00

LaSemo 2017 : vendredi 7 juillet

Grande date pour le LaSemo ! Dix ans déjà que ce festival agite les conduits auditifs de passionnés en diversités…
Particulier dans son concept, il fait figure d’OVNI parmi ses concurrents. Ici, on ne vient pas seulement écouter de la musique. Le prisme est beaucoup plus étendu, oscillant quelque part entre volonté un brin philanthropique et triangulaire culturelle, idéologique et écologique…
Les activités sont nombreuses. Voire peut-être un peu trop. On ne sait plus où donner de la tête. Quoiqu’il en soit, ce rendez-vous reste familial. On y croise ci et là de jeunes enfants, accompagnant leurs parents, de jeunes couples amoureux ou des grands-parents, qui gambadent dans l’enceinte du château…
Tout est pensé et réfléchi afin qu’on s’y sente bien. Il y a des stands de grimage, des funambules, des clowns, des spectacles ouverts, des cabarets coquins (NDR : oui, oui, vous avez bien lu !), sans oublier un système de garderie pour celles et ceux qui souhaitent profiter sereinement du show sans avoir les bambins dans les pattes…
Le LaSemo est un évènement qui privilégie le développement durable. Ici, on ne badine pas avec la nature. On l’aime, on la respecte et on la vénère. La récupération est le maître mot : gobelets réutilisables, décoration à l’aide de vieux parapluies, salons de jardin en palette, toilettes sèches, etc.
Cocorico, cette année les organisateurs ont instauré le système des ‘pépètes’. Entendez par là, un bracelet magnétique que l’on peut recharger à sa guise à l’aide de bornes dispersées sur le site pour se remplir la bedaine ou encore charger son sang de malt et de houblon…
Et pour ceux qui souhaitent s’assurer une hygiène de vie sans faille, des pompes à eau ont été installées tout au long du parcours, histoire de s’hydrater pour pas un rond. Une idée qui devrait inspirer d’autres organisateurs…
Si les superlatifs ne manquent pas –à juste titre– force est de constater que de petits couacs sont venus enrayer cette sympathique manifestation.
A commencer par un problème informatique paralysant toute transaction par carte bancaire durant une bonne partie de la journée. Sans oublier, l’attitude de nombreux bénévoles, amorphes, auprès de qui il est impossible d’obtenir la moindre information bêta…
Jean-Jean ouvre la séance. C’est le présentateur complètement givré chargé d’introduire, avec humour et légèreté, les artistes. L’ambassadeur des lieux depuis de nombreuses éditions, en quelque sorte !
Le soleil de ce vendredi tape dur sur les épaules. La sueur perle sur les visages…

En tout cas, pas de quoi refroidir votre serviteur qui débarque tambour battant pour profiter de la prestation de Nicolas Michaux, sur la petite scène.

Dès l’aventure d’Eté 67 terminée (une formation qui a sévi de 1998 à 2002), le gaillard ne chôme pas, puisqu’il aligne deux Eps et deux elpees ; mais surtout quelques tubes dont « Dis-moi encore » ou « Tu n’es pas là », qui vont alors littéralement squatter les ondes radiophoniques…

Cette aventure d’adolescents conduira Nico et son team à fouler les planches des plus grandes salles de Belgique. Et lui permettra de se forger une solide expérience. 

Son exil au Danemark, durant une année, par amour pour sa dulcinée, va lui insuffler une inspiration fulgurante. Il reviendra chargé d’une matière première au sein de laquelle il se dévoile presque timidement.

Enregistré à Bruxelles, « A la vie, à la mort » est le fruit du ‘do it yourself’ ! Une guitare acoustique, un clavier Casiotone et un matos minimaliste alimentent ce premier essai solo introspectif.

Qui a quand même bénéficié du concours d’une fine équipe composée de Ted Clark (bassiste écossais), Morgan Vigilante (drummer), Pierre Van Braekel (manager de Girls in Hawaï), Grégoire Maus (éditeur des disques de Stanley Brinks) et Julien Rauïs (ingénieur du son et DJ bruxellois).

Le singer, chaussé d’une paire de lunettes à la ‘top gun’ (pas facile de chanter quand on a le soleil dans la tronche), entame un tour de chant dans la parfaite continuité de son univers. Doux, limpide et rassurant !

Des chansons destinées à un auditoire qui exige une musique de qualité et une finesse dans l’écriture…

D’une voix timorée, le singer survole des thématiques personnelles, singulières, fragiles et positives. En y injectant parfois une teinte d’ironie, voire de cynisme (« A la vie, à la mort », « Croire en ma chance », « Avec vous ») sur fond de déclinaisons dichotomiques de la vie. On sent le jeune blessé au plus profond de son âme lorsqu’il effleure le sujet de l’amour.

Les chansons oscillent entre pop et folk, des chansons empreintes de candeur, de douceur et de fraîcheur. C’est gentillet à souhait.

Direction la grande scène maintenant ! Cocoon s’y produit devant un hémicycle de fans impatiens.

Mark Daumail a mis entre parenthèse son bébé, pourtant devenu un groupe a succès (grâce notamment à « Chupee » et « On My Way »), depuis –entre autres– le départ de sa moitié artistique Morgane Imbeaud, pour se consacrer à un projet solo fort différent, concrétisé par « Speed of Light », en 2014, unanimement salué par la critique, présageant ainsi une fermeture définitive de la page Cocoon.

Cependant, fin 2014, à la suite de circonstances familiales (la détection d’une maladie cardiaque chez son nouveau-né), il décide d’écrire encore et encore et compose de nouvelles chansons pour le fiston.

Encouragé par son entourage, la maturation de ses productions figurera sur « Welcome Home ».

Le songwriter a soigneusement puisé ses sources principales d’inspiration chez Neil Young, Bon Iver et Harry Nilsson. Il pratique une folk et soul old school en racontant les moments forts qui ont marqué sa vie, comme l’engagement amoureux envers sa femme (« Retreat », « Watch My Back »), le temps passé à l’hôpital en compagnie de son enfant et sa mère (« Get Well Soon », « I Can’t Wait », « Miracle » et « Legacy »), sans oublier la rupture avec sa doublure vocale (« Cross »).

Parfois poussiéreux, l’univers musical de Cocoon est un peu mielleux et se prête difficilement à la main stage. Un show plus intimiste aurait sans doute été mieux adapté à l’esprit de son répertoire.

Quoiqu’il en soit, relaxantes et agréables, les jolies mélodies s’enchaînent. Le climat est particulièrement feutré.

Les amoureux s’enlacent au gré des chansons comme si le combo cherchait à placer les festivaliers sous couveuse pour les protéger d’un quelconque danger. Le tout défile au cœur d’une harmonie maîtrisée.

Les bras balancent de gauche à droite… nonchalamment. C’est joli ! Un voyage aérien parfait pour poursuivre son été !

Mais au fond, l’essentiel est ailleurs. Mark est parvenu à redonner ses lettres de noblesses à un patronyme qu’on croyait définitivement mis au placard pour l’éternité.

Retour vers la petite scène aux alentours de 21 heures 15 afin de découvrir BaliMurphy.

Un nom qui brûle sur toutes les lèvres, mais dont votre serviteur ignore tout. Ce sera donc une surprise ! Comme dit l’adage, faute avouée est à moitié pardonnée.

Ce ne sont pas pourtant des nouveaux venus dans le paysage ! Le band a vu le jour en 1999 et a écumé depuis les plus grandes scènes francophones (Francofolies Spa/Montréal/La Rochelle, Montreux Jazz Festival, Coup de Cœur Francophone de Montréal, Printemps de Bourges…)

BaliMurphy, c’est une alchimie complexe entre folk et chanson française, le tout propulsé par une énergie dévorante.

Le quintet est venu défendre les couleurs d’un quatrième opus, Il est sorti au printemps dernier et s’intitule « Nos voiles ». Rémi Rotsaert (Dalton Télégramme) y apporte ses riffs tranchants, lui conférant ainsi une sonorité plus rock que d’habitude.

L’ambiance est quelque peu différente de ce que votre serviteur a pu voir jusqu’alors. Si nous étions clairement dans une ambiance très zen, ici, il en est tout autrement. Le set décoiffe même !

Comparaison n’est pas raison, mais on pourrait allègrement comparer les Bali’ à une réplique de Louise Attaque. Tant dans l’esprit que l’approche artistique.

La richesse de leur formation musicale et le mélange subtil de l’instrumentation apporte une réelle touche de pétillant. Le groupe suscite d’emblée l’adhésion du public en plein délire !

Ca bouge, ça virevolte, ça pousse des gloussements de joie, ça suinte de bonheur ! Bref, les compos respirent la joie de vivre et l’amour avec un grand A.

Les applaudissements fusent de toute part tout au long du set. Un couronnement pour une formation qui met du cœur à l’ouvrage depuis ses débuts.

A grand renfort de tubes et de concerts énergiques, le combo est parvenu à conquérir durablement les coeur et les oreilles de milliers de fans.

Dernier concert clôturant cette soirée, celui d’Asaf Avidan.

Auteur-compositeur-interprète, il se destinait initialement au cinéma d’animation. Sa passion pour le chant et la musique est soudainement née lorsque sa fiancée de l’époque met les voiles (sans aucune arrière-pensée religieuse bien évidemment).

« One Day/Reckoning Song » constituera son premier et plus grand et succès. Par procuration oserait-on dire, puisqu’en 2013, un DJ allemand s’empare du titre pour en faire un hymne mondial qui a depuis lors trusté les charts.

C’est en 2006, que l’artiste a véritablement démarré sa carrière. D’abord en compagnie d’un backing group, baptisé The Mojos, puis sous son propre nom.

Haut perchée, sa voix est reconnaissable entre mille. Certains ont même avancé qu’elle était hantée par Janis Joplin, Jeff Buckley ou encore Robert Plant.

Ensuite, il y a ce corps. Fragile et athlétique à la fois. Une esthétique qui capte l’attention des jeunes filles littéralement scotchées au premier rang, salive dégoulinante sur les joues. Faut dire que le type est d’une beauté et d’un charisme à couper le souffle.

Lorsque votre serviteur arrive devant l’estrade, les musiciens sont déjà en place. Passer d’une scène à l’autre en si peu de temps tout en se frayant un chemin parmi les badauds est digne des sportifs les plus aguerris.

Asaf est planté au centre, sèche en main flanqué d’un marcel de couleur noire. Il est accompagné d’un claviériste, Michal Bashiri, et d’une session rythmique composée du bassiste Dan Zeitune et du drummer Haggai Fershtman.

A sa gauche, une jeune fille aura la lourde tâche de traduire les paroles en langage des signes. Plutôt sympa et fort remarquable.

Lorsqu’il exhibe son organe (vocal), l’assemblée se mue et écoute presque subjuguée. Le temps s’arrête.

Le public aura droit à une heure trente de chansons déchirantes, lancinantes et authentiques. Les compositions sont assez personnelles et nostalgiques. Une grosse défection amoureuse impacte sa vision des relations humaines. Tout comme la mort qui reste une obsession chez lui. A l’âge de 21 ans, il a failli succomber à un lymphome (cancer du sang). Ceci explique cela.

Asaf alterne entre six cordes acoustique et électrique tout au long du show avec une facilité déconcertante au gré des compositions issues des albums « Cold Shadow », « Different Pulses » et « Now That You’re Leaving ».

La magie atteint son point culminant lorsque les premières notes de « One Day » retentissent.

Doigts délicatement posés sur sa sèche, son timbre de voix déchire, retentit, crée une déflagration qui est ressentie à des centaines de mètres à la ronde.

On cerne à ce moment toute l'étendue de ses émotions et sa créativité, sans aucune distinction de genre…

Le drummer commence alors à l’appuyer avec une délicatesse à faire frémir. Le Sieur Avidan revient ensuite à un phrasé plus doux. Le morceau se termine lentement, les lights se font de plus en plus discrètes, jusqu’à atteindre la pénombre complète.

Le parterre est subjugué ! Ce soir on a assisté à un véritable moment d’anthologie…

Votre serviteur regagne doucement la sortie, des étoiles plein les yeux.

(Organisation : LaSemo)

 

 

vendredi, 07 juillet 2017 02:50

Retour vers le futur !

Osc One réalise en auto production son premier clip, sur le titre Marty McFly tiré de son premier EP, « Osc One ».

Sur une musique pop électronique avec quelques nuances plus rock nous allons découvrir un personnage écorché vif en totale perdition.

Tourné sur Marseille et sa région, l'histoire démarre sur une escapade loin de la ville, un besoin naturel de s'échapper du quotidien pour le personnage qui est en quête de sa légende personnelle.

Le réalisateur utilise les paysages ruraux et urbains avec à l'image un grain saturé pour illustrer de prime abord un besoin de souffler, crier, se révolter, pour enfin se retrouver.

Le clip est à découvrir ici .

 

 

 

 

Papillonnants Insecte aux mélodies virevoltantes entre pop d’antan et arrangements planants, le groupe marque un goût prononcé pour la vague synthpop française des années 80 avec une touche néanmoins bien contemporaine. 

L’arrangement, riche et complexe, enrobe la voix dans un écrin de nappes de guitares et synthés flottantes et éthérées.

Les garçons d’Insecte poussent leurs vers dans l’imaginaire, ne cherchent pas à être compris, ne cherchent pas un sens clair.

Comme dans le titre Le Vase Aimé, contant le marivaudage d’un homme et son vase. Comme dans Lunettes Opaques, narrant l’histoire d’un personnage perdant la raison dans des contrées nordiques aux jours durant six mois. Comme dans ToKyoto, où le groupe, touché par la chaleur des couleurs nipponnes, voyage d’un seul homme dans une ville souterraine au pays du soleil levant. Le dernier titre, sobrement intitulé comme l’Au Revoir machinalement répété pendant deux minutes, sonne délicatement leurs adieux à « Deux ».

La chrysalide est ouverte. Insecte prend son envol.