Votre chroniqueur va-t-il se faire trucider par les rockers de Musiczine ? Non, c’est improbable ! Certes, l'album de Michel Bé n'est pas le plus ‘rock’ de la décennie ; mais, finalement, est-ce que les dernières productions de Coldplay sont plus rock ? Et pourtant, elles bénéficient toujours d'autant de ferveur de la part de nombreux fans du groupe britannique.
Michel Bé, jeune chanteur de Dunkerque, s'est associé à un ami belge pour boucler son premier elpee : Pascal Walraedt ! Éphémère partenaire de basket en Belgique, et tout autant ‘dreampartner’ d'une association musicale qui n'a pas abouti. Pourtant, son "Enchanté Alice, moi je m'appelle Agatho" laissait présager un bel avenir aux esprits fins. Ça n'a pas d'importance : Pascal a mis son talent en sommeil durant de longues années, alors que votre serviteur enterrait définitivement le sien.
Et puis, après plusieurs essais, Pascal a rencontré Michel Bé. Mais qui c'est celui-là ? Michel, c'est une voix très personnelle, très intimiste, mais puissante aussi, qui n’est pas sans rappeler Florent Pagny lorsqu'il monte dans les aigus.
Et la collaboration entre les deux se révèlent être une réussite totale.
L'opus s’ouvre par le titre éponyme : "Un rêve". Alors que Pascal déclenche ses arpèges aux claviers, Michel impose immédiatement la douceur et la sensibilité de sa voix. Et ce, en se remémorant la superbe Messine Fllora Fishbach, de tellement haut niveau.
Ensuite vient ce qui est, manifestement, le joyau, la pépite de l'album : "SOS, 1er amour". Si vous êtes touchés par le titre "Paradoxal système" de Laurent Voulzy, vous ne pouvez que craquer pour ce morceau phénoménal ! Non ! Désolé, cela n'a rien d'un plagiat ! Seules l'ambiance nappée de claviers et l'idéologie de la chanson permettent de penser à Super Laulau de Guadeloupe ! Non, Pascal et Michel ne sont pas encore occupés de concurrencer le rocker au ‘cœur grenadine’. Mais le talent et l'espoir sont là !
"Sixième sens". Peut-être vous attendez-vous à voir apparaître Bruce Willis ? Ou alors, en fermant les yeux, le verrez-vous apparaître dans ses meilleurs rôles, avant que la maladie ne le diminue. Ici, Michel le fait renaître dans ses meilleurs apparats, fier, et plein de dynamisme, avec une voix qui opère un ‘Retour du futur’ dans lequel Marty Mc Fly tient le premier rôle.
"Ma France". Qui d'autre que Pascal et Michel pouvaient mieux mettre à l'honneur Pierre Desproges et l'inoubliable Michel. Celui-ci ? Nobody of course ! Un rythme irrésistible et une mélodie qui, au premier abord, peut paraître complexe. Mais n'est-ce pas ce qui crée les meilleurs morceaux. Plusieurs écoutes sont nécessaires pour enfin saisir toutes les subtilités d'un grand titre !
"Souvenez-vous". On se rappelle très bien le premier titre de Mylène Farmer, "Maman a tort". ‘Un, maman a tort, deux, c'est beau l'amour, trois, l'infirmière pleure, je l'aime’. Peut-être que c'est le jour où ce disque de Mylène est sorti que, pour la première fois, on a pris conscience de la beauté des femmes rousses ! Cette beauté incommensurable entre une peau blanche, et une chevelure de feu... Grâce à son irrésistible "Au clair de la lune, mon ami Pierrot", Pascal et son texte, et Michel de sa voix, grave, pour la première fois, ont replongé votre chroniqueur dans cette atmosphère irrésistible des années 80. Une cure de jouvence pour les ‘anciens’ aux plaisirs éclectiques comme l’auteur de cet article.
"Et tous ces gens qui s'aiment" et "Et tous ces gens qui s'aiment" évoquent, tout à tour, Étienne Daho, Kim Wilde, Patrick Juvet...
Cet album est franchement bon ! Et le seul regret, c'est la durée. Trop courte. 26 minutes ! Mais, si c'est pour en sortir un autre dans les 12 mois, pas de souci ! Car il sera difficile de résister avant un nouveau ‘release’ ! Pascal et Michel, c'est l'avenir du Pop Rock français ! ‘Go, go, go ! We love you !’