François Staal revient sur l’île de Bréhat…

François Staal retourne aux sources de son enfance à travers son nouveau clip consacré à « Bréhat (Enez Vriad) », extrait de son dernier album « L'Humaine Beauté ». Il part en tournée de 17 concerts en Bretagne, dont 15 seront accordés sur l’Ile de Bréhat, du…

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La douce fantaisie de Spell Trouble…

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Heather Nova - De Casino
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Stéphane Reignier

Stéphane Reignier

mercredi, 05 février 2025 18:48

DITZ n’expire jamais…

« Never Exhale » est le son d'un groupe qui n'a jamais ralenti. Les thèmes abordés sont la haine et les divisions inutiles, les démons personnels, la politique et l'impact que l'on peut avoir sur le monde.

Faisant suite au premier album « The Great Regression », sorti en 2022, « Never Exhale » retrace ce que les cinq membres ont réalisé depuis et où ils se trouvaient lorsqu'ils ont écrit et répété les compos de l’elpee, la plupart du temps entre deux tournées.

DITZ a utilisé des salles de répétition empruntées, parfois cédées par les groupes avec lesquels ils jouaient la veille. Ils ont même fini par présenter une chanson nouvellement écrite en live le soir suivant. Le projet était d'enregistrer « Never Exhale » dans un cadre plus traditionnel, mais il a été abandonné lorsqu'ils se sont vu proposer d'ouvrir pour Idles pendant toute une tournée.

On pourrait ajouter que la formation considère l'enregistrement et la gravure d’un disque comme une réflexion après coup. Ils jouent souvent les titres en concert des années avant leur sortie, en les peaufinant au fur et à mesure.

Le band a publié un clip pour son dernier single, "Taxi Man", deuxième extrait de son long playing, paru ce 24 janvier via Republic of Music.

Ce titre particulièrement populaire lors des concerts de DITZ évoque l'impact d'une personne sur le monde ; ici le taximan éponyme pourrait être vu comme un personnage de type Saint-Pierre ou comme Charon, transportant les morts dans le monde souterrain.

"Taxi Man" est disponible

 

mercredi, 05 février 2025 18:47

Ben Mazué en famille…

Ben Mazué dévoile le premier single de son nouvel album. Un extrait au titre évocateur : "C'est l'heure". Ce morceau est une véritable invitation à vivre pleinement chaque instant : aimer, profiter, pardonner, et savourer la vie, plutôt que de laisser le temps s’échapper.

Quatre ans après "Paradis", son LP certifié disque de platine et suivi d'une tournée ayant réuni plus de 100 000 spectateurs - et couronnée par la Victoire de la Musique du concert de l'année en 2022 - Ben Mazué s’apprête à dévoiler son nouvel opus, "Famille", qui sortira le 28 février.

Enregistré à Paris et coproduit par l’artiste lui-même et Guillaume Poncelet, ce long playing donnera lieu à un tout nouveau spectacle, que Ben Mazué présentera sur scène en 2025.

En attendant, découvrez le clip de « C’est l’heure » ici

 

 

mercredi, 05 février 2025 18:45

Laura Cahen de l’autre côté…

Dans un monde en flammes, Laura Cahen, artiste incontournable de la scène française, nous transporte sur un nouvel opus où les cordes vibrent et les synthés analogiques révèlent une poésie saisissante et envoûtante dont l'artiste a le secret.

Cet elpee, enregistré entre Dieppe et Margate (UK) avec Mike Lindsay et Joséphine Stephenson et mixé et masterisé par Fab Dupont à New York (USA), tisse des récits d’amour, d'espoir et de résistance, portés par des mélodies fascinantes et un timbre de voix unique.

Affichant des influences qui oscillent de Laurie Anderson à Joni Mitchell, et des thèmes brûlants comme la crise écologique et l’égalité des droits, « De l'autre côté » est une invitation à franchir des frontières, de cœur comme d’esprit, et à partir pour mieux se retrouver... de l'autre côté.

Le clip consacré à « Les astres » est à découvrir

 

mercredi, 05 février 2025 18:43

La tendance de Faïence…

Faïence, c’est la réunion de deux musiciens aux parcours déjà riches, Médéric Gontier (Tahiti 80) et Julien Bouchard. Ces deux-là se connaissaient déjà à travers le travail de l’autre pour lequel ils avaient le plus grand respect. Mais il a fallu une véritable rencontre pour que se nouent une vraie amitié et un projet musical qui se concrétise désormais

Ce premier disque emprunte son nom à un premier single entêtant, intitulé « J’ai tendance ». Le chant nonchalant de Julien ou la diction plus incisive de Med répètent à l’envi combien en toutes circonstances ils ont ‘tendance à [s]e perdre’, mais si l’on aime l’âge d’or des 90s, les singles power rock de Blur ou les Dandy Warhols, on se repère très vite ! Ou plutôt on se ‘re-perd’ dans ce titre immédiat qui appelle vite la touche replay…

Le clip de « J'ai tendance » est à découvrir

mercredi, 05 février 2025 18:40

Iggy Pop Live at Montreux Jazz Festival 2023 !

« Iggy Pop Live at Montreux Jazz Festival 2023 » est un essentiel dans la discographie live d'Iggy Pop, célébrant une carrière, un catalogue et un artiste dont la puissance brute n'a fait que croître au fil des années.

Le 6 juillet 2023, Iggy Pop est revenu au Montreux Jazz Festival accompagné d'un groupe de sept musiciens et a enthousiasmé le public de l'Auditorium Stravinski lors d’un set couvrant l'ensemble de sa carrière, y compris des morceaux de son époque avec les Stooges, ses albums « The Idiot » et « Lust for Life », « New Values » jusqu'à son dernier album « Every Loser ».

C'était la troisième fois qu'Iggy participait au festival et sa performance monumentale a été enregistrée et filmée par l'équipe du Montreux Jazz Festival.

Iggy Pop est unique en son genre, et ici, il est au sommet de son art. Epaulé par un groupe aussi polyvalent que l'artiste lui-même, le concert offre tout : du primitivisme éclatant de l'époque Stooges sur « I Wanna Be Your Dog » et « T.V. Eye », à l'énergie débordante de « Lust for Life », en passant par la précision métronomique de « Nightclubbing », jusqu'à la fureur rock déchaînée de « Modern Day Ripoff » et « Frenzy ».

Cette collection live des plus complètes nous montre un Iggy qui continue de conquérir de nouvelles générations de fans tout en se produisant au plus haut niveau, à la hauteur des attentes de ses admirateurs de toujours.

« The Passenger » en live est à voir et écouter

 

mercredi, 05 février 2025 18:39

Joseph Chedid et ses amis…

Joseph a créé son propre label ‘Maison Rock’ du nom de son premier album et fait ainsi un pas de plus vers l’autonomie et la créativité, deux piliers emblématiques de cet artiste à l’imagination débordante et à la vitalité contagieuse, en studio comme en live.

La première sortie du label fraîchement créé est tout naturellement son prochain opus au titre évocateur « Hey Friend ! », dont le premier single éponyme, fruit de sa rencontre avec l’artiste brésilien Camilo Solano, célèbre la fraternité au-delà des frontières. Et il est disponible ici

Sur ce nouvel LP aux accents pop, rock et électroniques, Joseph poursuit son voyage artistique dans un désir de répandre de la joie, des émotions, et de la bienveillance autour de lui.

« Hey Friend ! » est paru ce 16 janvier 2025.

Sur son quatrième single issu de cet opus, « Pourquoi », Joseph partage un autre duo percutant aux côtés de la chanteuse Brö. Ce morceau hybride fusionne des influences rock avec des sonorités hip-hop et R&B, créant un cocktail musical explosif. Et il est en écoute

 

mercredi, 05 février 2025 18:38

Le Grand Piano de Mathieu Boogaerts

« Grand Piano », c’est le titre du neuvième album de Mathieu Boogaerts, et c’est un oxymore (figure de style qui vise à rapprocher deux termes que leurs sens devraient éloigner).

‘Grand’car il l’a voulu ainsi : franc, épais, puissant, plus de matière, de volume que ses prédécesseurs... Plus âgé ? Une batterie, une basse électrique, une basse synthétique, une guitare électrique, une guitare acoustique, un synthétiseur, un saxophone, une flûte, un accordéon, un chœur, des percussions, un piano électrique et un piano droit : la gamme de couleurs qu’il lui a fallu pour dépeindre en détails les sentiments qu’il déploie dans ses douze nouvelles chansons.

Mais ‘Piano’, car toujours sur le ton de la confidence, léger, fragile, doux, nuancé.

Comment ? Il a écrit et composé ce répertoire entre septembre 2020 et mars 2023 dans de nombreux lieux dont Londres, Paris, Istanbul, Amsterdam, Budapest, Plaisians, Risoul et les Landes. Le disque a été enregistré de manière classique, entre 2023 et 2024 à La Frette Studios en région parisienne.

Une pulsion, un profond désir, encore et toujours : exprimer en musique et en mots ces passions qui l’animent tout au long de la vie. Sans cesse chercher, proposer des formes nouvelles pour les formuler au présent de la manière la plus personnelle possible.

« Dans une case », extrait de l'album « Grand Piano », est disponible sous forme de clip ici

vendredi, 31 janvier 2025 11:30

LaSemo 2025 (update 31/01/2025)

Le LaSemo est un festival unique en Belgique, alliant musique, spectacle vivant et engagement pour un monde plus durable. Organisé par l'équipe de Pastoo (à l'origine de ‘Namur en Mai’ et ‘Magic Cabaret’), il attire chaque année des milliers de festivaliers en quête d'une expérience culturelle immersive et engagée pour plus de durabilité.

LaSemo dévoile aujourd'hui les derniers noms qui complètent l'affiche de ses grandes scènes, promettant une expérience musicale intense et vibrante au cœur du magnifique Parc d'Enghien.

Les 11, 12 et 13 juillet 2025, le festival accueillera des artistes de renommée internationale pour une édition qui s'annonce déjà inoubliable.

Une programmation éclectique et percutante

Le LaSemo frappe fort avec l'annonce de nouveaux artistes qui viendront rythmer les scènes Château et Prairie. Parmi eux :

Feu! Chatterton (vendredi 11 juillet) : le groupe français, véritable phénomène scénique, fait son grand retour en Belgique avec un concert unique cet été.

Tukan (vendredi 11 juillet) : le quatuor belge en pleine ascension apportera son groove hypnotique et ses sonorités percutantes.

Parov Stelar (samedi 12 juillet) :  le maître de l’électroswing revient pour enflammer le LaSemo avec son groove irrésistible.

Warhaus (samedi 12 juillet) : le projet solo du chanteur de Balthazar viendra distiller son rock envoûtant et mélancolique.

Irène Drésel (samedi 12 juillet) : l'artiste électro mélange puissamment beats incisifs et atmosphères envoûtantes.

Colt (samedi 12 juillet) : après un passage remarqué en 2023 a LaSemo, le groupe belge y retourne avec son énergie brute et ses hymnes rock.

Amadou & Mariam (samedi 12 juillet) :  les icônes de la musique malienne feront vibrer le LaSemo avec leurs rythmes solaires.

Acid Arab (live) (dimanche 13 juillet) : pionniers d'une électro aux influences orientales, ils offriront un set explosif qui fera vibrer le public.

Un festival qui ne cesse de surprendre

Et ce n'est que le début ! Le LaSemo continue de dévoiler progressivement sa programmation. La semaine prochaine, les festivaliers pourront découvrir les artistes jeune public, suivis par les artistes musique découverte qui joueront sur la scène La Guinguette.

Sans oublier les spectacles d'art de rue, les concerts de sosies, ainsi que les conférences et débats qui font du LaSemo un festival à part. Les organisateurs promettent également de nombreuses nouveautés pour cette édition 2025, réservant encore de belles surprises aux festivaliers.

Derniers jours pour profiter du tarif Early Bird

Les billets Early Bird sont disponibles jusqu'au 9 février sur http://www.lasemo.be

Ne tardez pas à réserver vos places pour vivre une expérience immersive et festive du 11 au 13 juillet 2025 dans le cadre enchanteur du Parc d'Enghien.

 

 

 

 

 

 

mardi, 21 janvier 2025 12:16

The Maze

Agé seulement de 34 ans, Mustii traîne déjà une belle carrière derrière lui, multipliant les rôles au cinéma, au théâtre et dans les séries télévisées.

Après avoir rencontré un joli succès d’estime et critique lors d’un premier essai à dominante électro-pop, intitulé « 21st Century Boy », l’artiste s’est ensuite enveloppé dans un son plus électrique confortable tout au long d’« It’s Happening Now », un opus tramé sur fond de drame familial.

Trois ans plus tard, il revient en force en gravant un troisième opus sauvage, brut de décoffrage, mais d’une indéniable qualité.

Nettement plus torturé aussi, « The Maze » constitue le fruit d'un parcours initiatique long et difficile, induit par l’échec cuisant de sa prestation réalisée dans le cadre de l’Eurovision de la chanson, en 2024, au cours duquel il avait interprété « Before The Party’s Over »

Véritable laboratoire musical, cet LP serpente au sein du labyrinthe de la vie du jeune homme, empruntant au passage des directions artistiques très éclectiques entre post-punk, glam rock, pop ou encore électro.

Le pari est osé, mais globalement réussi, Mustii évitant le cloisonnement stylistique.

Il y a aussi ces références aux années 80 et notamment à Pet Shop Boys et Culture Club, Thomas assumant aujourd’hui pleinement son genre ‘queer’, depuis son adhésion à la communauté LGBTQIA+, il y a quelques années déjà.

Thomas Mustin, à l’état-civil, signe ici son œuvre la plus personnelle. Il y parle de lui-même, sans fard, tout en soulevant ses zones d’ombre, ses excès et ses addictions ; une soirée de fête qui n’en finit pas, de la pré-party à l’afterparty, servant de fil conducteur.

 

« The Maze » est énigmatique, sulfureux et d’une richesse musicale et artistique à couper le souffle. Un album clair-obscur, qui réussit le grand-écart entre l’amour, la colère (« Silly Boys ») ou encore la solitude (« Massive Love Infection »).

Si Mustii s’est préparé un terreau fertile pour le live, la scène constituant sa véritable vocation, il affiche fièrement une posture de dramaturge qu’on lui connaît fort bien. Pour le meilleur, pas pour le pire.

Et si la nuit est bien présente, le côté solaire l’emporte… toujours !

 

 

Si Meimuna est un genre d'insectes hémiptères de la sous-famille des Cicadinae (famille des Cicadidae, les cigales), c’est également le patronyme de Cyrielle Formaz, un choix destiné à illustrer au mieux le courant musical dans lequel elle se distingue aujourd’hui.

Après cinq Eps très remarqués, elle nous propose « C’est demain que je meurs », un premier album découpé en 10 chansons qui inspirent et s’inspirent de la vie de la jeune femme. Mais, pas que !

Alors qu’elle revient d’une tournée en Autriche et Allemagne, la jeune dame se livre à une interview d’une authenticité rare.

L’artiste y aborde son ouvrage ambitieux entre réconfort et douceur, depuis sa Suisse natale, mais tout en restant loin des diktats commerciaux de la société consumériste qui l’entoure.

Cyrielle, tu as opté délibérément pour le patronyme ‘Meimuna’, référence à cette cigale qui symbolise la renaissance ou encore la métamorphose dans de nombreuses cultures. J’imagine que cet idiome en dit long sur ton parcours de vie, de femme et d’artiste ?

Oui, effectivement, j’ai choisi ce pseudo en 2017. J’aime beaucoup cette symbolique portée par de nombreuses cultures différentes. La renaissance et la métamorphose reviennent souvent, effectivement. Cette cigale peut passer jusque 25 ans sous terre, à l’état de larve, pour ensuite sortir de terre et mourir en fin de journée.

Après 5 Eps, tu proposes un long playing étrangement intitulé « C’est demain que je meurs ». Et contrairement à ce que laisse sous-entendre ce titre, il célèbre le renouveau. Un paradoxe entre l’onirisme d’un rêve et la difficulté d’une vie qui mérite d’être vécue ?

Il s’agit d’un album qui parle clairement de la fin du monde. Ou plutôt de la fin des mondes. Cette chanson, en particulier, aborde pour thématique la fin de notre monde physique, affichant en filigrane une notion écologique. Les autres traitent d’autres types de fin, comme celle de l’enfance ou d’une relation au sens large du terme. Si le deuil est effectivement présent de manière protéiforme, cet album célèbre avant tout la renaissance, l’espoir et la réconciliation. Je souhaitais avant tout une direction lumineuse, pas du tout déprimante. Nous vivons suffisamment dans une société anxiogène et inquiétante. Moi-même, je suis très angoissée face au quotidien. En tant que musicienne, je me dois d’amener de la douceur, de l’espoir et du réconfort. Partant, je crois que l’objectif est atteint.

Un opus confectionné en compagnie d’une équipe hors du commun : Ella van der Woude, Randal Dunn au mix et Heba Kadry au mastering. Comment se sont déroulées ces rencontres ?

Randal Dunn et Heba Kadry sont deux techniciens qui n’ont pas du tout influé sur les choix artistiques. J’ai collaboré étroitement avec Ella van der Woude, une compositrice de musiques de film. Elle a habité durant quelques années à côté de mon domicile, et plus exactement à Sion, dans le canton du Valais, en Suisse. C’était une amie. On se voyait tous les jours pour faire de la musique. Je lui ai demandé de produire l’album, d’écrire les arrangements et de lui donner une couleur. L’écriture des chansons me revient. Ella m’a surtout aidée à fournir une texture aux chansons, à leur conférer une ambiance singulière. Travailler avec une personne qui bosse dans le milieu des musiques de film permet de transmettre, évidemment, une couleur cinématographique. Il était important pour moi de communiquer aux morceaux un coté sensoriel où l’imaginaire prend le dessus. C’était une coopération importante à mon sens car, comme j’ai réalisé mes Eps précédents, on rentre vite dans des automatismes. Cette grande dame m’a permis de sortir de la routine.

Un disque au cours duquel, tu te mets à nu, en proposant des textes personnels et introspectifs. L’intime est-il politique et doit-il être dévoilé ?

Je m’interroge beaucoup sur le positionnement politique. Est-ce que l’intime est politique ? Je le pense, oui ! Proposer de la musique calme, douce ou de niche et amener du silence dans notre quotidien grâce à des textes poétiques et introspectifs, est aujourd’hui une forme de posture et d’engagement qui va à contre-courant de ce dont on nous bombarde au quotidien. Il n’y a plus jamais de silence, de temps de réflexion ou de calme. Ça bouge tout le temps. Il suffit de regarder les informations, elles pullulent sans arrêt. La musique n’a de sens à mon égard que si elle est construite par des musiciens et avec des instruments organiques. En ‘live’, j’aime m’en entourer. Soit l’antithèse de ce que l’on constate le plus souvent sur les scènes musicales rivées à tous ces samples et musiques électroniques. Ce n’est ni une critique, ni un regret ; ce type de musique a une raison d’exister au même titre que n’importe quelle autre. Mais personnellement, je préfère de loin m’entourer de vraies personnes et de vrais instruments. Ce qui se traduit par plein d’aspects dans ce projet. J’aime aussi réaliser des choses à la main qui prennent du temps et exigent de l’application et du soin comme des dessins animés. C’est une forme d’engagement que j’aimerais défendre. Aujourd’hui, il faut reprendre du temps, accueillir du calme, du silence et de l’introspection au quotidien. C’est important !

Au risque de connaître cet effet pervers d’être perçue comme autocentrée…

L’album est hyper autocentré, c’est vrai. Mais ce sont des chansons qui parlent de moi et c’est ce que je sais faire de mieux ! Aborder d’autres sujet me cataloguerait comme impostrice, car je manquerais d’honnêteté. Je crois que dans l’intime, il y a quelque chose de très universel. On est toutes et tous traversés par les mêmes questions, les mêmes blessures avec différentes forces et des niveaux inégaux. A la fin des concerts, les gens viennent parfois me voir car ils se sont identifiés aux textes. Même si l’album est autocentré, il entre en résonnance avec le public.

Un album en français, à l’exception d’une petite incursion dans la langue de Shakespeare sur l’angélique « Lullaby for a satellite ». Pourquoi cette parenthèse inattendue ?

Elle est dédiée à mon chat et m’est très vite apparue, car je souhaitais qu’elle prenne une dimension universelle. Au début, je rencontrais des difficultés face à ce choix particulier. Je ne l’assumais pas. Une manière parmi tant d’autres de me cacher peut-être. C’est une berceuse, elle réconforte. C’est un animal qui sort beaucoup. Je ne compte plus les blessures qu’il s’est infligées, ni le nombre de fois où je l’ai amené chez le vétérinaire. Et quid de ses tentatives de suicides avortés ? Je lui conseille de rester à la maison, que tout va bien se passer en prenant soin de lui. Une chanson facilement exportable en réalité chez n’importe quel animal ou être humain parce que simplement écrite et facile à comprendre. Mais, je ne suis pas convaincue de réitérer l’opération, sous cette forme en tout cas, car l’anglais est une langue que je maîtrise un peu moins.

J’ai beaucoup aimé « Eve V. (battre des records) », un vibrant hommage rendu à une figure du show business des années 80 et 90, Lolo Ferrari, morte sans avoir jamais existé, malgré une vie passée sous les projecteurs. Alors que son décès date de près d’un quart de siècle, puisqu’elle est décédée en 2000, il faut admettre qu’aujourd’hui, la souffrance et les désillusions restent fort présentes. Quel est ton regard face à cette (sous)évolution sociétale ?

Lorsque Eve Vallois est décédée, j’avais 6 ans. A la maison, nous avions un livre de caricatures. Je me souviens aussi vaguement d’images diffusées à la tv de cette bimbo. Lolo Ferrari paraissait pathétique, à cause, notamment, de son énorme poitrine qui lui a d’ailleurs valu une mention dans le livre des records. On en riait beaucoup. Une situation à la fois drôle et gênante. En discutant avec des amis, nous nous interrogions un jour quant aux circonstances de son décès. L’idée de se plonger dans sa biographie m’est alors venue pour découvrir que sa vie était d’une tristesse abyssale. Une femme manipulée par son entourage, y compris par son mari qui avait endossé la casquette de manager et l’a forcée à commettre des actes horribles. Ce qui lui a causé un abandon total de sa famille. Une sombre histoire de rejet et de manipulation. Cette femme s’est donné la mort dans des circonstances très obscures alors qu’elle n’avait que 36 ans. Les soupçons se sont portés sur celui qui partageait sa vie, mais, faute de preuve, il a été relaxé. Elle repose désormais dans le cimetière de Roumiguières à Grasse, dans le sud de la France. Un journaliste du Monde a investigué. Elle est enterrée dans une tombe anonyme couverte de roses artificielles poussiéreuses. Imaginer cette femme qui, durant toute sa vie, a tenté d’être vue et aimée, sans y parvenir, m’a brisé le cœur. Alors que son seul souhait était de rencontrer un peu de gloire et d’amour dans le regard des autres. Je souhaitais lui rendre un hommage. Une chanson qui, pour une fois, n’est pas autocentrée, mais s’adresse au plus grand nombre puisqu’elle se réfère à la manière très actuelle d’objectifier les femmes, de les jeter en pâture aux médias ou d’espérer les voir tomber. A l’heure actuelle, certains se nourrissent encore d’événements atroces et s’en délectent. J’aime cette chanson par son prisme très actuel, universel et très personnel.

En défendant l’image des femmes de cette manière, ne risques-tu pas d’être taxée de féministe ?

La position des femmes dans la musique est une situation qui me préoccupe énormément. Je me produis parfois en ‘live’, soutenue uniquement de femmes. Je suis une fervente défenseur des femmes dans les musiques actuelles et sur les scènes.

Fille d'un professeur d'art et d'une musicienne, tu baignes dans l’art et la culture musicale depuis ta tendre enfance. Si j’imagine que le milieu dans lequel tu as évolué a permis cette carrière musicale, qui rêvais-tu de devenir enfant ?

A vrai dire, enfant, je n’aspirais pas spécialement à devenir musicienne. J’ai cependant toujours aimé écrire des histoires, des poèmes ou réaliser des bandes dessinées. Je rêvais de devenir globe-trotter également et plus particulièrement journaliste afin de pouvoir voyager dans le monde entier et raconter les histoires des autres. Et puis assez vite, je me suis mise à écrire mes propres chansons. L’idée d’en faire un métier est arrivée lorsque j’avais environ 18, 19 ans.

Très jeune, tu as connu un succès d’estime et critique chez Macaô, un quintet aux accents rock, qui lui permet d’assurer, notamment, les premières parties de Zaz, Patrick Bruel ou Polnareff. Le projet dont on parle aujourd’hui est très différent. Tout comme la manière dont tu fonctionnes, alternant les moments solos et le besoin de collaboration. Y a-t-il, en filigrane, une envie de sortir de ta zone de confort ?

Oui, peut-être. Mais en même temps, je me sens de plus en plus sécurisée lorsqu’en tournée, je suis accompagnée de musiciens. Honnêtement, jouer en solo est un exercice difficile, une formule que j’apprécie moins car elle est énergivore. La musique doit être partagée. Lorsque nous sommes plusieurs sur les planches, pouvoir se regarder, se sourire et porter ensemble un message me réconforte.

J’ai écrit seule pendant longtemps. Ici, je ressens le besoin d’écrire pour d’autres. Un jour, peut-être, mon album ne sera constitué que de featurings. Qui sait ?

Dans une société où pop ‘mainstream’, hyper lisse, surproduite et distribuée par les géants de l’industrie musicale est légion, comment parvient-on à imposer un style doux, ouaté et épuré ?

C’est une bonne question ! Je pense qu’aujourd’hui, non seulement les gens ont besoin de douceur. C’est un genre qui coexiste avec d’autres styles. Il y a peut-être dans cette quête, une volonté de revenir vers quelque chose de plus organique. Le folk est un style apprécié. Des artistes comme Pomme ou encore November Ultra récoltent un joli succès s’estime et critique. En ce qui me concerne, je n’imagine pas faire autre chose, même s’il s’agit d’une musique de niche. Tourner dans des stades n’a jamais été un objectif. Se produire dans de petits clubs à travers toute l’Europe me va très bien.

Finalement, si je résume le fond de ta pensée, la création est la prémisse de la liberté ?

Oui, bien sûr. Tu as parfaitement résumé les choses.

Tu as tourné en Chine au Canada, en passant par l’Allemagne et l’Europe de l’Est. Chanter en français exige le plus souvent de précision dans les textes. Comment le public étranger perçoit-il cet univers musical ?

Je rentre d’une tournée en Allemagne et en Autriche. Jouer sur des territoires non francophones permet de cerner le degré d’accueil du répertoire. Pour chaque compo, j’explique en anglais ce qu’elles signifient. Certains publics sont sensibles à la musique, aux ambiances ou à ce qu’ils devinent. Mais d’une manière plus générale, à chacun sa définition. Les choses ne nous appartiennent plus, une fois que nous les avons partagées. Si les gens s’approprient les chansons, tant mieux. La musique dépasse le langage, elle permet de se connecter les uns avec les autres et à se comprendre.

Il y a la musique, les textes évidemment, mais aussi une expression graphique très présente. Peux-tu me décrire l’artwork de cet opus ?

(Elle montre la pochette de son LP) On y devine une apocalypse. J’ai voulu une pochette très colorée, de façon qu’elle apparaisse vivante. On y voit des oiseaux voler en cercle, un loup-chien, une source, et en filigrane, cette notion de renaissance. Il y a aussi ce volcan qui, par définition, est très destructeur puisqu’il arrache tout sur son passage, mais dont le magma est extrêmement riche. Après un incendie, la nature revient plus belle et plus fertile. J’aime la puissance de cette image. Je me suis aussi dessinée dans un cercueil. Certains y verront une envie d’y rester, d’autres d’y sortir. Une métaphore pour dire ‘au revoir’, à bientôt pour de nouvelles aventures. Enfin, on y aperçoit également un florilège d’insectes et de fleurs. L’artwork évoque le deuil, mais pas seulement, puisqu’il s’agit surtout d’explosion de vie, de renouveau et de nouveau départ.

J’avais une interprétation différente pour les oiseaux. J’imaginais qu’ils allaient tout droit vers le feu pour s’immoler…

Oui, c’est possible aussi, chacun son interprétation finalement.

Je ressens chez toi cette volonté de faire les choses parfaitement. Mais à vouloir sans cesse améliorer les créations, ne risques-tu pas de perdre en spontanéité ?

Oui, complètement ! La perfection est parfois la pire des ennemies. A force de vouloir l’atteindre, le frais et l’instinctif finissent par se perdre. Pour y parvenir, j’essaie de me fixer des deadlines et d’être plus à même de maîtriser le travail. Je dirais aussi que l’imperfection donne de l’intérêt à ce que l’on fait. Comme tu le signalais, nous baignons dans des productions parfaites, surproduites, où le travail de l’humain est devenu tout à fait secondaire. L’émergence de l’intelligence artificielle accentue ce phénomène. Lorsque tu écoutes un morceau et que tu entends ces petits craquements et les cordes friser, c’est finalement ce qu’il y a de plus joli.

J’aime beaucoup la symbolique que renvoie ta première chanson, « Au temps des coquillages », une compo qui traite de la nostalgie de l’enfance lorsque, petit, on n’a pas de soucis et que tout va bien. Si tu pouvais parler à la petite fille que tu étais, que lui dirais-tu ? Et par extension, que dirait cette petite fille à la jeune femme d’aujourd’hui ?

Je crois tout simplement qu’elle n’y croirait pas du tout ! Si seulement, elle pouvait imaginer un seul instant que je lui dise que tout va bien se passer, que dans vingt ans elle fera de la musique son métier qui lui permettra de voyage dans le monde entier et d’y accorder des concerts.

Tu es suisse d’origine et tu as vécu en Belgique, comment une artiste étrangère perçoit-elle notre plat pays sous le prisme musical ?

Vivre dans un petit pays présente des avantages comme des inconvénients. Il faut composer avec les moyens du bord. Il y a moins de concurrence aussi, on sera donc peut-être propulsé plus rapidement. En Belgique, comme en Suisse, la difficulté majeure réside dans l’exportation de son talent vers l’ailleurs. A contrario, il existe une entre-aide plus importante. C’est d’ailleurs une constante depuis quelques temps. Auparavant, les gens se tiraient plus facilement dans les pattes.

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