« basho basho basho » constitue le troisième et dernier single de marcel, avant la sortie de son deuxième album « ô fornaiz ».
A la base de ce morceau de noise-punk un peu primitif, il y a cette ligne de basse insistante, obsédante, qui fait écho à une image : un trou noir, symbole de création et de destruction, de permanence et de changement à la fois. Une image qui rend fou. La source de chaleur par excellence, qui glace le sang des humains lorsqu’ils tentent d’en aborder le mystère. L’incarnation du mystère-même, tellement énorme qu’il en devient presque hilarant.
Dérision du savoir, de la certitude et de tous les dogmes fondateurs, le trou noir est ainsi mis en perspective avec le concept de basho (場所), découvert dans un livre d’initiation ‘à la phénoménologie japonaise’ de l’école philosophique de Kyoto, qui tentait de concilier la tradition du bouddhisme zen avec les travaux d’Heidegger sur l’ontologie.
Haha ! Attendez, la suite est encore plus trépidante.
Ce que marcel en a retenu vaut bien une messe : c’est à dire rien de bien folichon. Mis à part que le monde et la conscience proviennent du néant absolu et aspirent à y retourner. En gros. Entre le départ et l’arrivée, un ensemble de mues, plus ou moins consenties, agitent l’individu qui déterre une version différente et semblable de lui-même chaque fois qu’il se réveille dans son lit, tout cela sans jamais comprendre pourquoi il se sent poussé à se déterrer chaque jour, même lorsqu’il prend le temps de lire un livre d'initiation à la phénoménologie japonaise. On tâtonne, on lève les sourcils en émettant des ‘hmm...hmm...’ Tout cela ne nous protège même pas du fascisme. Autant lire un manuel de pêche sur l’amorçage pratique, c’est plus rigolo. Quoique.
Le clip consacré à « basho basho basho » est à voir et écouter là