Si la vieille, le line-up était davantage consacré aux groupes rock, cette journée de samedi fait la part belle aux artistes suscitant un intérêt auprès des plus jeunes. La programmation est aussi plus diversifiée.
Après tout, les Solidarités est un évènement protéiforme au sein duquel, chacun doit y trouver son compte.
Les vieux bourlingueurs le savent, qui veut profiter sainement d’un festival, doit pouvoir compter sur une météo clémente. Et, en cette fin août, comme par miracle, même si le iel est nuageux, il fait relativement doux, de quoi rappeler des airs de vacances.
Le temps de gagner le parking de délestage et de prendre le bus qui va l’amener vers le précieux sésame, votre serviteur arrive aux alentours de 16 heures 30 sur le site.
Des pro-manifestants contre le génocide de Gaza sont venus en nombre. Des calicots sont distribués aux passants au sein de l’hémicycle. De fait, le génocide en cours dans la bande de Gaza, depuis plus de 18 mois, constitue l’effroyable aboutissement du long processus de dépossession du peuple palestinien.
D’ailleurs (fait du hasard ou pas ?), les contrôles policiers se sont intensifiés à l’entrée du site.
Et pour approfondit le sujet, un débat-concert se déroule à l’Escale, le grand chapiteau qui sert désormais de tribune, en lieu et place du baraquement en bois qui trônait ici même l’année dernière.
Pour être tout à fait transparent, c’est davantage Noé Preszow qui éveille la curiosité de votre serviteur, plus que l’engouement pour cette cause humanitaire, même si hautement importante. Ne dit-on pas que faute avouée est à moitié pardonnée ?
L’estrade est bien remplie. Noé Preszow (NDR : prononcez ‘Prèchof’) s’y trouve planté sur une chaise. Petit et trapu, on dirait l'arrière-petit-fils de Demis Roussos (sans la barbe). Il est accompagné de deux autres préposés. L’une tient entre ses mains un qanoûn, un instrument à cordes pincées de la famille des cithares sur table, très répandu dans le monde arabe, le monde iranien, en Asie du Sud-Ouest ainsi qu'en Grèce et dans le Turkestan. L’autre, ce qui semble être une darbouka (ou doumbek/derbouka), un tambour en forme de gobelet utilisé au Moyen-Orient, notamment en Palestine. Cet instrument est un élément essentiel de la musique traditionnelle palestinienne.
Noé a fait le déplacement expressément afin de défendre cette cause qu’il estime noble et juste. Il n’y livrera que deux chansons écrites pour l’occasion dont le sublime « Pas en mon nom », ses compos étant entrecoupées d’incantations géopolitiques.
Peu nombreuses, mais de qualité, ses chansons sont parfaitement ciselées. Elles sont le fruit d'une conjugaison entre pop immédiate et poésie à fleur de peau. Des mélodies accessibles dont le phrasé est parfait et le sens du rythme précis.
Le gaillard a un don pour torcher une chanson. L’inspiration de Preszow semble héritée des plus grands songwriters français et américains. Ses textes ont la profondeur de ceux signés par Dominique A. En outre, sa voix emprunte des inflexions à Gaëtan Roussel.
Très en phase avec le présent et ce qui l'entoure, le gaillard est un digne héritier des monstres sacrés de la chanson française. Et sans doute un avant-gardiste dans ses propos et les thématiques humanistes développées. Son discours fait d’ailleurs mouche auprès du public, présent massivement.
Noé Preszow est un artiste, un vrai. Un de ces gars dont il faut parler.
La parenthèse musicale refermée, votre serviteur s’aventure devant la scène P&V où se déroule le set de Camille Yembe. Il s’agit d’une chanteuse et auteure-compositrice-interprète belge. Grande, mince et élancée, cette jeune black respire la fraîcheur.
Forcée de quitter le foyer familial à 16 ans, elle enchaîne des petits boulots alimentaires avant de rencontrer, deux ans plus tard, le rappeur Gandhi. Elle participe ensuite à l'écriture de l'album d'Eva Queen et Gandhi devient son manager.
Elle collabore alors à deux titres de l'elpee « Texte Symbole » de Gandhi, qui paraît en 2016, puis signe des textes pour plusieurs musiciens dont le rappeur Tiakola, l'actrice Stefi Celma ainsi que Moha MMZ.
Yembe vient de graver un premier Ep. Et, elle a hâte de le présenter au public qui, avouons-le, n’est pas venu très nombreux.
Accompagné d’un préposé qui se cache derrière les fûts et d’un autre qui se partage le synthé et la gratte électrique, la jeune dame se dévoile à travers des chansons ‘aigres-douces’, à l’instar de « Plastique », une belle ballade aux contours pop.
L’artiste belgo-congolaise possède une belle palette de couleurs musicales, comme sur ce « Après l’aube » où sèche à la main, elle exulte sa mélancolie dans un phrasé percutant. Mais la cantonner à cette simple expression serait réducteur, l’artiste se révélant ouverte à d’autres styles, à l’instar de « Encore », aux relents plutôt rock.
Camille Yembé enchante son univers à travers des textes qui parcourent son envie de réussir, les liens familiaux troubles et l’humain. Grâce à une signature vocale singulière, et dans un style qui navigue entre pop, indie rock, électro et une forme de rap, elle est parvenue, en quarante minutes, à conquérir l’auditoire.
La (bonne) surprise passée, le pluralisme du festival nous invite à découvrir Bon Entendeur sur la main stage, Place des arts.
C’est un collectif musical français, fondé en 2012 par Arnaud Bonet, qu’ont rejoint trois amis, Nicolas Boisseleau, Arnaud Bonet et Pierre Della Monica.
Bon Entendeur s’est forgé une certaine notoriété en partageant en ligne des remixes mêlant samples de voix connues et musiques contemporaines. Il a lancé son propre label de musique indépendant BE Records, en 2020.
Malgré les efforts consentis votre serviteur pour y prêter une oreille attentive, au bout d’une dizaine de minutes tout au plus, l’ennui l’envahit, et un besoin irrépressible de se désaltérer le décide à changer d’air.
A RORI de jouer maintenant.
Après avoir marqué les esprits en assurant la première partie de Lana Del Rey, au festival Rock en Seine, devant 40 000 spectateurs, RORI poursuit son ascension. Cet été, elle a été invitée à se produire sur les scènes de plusieurs festivals dont Les Francos à Esch/Alzette, Les Gens d’Ere et bien sûr Les Solidarités, à Namur.
Nouvel espoir de la scène musicale belge, RORI s’impose grâce à un univers atypique, puissant et résolument moderne.
Portée par un style pop-rock instinctif et percutant, la jeune dame capture les tourments et les espoirs d’une jeunesse en quête de repères, devenant ainsi une voix authentique et inspirante. A travers des textes sincères et engagés, elle transforme ses émotions en hymnes générationnels, oscillant entre fragilité et intensité.
Les spectateurs les plus avisés ont bien conscience qu’il ne s’agit pas d’une novice, puisqu’elle a milité aux côtés de Valentin Vincent – chez Beffroi, décédé à l’aube de sa vie.
La petite maîtrise les codes du marketing en faisant de la couleur rouge, une identité et sa marque de fabrique. On retrouve ainsi cette teinte sur le micro et son pied. C’est également celle qui domine le light show. Et puis celle qui a été choisie pour l’inscription sur la peau de résonnance de la grosse caisse.
Toujours flanquée de ses fidèles serviteurs, l’ex-The Subs, Hadrien Lavogez, préposé à la guitare, et Martin, caché derrière les fûts (NDR c’est aussi le batteur de Ykons), la demoiselle entame son tour de chant par « Ma Place », dont le phrasé, les sonorités pop et les appuis rythmiques sont très communicatifs.
Si son pop/rock lui va comme un gant, les fans de la première heure s’y perdent un peu, l’artiste ayant, jusqu’alors, chanté dans la langue de Shakespeare.
La jeune fille laisse apparaître un corps filiforme. Elle connait bien ce festival pour s’y être déjà produite dans le passé.
Capable de vous retourner de solides punchlines, l’ingénue est devenue une figure de proue de la scène musicale noir-jaune-rouge, pour l’avoir écumée depuis quelques années.
Aujourd’hui, elle s’affranchit des préjugés pour servir un répertoire cuisiné à la sauce pop acidulée, devant un public que l’on dit souvent élitiste. Mais « Ma place », met tout le monde d’accord. Les riffs de guitare, les frappes syncopées et la voix portante de RORI, font de ces ingrédients, une recette qui incarne une nouvelle génération d’artistes qui ramène le rock alternatif sur le devant de la scène pop, imposant son style avec une authenticité et une force indéniables.
Sur le percutant autant que ravageur « Vampire », la jeune dame vampirise littéralement son auditoire. Un titre dont les sonorités résonnent encore aujourd’hui dans la tête de votre serviteur. Et donne le « Vertige » à son cœur, tout au long de cette compo livrée avec justesse et émotion.
Caractérisé par son phrasé haché et ses appuis rythmiques, la musique de RORI, artiste manifestement charismatique et communicative, rallie rapidement la foule à sa cause et s'inscrit dans l'air du temps.
Malgré ce « Soleil » brûlant, les corps se dénudent. Force est de constater que cette situation suscite la « Jalousie ».
Alors que RORI embrasse différents styles, depuis la pop au rock en passant même par le funk, ses chansons abordent des sujets personnels et très intimistes, à l’instar de « Loser ». Alors qu’hier, ces thèmes la rongeaient, aujourd’hui elle semble les cultiver et en tirer parti.
Spasmodique, « Miroir » véhicule des accents nostalgiques. A moins que le rétroviseur ne soit un moyen de regarder le passé afin d’affronter l’avenir.
Touchante et la sensibilité à fleur de peau, Camille Gemoets (à l’état civil) a accordé un concert d’une intensité rare, dévoilant, un peu plus encore, le contenu de ses émotions.
Justement, « Docteur » vient doucement clôturer la fin d’un set très enrichissant. Une chanson ultramédiatisée dont les spectateurs semblent connaître les paroles du refrain et qui met exergue, ce sentiment de différence. Mais est-ce que vous en vouliez « Encore » ? Manifestement oui, au vu de l’engouement suscité par le public pour un rappel… qui ne viendra finalement pas, le timing d’un festival exigeant une discipline certaine…
RORI a tout d’une grande : la musicalité, la justesse, l’émotion et ce désir de faire le bien à l’aide de textes dans lesquels le mélomane lambda s’y retrouve.
La scène des Arts accueille désormais la chanteuse belge Helena, manifestement très attendue par un public essentiellement constitué de jeunes enfants. Il faut dire que cette auteure-compositrice-interprète belge s’est fait connaître du grand (petit ?) public grâce à sa participation à la onzième saison de l’émission télévisée ‘Star Academy’.
Il y a quelques mois seulement, la jeune dame a sorti un premier album, intitulé « Hélé », qui s’est e classé numéro 1 des ventes en France, la semaine de sa parution.
Alors qu’il y a dix minutes à peine, les guitares vrombissaient, ici c’est la douceur qui prédomine. Le son, la voix éthérée et l’univers bisounours participent à cet état d’âme. Que l’on aime ou pas, cette artiste apporte cette petite brise de fraicheur qui fait du bien.
Héléna Bailly aime (se) raconter à travers sa musique, chacune de ses compos étant un livre ouvert sur la vie, à l’image de « Mon piano et moi », une belle ballade dans laquelle elle revient sur ses débuts en tant que chanteuse, une époque où elle chantait en cachette de sa famille et de ses amis.
« Aimée pour de vrai » est balayé par un vent de nostalgie. De quoi faire fondre les cœurs des jeunes filles, amassées aux premiers rangs, dont les larmes se mettent à perler sur leurs joues…
Le style ‘guimauve’ de la demoiselle dérange, sans doute, les plus exigeants, mais colle parfaitement à sa personnalité.
Empreints de sincérité et de sensibilité, ses textes sont, la plupart du temps, inspirés de son propre vécu, comme lorsqu’elle évoque le décès de sa grand-mère, qu’elle aimait tant, sur « Bonne maman ».
Si le spleen constitue la matière première de son répertoire, Héléna est aussi capable d’aborder des sujets différents, et notamment qui se rapportent à la santé. Et notamment, « Mélatonine », une chanson qui s’inspire des troubles de sommeil dont elle souffre depuis toujours, « Boule au ventre », au cours de laquelle elle évoque ses crises d’angoisse ainsi que « Tout gâcher » qui traite de l’alcool au volant.
Alors que la foule semble figée par cette poétesse des temps modernes, les corps se déchaînent allègrement dès les premières notes de « Mauvais garçon », un de ces plus gros tubes.
Inspirée et inspirante, la Belge scrute un panorama de sa jeune expérience sur Terre sous l’angle de chansons profondes, qui frisent certes la facilité par moment, mais se laissent écouter tendrement au creux de l’amour. Helena, « Je t’aime (bien) ».
La fraicheur automnale se fait maintenant sentir. Les festivaliers ont revêtu de gros pulls, afin de tenir le coup pour le concert de Yodelice, prévu sur la scène P&V.
Le gaillard est connu pour avoir prêté sa plume à M6 (L5, la comédie musicale Alive...), mais aussi pour avoir apporté sa collaboration à la chanteuse Jenifer en tant que compositeur et producteur, lors de ses débuts. Cette coopération s’est d’ailleurs poursuivie à la Ville, durant quelques années, également.
Maxim Nucci (Nouchy pour l'état-civil) a soufflé le chaud et le froid au cours de sa carrière. Son premier LP, baptisé Maxim Nucci gravé en 2006, ne rencontre pas le succès escompté. Il tente alors la formule acoustique, à travers l’album folk, « Tree of Life », en 2009. Le sens créatif du musicien se confirme enfin, lors de la sortie de Cardioid (2010), un disque plus rock. En 2014, il enregistre « Like a Million Dreams », et après une pause d’une durée de 8 ans, il revient au folk en 2022, en publiant « The Circle ». Et enfin, en 2024, il emprunte une voie complètement différente en abordant « What's the Cure ? », un opus ‘laboratoire’, plongé dans la synthpop et le rock à guitares.
Le gaillard est planté seul dans une structure futuriste noire et dentelée. Il est entouré de ses plus fidèles serviteurs, des claviers en tout genre et une kyrielle de guitares. Juste au-dessus, un grand carré projette des éclairs blancs, parfois aveuglants.
Dès les premiers accords, Yodelice plonge son auditoire dans un univers sonore contemporain, presque visionnaire. Difficile même de cataloguer cette musique venue d’ailleurs. De nombreux spectateurs s’interrogent même quant à l’opportunité de programmer un tel artiste lors d’un festival qui se veut avant tout familier. Sans doute que le pluralisme a été plus fort que la réflexion.
Les riffs de guitares de « Desires never die » se mêlent aux boucles des claviers, dévoilant une solution qui n’est pas sans rappeler les beaux jours de Depeche Mode, une bonne dose de psychédélisme en plus. Le mimétisme de la signature vocale, est lui aussi impressionnant. Mais quel est donc l’artiste qui se produit sur les planches ? Dave Gahan ?
L’utilisation d’une série d’effets sur « Cutting like a knife » rend l’intensité monstrueusement délicieuse, sans oublier ces jets de lumières qui diffusent des ondes, comme le claquement de l’eau sur le rocher.
Plus le set gagne du terrain et plus l’électro s’inscrit résolument dans une esthétique new wave, soutenu par une boîte à rythmes dont les beats sont tentaculaires.
Les sonorités, rehaussées par des effets de réverbération, créent une atmosphère froide, mais elles parviennent malgré tout à soutenir des mélodies souvent peu accessibles au mélomane lambda, il faut le signaler. Quant à la voix de Nucci, souvent enveloppée dans des échos et des effets de saturation, elle devient une arme de guerre, entre douceur et violence, comme sur ce « Vampire » aux dents acérées.
Au terme d’un show qui a duré une heure, Yodelice peut se targuer d’avoir réussi le pari de capter l’essence même du côté bruitiste des sons électroniques pour les marier habilement à un composant plus organique, témoignant de la créativité et de l’évolution de l’artiste.
Direction maintenant la Place des Arts pour y assister au concert de Kyo, le dernier groupe à se produire ce soir.
Pas mal de fans ont enfilé des t-shirts à l’effigie du band, preuve que la popularité du band n’a pas faibli au cours des deux décennies.
C’est pendant leur scolarité dans un collège des Yvelines, en Ile-de-France, que Nicolas Chassagne, Benoît Poher et les frères Fabien et Florian Dubos se rencontrent et décident de fonder Kyo, une appellation qui s’inspire des mangas japonais et de jeux vidéo.
Le quatuor sort un premier LP en 1999, « Pour toi ». Le succès n’est pas au rendez-vous. C’est grâce au second, paru en 2003 et intitulé « Le Chemin » –dont le titre éponyme, partagé en duo en compagnie de la chanteuse néerlandaise Sita– qu’il finira par s’imposer. Afin de fêter dignement ses 20 années d’existence musicale, le combo a décidé de rééditer ce disque en y ajoutant des bonus. On y retrouve, certes leurs succès, mais aussi des duos iconoclastes.
Changement de line up quand même, puisque Jocelyn Moze, est désormais préposé aux fûts, ce qui apporte une nouvelle dimension aux compostions.
Les musicos font leur apparition sur « Sad day », choix étrange pour une entrée en la matière. Un constat ! Les gars ont morflé physiquement. Au programme donc : rides, cheveux ‘poivre et sel’ et boucs aux poils hirsutes. Même les dreadlocks de Florian Dubos ont disparu pour faire place à une coiffure davantage dans l’air du temps. Certains parleront d’un cap qu’ils viennent de passer, d’autres de maturité.
Poher poursuit son tour de chant par « Contact » et ses riffs de guitare puissants. Mais c’est sur « Le chemin » qu’il va fédérer, une chanson autrefois interprétée en compagnie de Sita et plus récemment par Stéphane, mononyme d'une auteure-compositrice-interprète suisse. Un titre qui mènera le combo… vers la voie du succès !
Bien entendu, la fan base reprend en chœur ce refrain d’une composition devenue mythique et qui a su traverser les âges et les époques, l’intemporalité de Kyo n’étant plus désormais à prouver.
« Je cours » raconte le destin d'un adolescent, rejeté de tous, qui cherche le bonheur malgré lui au sein d’un univers ténébreux. L’impact de cette compo est profond. Musicalement, bien sûr, mais aussi surtout parce que le sujet est malheureusement toujours d’actualité.
Si la recette de Kyo repose avant tout sur des textes introspectifs et des accords passe-partout, elle n’en demeure pas moins efficace. Une bande son moderne comme sur ce spectaculaire « Tout envoyer en l’air ».
Tandis que les sixcordes s'électrisent, le groupe jette un regard oblique et incisif sur la société ainsi que l'industrie musicale à travers des « Poupées russes » : ‘Dans la musique il y a des farces et les graines du futur / Et si souvent des coups d'État, parfois des investitures’.
Alors que la tournade Kyo s’abat de plus belle sur le site de Suarlée, la dynamique se poursuit par « Dernière danse », sublime ballade que Poher et Cœur de Pirate, avaient interprétée en duo, en 2023.
Dans un registre plus sombre, sur fond de violence familiale, de maltraitance et d'alcoolisme, « Sarah », vient apaiser les esprits, mais conforte les certitudes : Kyo est taillé pour le live.
Que l’on aime ou pas ses relents post-adolescents et sa pop facile, Kyo fait preuve de fausse perversité en proposant un show d’une qualité rare. En se positionnant durant une heure en mode ‘best-of’, cette formation montre ainsi à ses détracteurs les plus virulents qu’il dispose encore suffisamment d’énergie, de maîtrise et de pugnacité pour tenir encore au minimum 20 années de plus.
La recette Kyo est d'exploiter au mieux un terrain de jeu qu’il connaît parfaitement, un espace à la signature reconnaissable, un renouveau dans la direction artistique ainsi que de la précision dans le travail d’écriture et de réalisation.
Chapeau bas Messieurs !
Il est minuit lorsque le set s’achève. Cette seconde journée plus pop que la précédente a montré ses forces et ses faiblesses musicales et artistiques. Quoiqu’il en soit, la découverte a été de mise !
Les festivaliers prennent congé de leur hôte d’un soir. Demain est un autre jour…
(Organisation : Les Solidarités)

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